Agrilocal
Thévenet volailles primé par Agrilocal

Ariane Tilve
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En activité depuis 1927, le grossiste de Paray-le-Monial vient d’être récompensé lors des Trophées fournisseurs dans la catégorie ʺProduits carnésʺ. Un gage de reconnaissance pour le directeur de la société, Jean-Marc Lorton, et son responsable commercial, Étienne Théréau.

Étienne Théréau, responsable commercial de Thévenet volailles, et Frédéric Brochot, vice-président du Conseil départemental chargé de l’agriculture et de l’alimentation.
Étienne Théréau, responsable commercial de Thévenet volailles, et Frédéric Brochot, vice-président du Conseil départemental chargé de l’agriculture et de l’alimentation.

Le 21 novembre, une centaine de personnes, parlementaires, représentants de départements, acheteurs ou encore fournisseurs du réseau, se sont retrouvés à Paris à l’occasion de la quatrième édition des trophées Agrilocal. Parmi les lauréats, Jean-Marc Lorton, directeur de la SAS Thévenet, distingué parmi les 26 candidats qui concourraient dans cinq catégories : Produits carnés, Produits laitiers, Légumes, Fruits et Autres produits transformés. Une marque de reconnaissance indéniable pour Jean-Marc Lorton. La société fournie environ 80 services de restauration collective et compte, parmi ses fournisseurs, La Ferme de la Boisette pour les fromages, le Domaine de Sommery pour les œufs mais aussi des abattoirs tels que LDC Bourgogne, mais aussi Charolais viandes. Le grossiste travaille sans transformation, essentiellement avec des abattoirs depuis plusieurs années. « Depuis que nous avons commencé à travailler avec Agrilocal, dès le début de l’initiative, mais aussi avec la loi EGalim, nous avons traité 636 commandes pour un total de 40 tonnes de marchandises, soit un chiffre d’affaires de 250.000 €. La demande via Agrilocal ne cesse d’augmenter, notamment parce que des aides sont allouées aux collectivités qui passent par ce biais pour équiper leurs cuisines », précise le commercial de Thévenet volailles, Étienne Théréau. À l’heure où la vente directe a si bonne presse, le grossiste rappelle que son rôle a un intérêt logistique indéniable et permet de limiter les frais, mais aussi l’impact des livraisons. « Nous sommes multiproduits, cela nous permet de faire venir trois producteurs pour une seule commande. Nous avons la possibilité de passer un volume important pour nos différents types de clients. Nous sommes donc plus réactifs, mieux organisés et optimisons les déplacements et livraisons en fonction des demandes des clients par exemple ».

Agrilocal, un outil pour tous ?

Pour rappel, Agrilocal est une plateforme de mise en relation gratuite et immédiate entre acheteurs publics en restauration collective (collèges, écoles primaires, maisons de retraite, lycées, etc.) et fournisseurs locaux. Une démarche qui a pour but de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur métier, tout en soutenant des modèles de production vertueux. Agrilocal se pose en outil des collectivités pour répondre aux exigences de la loi EGAlim. Un outil qui n’est pas utilisé uniquement par les grossistes, mais aussi par les producteurs comme la Copex. « Les cuisiniers gestionnaires ont pris l’habitude de passer par l’outil Agrilocal pour utiliser et identifier les critères nécessaires afin que les producteurs soient retenus, explique Clotilde Lacroix, responsable la transformation à la Copex. Reste la question de la logistique, surtout sur des produits comme les nôtres qui sont à faible valeur. La question de la rentabilité se pose lorsqu’il faut traverser le département pour livrer 50 kg de compotes. À côté de cela, il y a la démarche Terroir de Saône-et-Loire, avec une mutualisation de moyens logistiques entre différents agriculteurs ». Kévin Guillermin, en charge de la commercialisation à la Copex, tente pour sa part de minimiser les frais en essayant de convaincre les cuisiniers d’anticiper au maximum leurs commandes pour stocker des produits comme les compotes, qui se stockent. « Nous fournissons également des écoles primaires, essentiellement par la démarche cantine en mouvement, Terroir de Saône-et-Loire mais il y a finalement très peu d’inscrits sur Agrilocal », selon Clotilde Lacroix qui travaillait auparavant à la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Véronique Badet, chargée de projet alimentation durable au Conseil départemental de Saône-et-Loire estime pour sa part qu’il y a une bonne dizaine de lycées inscrits « mais ils servent d’Agrilocal comme d’un annuaire pour repérer des producteurs ». Pour y remédier, le Département a mobilisé, depuis le mois de septembre, une personne chargée de développer la plateforme. « L’objectif est de prospecter pour aller chercher de nouveaux acheteurs, autres que des scolaires qui eux ne représentent que 140 repas par an. Les foyers, les hôpitaux et les maisons de retraite ont, eux, besoin de débit toute l’année. Il s’agit également d’aller chercher d’autres fournisseurs pour développer encore l’offre ». Certaines filières, ou même certains secteurs, semblent en effet peu représentées sur le département. « Le collège de Bourbon-Lancy nous disait récemment qu’il voulait utiliser la plateforme, mais qu’il n’y avait pas de fournisseurs dans le secteur », ajoute Véronique Badet. La viande bovine et les produits laitiers sont les plus référencés sur Agrilocal, les cuisiniers y vont en priorité pour ces produits auxquels ils pensent immanquablement en Saône-et-Loire. Il y a pourtant quelques maraîchers et de l’épicerie sur la plateforme, mais ce sont des produits très peu commandés sur Agrilocal. « Lorsque les cuisiniers y vont, c’est pour consommer du local. Ils n’ont pas le réflexe de penser à la farine, aux pois chiches ou aux lentilles locales. Ils savent en revanche qu’il y aura du yaourt, du beurre, de la crèmeetc. précise la chargée de projet alimentation durable qui insiste sur la richesse et la diversité de nos exploitations. Nous avons même du poisson local avec un pisciculteur d’Étrigny qui fait de la carpe, de la truite ou encore du silure ». Pierre-Yves Décours, membre de la Copex, estime pour sa part que les jeunes installés qui font de la transformation ne devraient pas miser que sur ce type de marché, qui lui paraît insuffisant en termes de marges pour les producteurs.