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Tendance commerciale semaine 35-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 35-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 35-2018

Bovins de boucherie : Après de multiples rebondissements et des arbitrages qui n’ont rien réglé sur le fond, les relations commerciales entre les éleveurs, abatteurs et distributeurs restent tendues avant les négociations commerciales de la rentrée. Pas une semaine de l’été sans que la viande bovine ne soit pas mise à mal par une sphère médiatique hostile à la consommation de viande ou pire à l’élevage.

A l’heure où les éleveurs souffrent d’une sécheresse qui va engendrer de gros dégâts dans les campagnes, le dossier d’une juste rémunération des producteurs de viande reste au cœur des débats à quelques jours du Space, le salon référent en matière d'élevage. Outre, le prix qui reste le nerf de la guerre, les sujets environnementaux, le bien-être animal ou les risques sanitaires sont toujours d’actualité. Les pays du Nord de l’Europe et le Nord du pays fortement impacté par la sécheresse risquent de voir arriver sur le marché de la viande, de nombreux animaux en manque de finition dans les semaines et mois à venir. Les éleveurs craignent que les industriels profitent de cette situation pour dégrader les prix.

Au niveau commercial, la semaine se déroule sans difficulté majeure, mais la tendance est au plafonnement, car les achats pour les promotions de rentrée sont terminés. L’activité commerciale est normale sans plus dans les femelles haut de gamme avec plus de besoins sur Rungis pour servir la boucherie traditionnelle. La couverture des besoins sera cependant rapidement faite par les concours d’animaux de boucherie qui se déroulent en ce moment (Saint-Christophe-en-Brionnais et Evron ce week-end). Le placement est régulier dans les Blondes d’Aquitaine lourdes ainsi que pour les Aubracs de qualité bouchère pour Paris. Peu de changement dans les Limousines. Dans les Charolaises, le basculement des besoins estivaux (zones de vacances) vers une consommation plus traditionnelle de saison entraîne un ralentissement des besoins, mais pour l’heure, la commercialisation reste régulière avec un maintien des prix dans les jeunes vaches Charolaises viandées. Dans la marchandise plus standard, la vente est normale pour servir les promotions de rentrée. Si la sécheresse perdure sur l’automne, l’afflux de vaches en manque de finition risque d’être préoccupant.

Dans les laitières, l’offre et la demande sont plus à l’équilibre, ce qui entraîne une stabilisation des prix pour les bonnes vaches Holsteins, Montbéliardes ou Abondances. En jeunes bovins, l’activité commerciale demeure tendue, avec une concurrence qui reste forte sur le marché italien.

Bovins d’embouche et d’élevage : Les volumes sont peu abondants, mais les acheteurs sont également très prudents face à la sécheresse qui fait croître les coûts de production. La demande cible les jeunes vaches et génisses lourdes ou proches de la finition, pour des tarifs très proches de la valeur viande. Les femelles très bien conformées se vendent sans entrain. Les acheteurs sont peu demandeurs dans le bétail ordinaire un peu trop maigre avec une offre qui tend à progresser dans les régions souffrant d’un manque de nourriture. Ces animaux risquent de venir charger dans les abattoirs s’ils ne trouvent plus preneurs dans les semaines à venir. 

Broutards : Les volumes tendent à progresser avec un impact de plus en plus marqué de la sécheresse et du manque de nourriture dans certaines régions. De son côté, la demande export retrouve une activité plus conforme, mais face à une offre suffisante, les acheteurs font pression sur les prix. Les bons mâles ou Charolais de plus de 400kg et vaccinés à destination de l’Italie s’écoulent régulièrement avec une stabilisation des prix. La commercialisation est un peu plus compliquée sur l’Espagne qui souffre de la dévaluation de la Livre turque cet été et de l’arrêt des exportations vers l’Algérie. La qualité des ensilages est inquiétante dans certaines régions et aura un impact significatif sur les mises en place en France. En femelles, les sorties progressent doucement, mais les tarifs se tiennent dans la bonne marchandise lourde et vaccinée à destination de l’Italie. Le commerce est calme vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Les volumes sont un peu moins conséquents que la semaine passée ce qui permet une stabilisation des prix dans les Holsteins, Abondances ou Montbéliards standards. La vente est plus régulière dans les Montbéliards viandés. Les veaux légers et maigreux n’ont plus de valeur. Dans les croisés de race à viande, même si les besoins sont réservés pour les sorties de janvier, les tarifs se maintiennent face au recul de l’offre.

Ovins : Les ventes de cette fin d’été ont été très convenables avec une météo plus favorable à la consommation. La demande reste assez régulière dans les agneaux sous signe de qualité pour approvisionner les boucheries des grandes métropoles. En revanche, la tendance devrait être plus compliquée dans les semaines suivantes face aux promotions du porc. En brebis, la demande pour la Côte d’Azur et pour l’Italie est en repli avec la fin des vacances. L’offre est plus modeste ce qui permet de tenir les prix.

Porc : L’offre est juste suffisante pour satisfaire la demande de rentrée ce qui entraine une progression des prix de 0,043€ à 1,270 sur le MPB. Le conflit commercial entre la chine et les États-Unis profite aux exportations européennes, mais l’extension de l’épidémie de Peste porcine inquiète les professionnels.