Cnaoc
Vin : la Cnaoc appelle à poursuivre le « choc de simplification » administrative
Lors de ses Rencontres à la vigne 2024 en Champagne, la Cnaoc (vignerons d’appellation d’origine) a appelé le 19 septembre à poursuivre le « choc de simplification » administrative. « La simplification est un chantier clé pour faciliter l’activité des vignerons », a souligné le directeur Raphaël Fattier. Une priorité de la Cnaoc est la mise en œuvre rapide d’un guichet unique, en application du principe « Dites-le nous une fois » énoncé par le précédent gouvernement. « Le guichet unique permettrait d’avoir une sorte de FranceConnect de la viticulture, a-t-il expliqué. Ce serait génial d’avoir l’ensemble des services pour la viticulture sur un seul portail, avec un seul identifiant ». Au SIA (Salon international de l’Agriculture à Paris) fin février, le ministre démissionnaire Thomas Cazenave (Comptes publics) s’était engagé auprès de la filière sur notamment une « interopérabilité des systèmes d’information ».
La Cnaoc réclame en particulier un guichet unique pour le paiement des droits d’accises, déplorant qu’« il est parfois plus facile d’exporter dans l’UE ». Une autre demande est d’harmoniser la doctrine sur le mesurage des surfaces. « L’intégration de l’agroforesterie a été validée par l’INAO et la DGDDI (douanes), salue Raphaël Fattier. Il est à présent possible de rentrer jusqu’à quarante arbres dans le potentiel de production. Mais il faut aller plus loin ». Son souhait est de voir intégrés « tous les éléments nécessaires à la bonne exploitation des vignes (fossés, talus végétalisés, murets, etc., dans la limite d’un aménagement raisonnable) ». Enfin, la Cnaoc réclame une circulaire définissant les éléments caractéristiques de la réglementation vitivinicole « pour éviter des interprétations régionales ». À ses yeux, certains contrôles relèvent des organismes certificateurs et d’eux seuls, par exemple en ce qui concerne la charge maximale moyenne à la parcelle (rendement autorisé).
Une AOP veut changer de délimitation à cause du changement climatique, une première
Le comité national des appellations d’origine viticoles de l’INAO s’est penché le 11 septembre sur « la première demande » de révision du zonage d’un bassin liée au changement climatique. L’ODG (organisme de défense et de gestion) de « l’AOP côte-roannaise vient de demander une révision de sa délimitation motivée par deux constats » : le changement climatique qui « rend plus difficile […] l’élaboration de vins fruités et vifs » sur des parcelles de l’appellation ; l’urbanisation qui ampute une partie des terrains actuellement classés en AOC (environ 137 ha), selon un communiqué de l’INAO. Des travaux de l’ODG montrent que « les sécheresses à répétition et épisodes de débourrement précoce compliquent de plus en plus la viticulture locale, les degrés naturels des vins sont plus élevés qu’auparavant », souligne l’INAO. La demande de révision du zonage de l’AOP côte-roannaise vise à « privilégier des situations plus fraîches en jouant sur l’orientation et l’altitude ». Une commission d’enquête est chargée d’instruire le dossier. Par ailleurs, « le conseil scientifique et technique de la filière vitivinicole, piloté par l’IFV, a été saisi par l’INAO d’une demande d’expertise sur la problématique "délimitation et changement climatique" dont les conclusions sont attendues sous peu », ajoute le communiqué. L’AOP côte-roannaise concerne 1.825 ha délimités, 182 ha plantés, 6.300 hl produits.