Blé tendre
La campagne 2014/2015 à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Le bilan de la récolte 2015 est très hétérogène en fonction des milieux, avec un rendement moyen de 72 q/ha, des teneurs en protéines qui tournent autour de 11 % et de très bons voire exceptionnels poids spécifiques… à mettre en lien avec les conditions rencontrées pendant la campagne 2014/2015. Passage en revue des principaux faits marquants.
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Une fois n’est pas coutume, les semis se sont déroulés dans de bonnes conditions assez précocement, 75 % des semis sont réalisés avant le 5 octobre. Ensuite, un climat doux et humide s’est installé sur l’ensemble de la région. A partir de la mi-janvier, un climat plus froid et sec s’est mis en place provoquant un ralentissement de la croissance des blés. Le stade épi 1 cm arrive à une date médiane autour de la fin mars.
Les conditions de l’année, implantation dans de bonnes conditions et températures douces, ont permis de mettre en place un grand nombre de tige à plus de 3 feuilles/m² au stade épi 1 cm. Cependant, de fortes pluies début novembre, notamment en plaine de Dijon où il est tombé 100 mm en deux jours, ont probablement limité le nombre de tiges établies à épi 1 cm dans ces milieux de limons argileux profonds.

Une montaison sans stress = de nombreux épis !



Courant montaison, des épisodes pluvieux sont venus ponctuer des passages ensoleillés ce qui a permis, dans l’ensemble, une bonne valorisation des apports d’azote, malgré un certain bémol pour les apports tardifs.
Sous l’effet de températures particulièrement chaudes enregistrées entre le 10 et le 20 avril (au niveau du décile 9), les dates d’épiaison sont arrivées avec quelques jours d’avance par rapport à la médiane des 20 dernières années, soit au cours de la mi-mai. Une population d’épis/m² importante s’est mise en place car 70 % des tiges sont montées à épis en plaine. Par contre, 1 tige sur 2 seulement est montée à épis sur les plateaux à cause d’une période plus sèche début avril qui a affecté en premier lieu les sols superficiels.
La méiose a eu lieu, selon la précocité des situations, une douzaine de jours plus tôt. Ce stade est atteint lorsque le sommet de l’épi atteint la ligule de l’avant dernière feuille. A ce stade, le nombre de fleurs / épillet est maximal et se déroule alors la formation du pollen. En 2015, cette phase s’est déroulée avec de l’eau, de l’azote, du rayonnement et sans température minimum inférieur à 4°C maximisant ainsi la fertilité des épis.
Côté maladies, la pression est restée assez modeste. La rouille jaune a refait parler d'elle mais à un niveau moindre que celui observé en 2014. En revanche, la rouille brune (et naine) a été plus présente en fin de cycle qu'au cours de ces dernières années. La septoriose quant à elle est apparue tardivement avec des symptômes sur la F1 définitive à partir de fin mai. Toutefois, la maladie a été globalement bien contrôlée.

Remplissage : le pire a été évité



Le remplissage des grains s’est déroulé de fin mai à fin juin dans un climat chaud et sec avec 15 jours échaudants (Tmax>25°C), soit dans la moyenne. Les PMG ont été relativement peu affectés relativement aux nombres de grains/m² dans la moyenne haute.
La période caniculaire que l’on a connue fin juin début juillet a probablement affecté surtout les PMG des zones tardives des plateaux. Les autres zones avaient déjà atteint le stade de maturité physiologique (à distinguer de la maturité récolte). Une fois ce stade dépassé, il n’y a plus de transfert vers les grains : le rendement et la teneur en protéines sont finalisés et ne peuvent plus être affectés (hors verse et égrenage) ; seuls les caractères « technologiques » (PS, temps de chute de Hagberg, germination sur pied) peuvent être affectés.