Le bel avenir du soja non-OGM ?
Le 19 mars à Chalon-sur-Saône, Extrusel, par l’intermédiaire de son directeur Michel Duvernois, a présenté les perspectives du soja non-OGM hexagonal. Un avenir qui pourrait être radieux si l’ensemble des acteurs de la filière s’engagent dans une démarche visant à s’approvisionner non plus à l’étranger mais en France et, plus particulièrement, localement. L'appel vaut aussi pour obtenir le soutien de tous les élus.

Née en 1988, la Sica Extrusel a depuis ses origines bien changé. Il s’agissait, à cette époque, de transformer le soja français par extrusion et de le destiner au monogastriques. En 2019, il y a désormais trituration de 30.000 tonnes de graines de soja, régional, alors qu’elle serait capable de triturer jusqu’à 80.000 tonnes.
Un fort potentiel de développement
Aujourd’hui, le soja hexagonal et la filière se trouvent à la croisée des chemins. L’ambition est fort simple : garantir au consommateur des produits non-OGM, tracés et durables, d’origine France. C’est ce que se propose de faire le soja français via une charte soja de France. Néanmoins, pour que cela soit possible, il faut que l’ensemble de la filière s’engage, de l’agriculteur aux distributeurs en passant par les transformateurs.
L’objectif est de produire, à terme, 450.000 tonnes de graines de soja en France sur quelque 200.000 hectares pour répondre à la demande croissante des filières animales de qualité. L’enjeu est aussi de satisfaire les attentes sociétales et environnementales. Il faut savoir qu’en six ans, soit de 2012 à 2018, les surfaces plantées en soja ont déjà quadruplé, passant de 37.000 hectares à 154.000 hectares. A elle seule, la zone Est compte 61.000 hectares, soit environ 40 % de la surface nationale, pour une production de 80.000 tonnes en 2017. Et devrait vraisemblablement atteindre les 100.000 tonnes en 2020. Mais faut-il encore que tous les acteurs – dont les élus – soient persuadés de l’intérêt de développer une telle filière qui a pourtant bien des atouts à faire valoir.
Partage d’expériences
Agriculteur à Pontoux, Emmanuel Buisset a pu témoigner de son expérience, longue de 25 ans dans cette production, lui qui cultive 40 à 60 hectares de soja chaque année. « C’est une plante qui structure bien le sol et qui est peu gourmande en intrants. Cela convient très bien à notre plaine alluviale. La maîtrise de la production de semences est essentielle pour note région ». Pour sa part, Patrick Grosjean, responsable de l’alimentation animale chez Terre Comtoise, a évoqué la démarche menée par sa structure qui, il y a cinq ans, a choisi d’arrêter d’importer du soja et de se tourner vers Extrusel. « Nous souhaitions avoir une matière première de qualité et stable ». Ainsi, la filière comté est non seulement un excellent moyen d’écouler la production du soja local non-OGM mais aussi de le valoriser. En complément de ces interventions, Michel Duvernois, directeur d’Extrusel et plus largement de Bourgogne du Sud, a invité la presse à effectuer une visite du site, permettant ainsi aux journalises de constater le potentiel du site chalonnais qui ne demande qu’à s’exprimer au maximum.