Une traçabilité qui laisse à désirer au magasin Bi1 à Toulon-sur-Arroux (groupe Schiever)
C’était il y a un mois. Une cliente du magasin Bi1 à Toulon sur Arroux voit que celui-ci propose une cuisse de bœuf entière « 100 % Bourgogne Franche-Comté », à un prix dérisoire de 5.90€/kg. Cette cliente elle-même éleveuse et pratiquant la vente directe, se dit choquée par les prix relativement bas de cette promotion, et interpelle la FDSEA à ce sujet. Une délégation d’une douzaine d’éleveur se mobilise alors pour demander des réponses au directeur du magasin, et vérifier que cette promotion respecte bien la loi Egalim, interdisant la vente de produit en dessous du seuil de perte.

En regardant de plus près les étiquetages des barquettes de viande bovines présentes en magasin, les éleveurs locaux firent une découverte surprenante : l’étiquetage contient trois numéros d’abattoir.
Suspicieux, les éleveurs demandent alors des explications au directeur. Ce dernier renvoi la balle à la société responsable des approvisionnements, Schiever. Notre demande à la société était simple : connaitre la race, les numéros des animaux, et le/les numéro(s) d’élevages des animaux, comme l’indique la publicité présente en magasin : « Vous avez la possibilité de connaitre le nom de l’éleveur et le lieu d’élevage de votre viande bovine en consultant la fiche traçabilité placée en rayon ». Cependant, à cette affirmation, la demande de la FDSEA demande est restée sans réponse depuis.
Pourtant, tout consommateur mérite de connaitre la traçabilité sanitaire du produit qu’il achète, comme cela se fait dans les exploitations en vente directe. En effet, pourquoi la règlementation devrait être différente pour certains ? Lors d’un contrôle de la DDPP, l’éleveur est capable de remonter immédiatement au numéro de l’animal, et de fournir tous les justificatifs nécessaires.
Les problèmes d’étiquetages et les indications trompeuses sont encore trop fréquents en magasins. C’est pourquoi, la profession appelle toute les personnes qui sont en recherche de transparence sur l’origine des produits, à se mobiliser. Pour cela, vérifiez les étiquetages des produits dans les magasins près de chez vous, et en cas de doute sur sa provenance, demandez des précisions à la direction du magasin.
N’oubliez pas de prendre des photos et de faire remonter ces informations au service syndical de la FDSEA, par téléphone : 03.85.29.56.46 ou par mail lbelin@fdsea71.fr. La profession ne lâchera pas face à ce genre de comportement tant qu’il n’y aura pas une totale transparence quant à l’origine des produits. La profession et les agriculteurs ne doivent pas baisser les bras pour faire disparaitre ces dérives, qui pénalisent notamment les éleveurs respectueux des normes et réglementations qu’on leur impose.
Loïc Belin