Vente aux enchères de Charolles
Ambiance et affluence pour le 60e anniversaire de la vente aux enchères de Charolles !

Marc Labille
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Pour son 60e anniversaire, la vente aux enchères de Charolles a drainé un public nombreux. 73% des veaux présentés ont trouvé preneurs dans une fourchette de prix large. En dépit des incertitudes sanitaires, les éleveurs ont montré leur attachement à la génétique charolaise et à la vente de Charolles en particulier. 

Ambiance et affluence pour le 60e anniversaire de la vente aux enchères de Charolles  !
L’animal le plus cher de la vente provient de la Moselle (Gaec Nanotti). Il a été acheté par les Gaec Chaize de la Loire et Micaud de l’Allier.

Le 25 septembre dernier, 36 des 53 veaux charolais mis aux enchères lors de la vente de Charolles ont trouvé preneurs à un prix moyen de 5.483 €. Trois autres veaux ont trouvé preneurs à l’issue des enchères, ce qui porte le nombre de veaux vendus à 39. Avec un taux de vente final de 73 %, la vente aux enchères de Charolles réalise un bon score, conforme aux éditions précédentes. Le bilan est un peu moins bon du côté de la vente à l’amiable où seulement six veaux ont changé de main contre onze en 2023. Au total, la vente 2024 a permis la commercialisation de 45 reproducteurs. Un nombre un peu moins élevé qu’en 2023 et conforme à la tendance observée sur les autres ventes de la race.

Quelques veaux absents pour cause de FCO

Onze veaux manquaient à l’appel pour raisons diverses : accidents, sanitaire… Comme nombre d’évènements de la saison, l’organisation aura été complexe cette année, confiait le président de l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire, Didier Métrop. Le contexte sanitaire (FCO) et les contraintes administratives que cela induit pèsent sur les manifestations. Sans oublier la situation économique des élevages avec, certes, des broutards chers, mais aussi des trésoreries pas toujours au plus haut du fait de charges élevées…, pointait Didier Métrop.

Ce dernier ne cachait pas son agacement quant aux contraintes sanitaires imposées aux rassemblements d’animaux. S’il ne remettait pas en cause le bien-fondé de ces restrictions, il déplorait le manque d’harmonie entre les départements et la fiabilité des dépistages… Une réalité démoralisante et bien loin de la simplification administrative promise cet hiver, regrettait-il.

Des visiteurs de toute la France !

Le bilan de la vente a levé la crainte des organisateurs quant à la qualité des animaux. Les conditions climatiques de l’année semblaient avoir impacté les croissances des animaux en ferme. Mais arrivés à Charolles, les veaux sélectionnés ont fait bonne figure et l’affluence du jour a immédiatement dissipé les appréhensions. La vente de Charolles a une nouvelle fois drainé beaucoup de monde. Davantage de repas ont été servis au déjeuner, soit 270 couverts. Et tous n’ont pas mangé à table ce qui signifie que le nombre de visiteurs était bien plus élevé, évalue Didier Métrop. La vente de Charolles est aussi l’un des rares évènements agricoles de Saône-et-Loire à pouvoir faire venir des visiteurs de toute la France : Pas-de-Calais, Ardennes, Loire-Atlantique…

« On a revu des gens qu’on ne voyait plus ! », se félicite le président. Des éleveurs non inscrits étaient de retour. Certains avouaient être rassurés par la sélection en ferme, la connaissance des ascendants… Autant de témoignages qui confortent l’association dans ses choix. Cinq éleveurs ont misé en ligne cette année. Des ressortissants de la Mayenne, de l’Aisne…

Plus de 2.500 € au bénéfice d’Octobre Rose

C’était le soixantième anniversaire de la vente de Charolles cette année. Pour marquer le coup, l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire a remis trois bons d’achat de 500 € à trois acheteurs tirés au sort. Ce geste, l’association a pu le faire grâce à ses généreux sponsors (Grand Charolais, région Bourgogne-Franche-Comté, Crédit Agricole…).

Cette année, tous les bénéfices de la buvette (plus de 2.500 €) ont été reversés à « Octobre Rose en Charolais Brionnais ». Mobilisée pour la prévention du cancer du sein, cette opération organise chaque année la marche « La Téméraire ». La prochaine aura lieu ce 6 octobre.

 

De 3.200 à 18.000 €
La vente était animée par la Sicafome de Moulins-Engilbert.

De 3.200 à 18.000 €

Comme de coutume, la vente aux enchères des veaux charolais a connu des moments plus animés que d’autres. En témoigne la fourchette des prix qui va de 3.200 à 18.000 €. Deux animaux sont allés au-delà de 10.000 €. Le plus cher était présenté par le Gaec Nanotti (57). Il a été acheté par les Gaec Chaize (42) et Micaud (03). Un autre veau provenant de l’élevage de Gagnepain-Champenois de Rigny-sur-Arroux a atteint 12.000 €. Ses acquéreurs sont Jean-Yves Thomas (03), Corentin Albert (58) et Guy Solnon (58). Si une majorité des animaux restera dans le berceau de race, certains gagneront la Mayenne, les Deux-Sèvres, la Creuse, le Maine-et-Loire… Une demi-douzaine de ces veaux ont une nouvelle fois attisé les convoitises, dépassant tous 7.000 €. 22 autres se sont vendus moins de 5.000. « De très bons veaux sont partis à la mise prix et il y a même de bons animaux n’ont pas trouvé preneurs », regrettait Didier Métrop.