Le secteur du vin pousse à un fonds de compensation à la taxe Trump
Le secteur du vin demande un fonds compensant les chutes de recette dues à la taxe Trump, pour pouvoir se lancer en toute sécurité à l’exportation vers les États-Unis. En Saône-et-Loire, l’Union Viticole demande aux parlementaires d’agir !

Les professionnels du vin qui exportent (vignerons, coopératives, négociants, exportateurs) ont hâte d’avoir l’assurance de voir un fonds agissant comme filet de sécurité lorsqu’ils exportent vers les États-Unis, a indiqué Didier Josso de FranceAgriMer. L’exportation française de vin vers les États-Unis étant d’un milliard d’euros par an, une taxe de 25 % nécessiterait un fonds de compensation de 250 M€, pour qu’ils persévèrent sur le marché américain.
Le ministère de l’Agriculture plaide lui aussi à Bruxelles pour qu’un tel fonds voie le jour, mais il demande qu’il soit européen. Les professionnels réunis au conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer ont douté qu’un fonds européen aboutisse avant six mois, parce que la Commission, quoique plutôt ouverte à son principe, demande des preuves de pertes de chiffre d’affaires, qui risquent d’être longues à rassembler. De plus, sur les 28 États membres, 24 ne sont pas concernés par le dossier Airbus, parce que seulement quatre d’entre eux ont versé des subventions à l’avionneur européen.
Déjà par une chute de l’export
La surtaxation du vin tranquille français de moins de 14 degrés d’alcool a déjà fait sentir ses effets sur l’exportation française de vin vers les États-Unis au cours des premiers mois de la campagne viticole, a signalé Audrey Laurent, chargée d’études économiques viti-vinicoles à la prospective de FranceAgriMer. La surtaxation a commencé à s’abattre le 18 octobre et, sur le seul mois de novembre, les volumes de vin français vers les US ont reflué de 15 % et de 21 % en valeur (comparé à novembre 2018). Pour les vins tranquilles, visés par la taxe Trump, l’effet est flagrant : -18 % en volume, et -32 % en valeur. Sur les quatre premiers mois de la campagne 2019/20 (commencée le 1er août), la dégradation de l’export de vins vers les États-Unis est évaluée à 1 %. La Bourgogne n'échappe pas à cette forte baisse alors même que les Etats-Unis sont le premier marché export. Depuis des années, le marché américain tirait l’exportation française, fait remarquer Audrey Laurent.
L’Union Viticole de Saône-et-Loire rappelle que la viticulture subit seule les conséquences des tensions économiques entre la France et les Etats-Unis qui dépassent largement la filière. L’Union Viticole 71, avec l’ensemble des organismes professionnels du secteur, demande donc que soit créé, au niveau français et européen, ce fonds de solidarité pour soutenir la filière. Plus globalement, l’Union Viticole 71 demande également aux parlementaires de Saône-et-Loire de monter fortement au créneau sur ce sujet, pour défendre les intérêts vitaux des viticulteurs de notre département dans un vignoble Bourguignon très largement dépendant de l’export.