Les vétos ruraux, héros sur grand écran
Une petite pépite sort au cinéma le mercredi 1er janvier, « Les vétos », le premier long métrage de Julie Manoukian mettant en scène le quotidien des vétérinaires ruraux, entre joies, implications et difficultés. Un film d’autant plus dans l’air du temps (et à ne surtout pas rater !) qu’il a été tourné dans le Morvan… Entretien avec sa jeune réalisatrice, Julie Manoukian.

Avant ce film quel était votre lien avec le monde des vétérinaires ruraux ?
Julie Manoukian : Aucun. C’était vraiment un métier que je ne connaissais pas. L’idée m’a été suggérée par le producteur Yves Marmion. Jusqu’à présent je m’étais intéressée aux récits de médecine humaine, aux histoires de soignants. Me pencher sur la vie des vétérinaires, sur lesquels rien n’avait encore été fait, m’a tout de suite séduite.
Je me suis alors beaucoup documentée, j’ai lu énormément de récits de vétérinaires. Et c’est vraiment au cours de ces recherches que j’ai découvert ce métier qui est tout simplement héroïque au quotidien !
Héroïque au vu des horaires qu’ils font, sur le fait qu’ils sont eux aussi touchés par le problème de la désertification et qu’en milieu rural ils se retrouvent souvent seuls. Ils doivent alors rester disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si j’avais conscience du temps passé par les agriculteurs auprès de leurs animaux, je n’avais pas fait le lien avec les vétérinaires.
Ils représentent pour les éleveurs un soutien économique dans la mesure où ils sont aux avant postes en cas de maladie ou de problèmes de vêlage par exemple, ou en cas d’épidémies.
Comment se prépare-t-on à un tel tournage ?
J.M. : Par beaucoup de lecture. Dans la phase de recherche, j’ai énormément lu pour m’imprégner de ce métier et de son quotidien. Puis j’ai construit l’histoire car je ne voulais pas que le métier de vétérinaire soit une histoire en soi. Une fois que j’ai eu trouvé le personnage de Nico, joué par Clovis Cornillac, toute l’histoire romanesque s’est construite autour.
Une fois le scénario terminé, je l’ai soumis pour une première relecture à la vétérinaire Laetitia Barlerin pour qu’elle corrige ce qui n’était pas crédible au niveau des situations, qu’elle fasse les ajustements au niveau des dialogues. J’avais tenté de contacter directement des vétérinaires ruraux dès le départ, mais sans succès. C’était une question de disponibilité mais aussi parce qu’ils ont un devoir de protection vis-à-vis de leurs patients. Cette façon de venir à eux aussi frontale n’a donc pas fonctionné.
Une fois dans le Morvan, nous avons contacté des vétérinaires locaux, Maxime Chassaing et Camille Frombaum installés depuis quelques années à Corbigny, pour qu’ils nous servent de consultants techniques. Ils se relayaient chaque jour sur le tournage à tour de rôle pour réadapter les dialogues et corriger les gestes techniques des comédiens, la façon de se tenir et de manier les ustensiles.
Comment les comédiens se sont préparés eux ?
J.M. : Ils sont partis plusieurs jours en tournée avec ces vétérinaires, pour s’imprégner du quotidien et des gestes à réaliser. Ils ont ainsi appris à déterminer si une vache était pleine ou pas, donc à pratiquer une fouille...
Il se trouve que le hasard a voulu que Maxime Chassaing soit le vétérinaire de Catherine, l’éleveuse chez laquelle nous tournions les scènes dans l’étable.
Il était donc présent lors du vêlage et guidait Noémie Schmidt.
Pour cette scène, je voulais absolument capter le premier regard du veau sur Alex, le personnage de Noémie. Ce plan ne pouvait pas être truqué. Je n’ai pas filmé le moment où la vêleuse a été utilisée, ce qui m’intéressait surtout c’était le combat d’Alex cette jeune vétérinaire, avec son corps de jeune fille qui se démène pour faire naître ce veau. C’était merveilleux que Noémie vive son premier vêlage en même temps que son personnage. Elle a vraiment pu le vivre et se laisser raisonner.
Mais je dois avouer que personne de l’équipe n’était préparé à cette émotion. Nous pleurions tous ! On l’a juste fait le plus silencieusement possible !
Au-delà du métier de vétérinaire, qu’avez-vous découvert avec ce film ?
J.M. : Ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point, pour un éleveur, le prix d’une bête est "risible" au final, par rapport à ce que ça lui coûte en termes de soins, d’heures passées, d’investissement.
Pendant le tournage, j’ai découvert les liens qu’ils ont avec leurs animaux. Je me doutais que ça pouvait être de cet ordre là mais je ne pensais pas à ce point : j’avais plus une vision de citadine avec la notion « d’animaux de rente »… Je ne m’attendais donc pas à ce que les éleveurs aient des relations aussi douces avec leurs animaux et avec leurs vaches notamment.
J’ai réalisé qu’on parle peu de ces gens-là… Ce qui fait la une des journaux ce sont les structures du type ferme des "mille vaches" ou les choses affreuses. Alors qu’en fait, ces gens-là font leur métier tout à fait en adéquation avec les attentes des consommateurs ! Et c’est rassurant car finalement nous convergeons tous vers le même objectif.
D’autres projets de ce style ?
J.M. : Je sais que depuis trois ans je suis en quête personnelle de connexion avec le vivant et la nature.
L’expérience de ce film n’a fait que renforcer cela. J’ai donc en effet d’autres projets en lien avec la nature…
Les vétos ruraux, héros sur grand écran

Avant ce film quel était votre lien avec le monde des vétérinaires ruraux ?
Julie Manoukian : Aucun. C’était vraiment un métier que je ne connaissais pas. L’idée m’a été suggérée par le producteur Yves Marmion. Jusqu’à présent je m’étais intéressée aux récits de médecine humaine, aux histoires de soignants. Me pencher sur la vie des vétérinaires, sur lesquels rien n’avait encore été fait, m’a tout de suite séduite.
Je me suis alors beaucoup documentée, j’ai lu énormément de récits de vétérinaires. Et c’est vraiment au cours de ces recherches que j’ai découvert ce métier qui est tout simplement héroïque au quotidien !
Héroïque au vu des horaires qu’ils font, sur le fait qu’ils sont eux aussi touchés par le problème de la désertification et qu’en milieu rural ils se retrouvent souvent seuls. Ils doivent alors rester disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si j’avais conscience du temps passé par les agriculteurs auprès de leurs animaux, je n’avais pas fait le lien avec les vétérinaires.
Ils représentent pour les éleveurs un soutien économique dans la mesure où ils sont aux avant postes en cas de maladie ou de problèmes de vêlage par exemple, ou en cas d’épidémies.
Comment se prépare-t-on à un tel tournage ?
J.M. : Par beaucoup de lecture. Dans la phase de recherche, j’ai énormément lu pour m’imprégner de ce métier et de son quotidien. Puis j’ai construit l’histoire car je ne voulais pas que le métier de vétérinaire soit une histoire en soi. Une fois que j’ai eu trouvé le personnage de Nico, joué par Clovis Cornillac, toute l’histoire romanesque s’est construite autour.
Une fois le scénario terminé, je l’ai soumis pour une première relecture à la vétérinaire Laetitia Barlerin pour qu’elle corrige ce qui n’était pas crédible au niveau des situations, qu’elle fasse les ajustements au niveau des dialogues. J’avais tenté de contacter directement des vétérinaires ruraux dès le départ, mais sans succès. C’était une question de disponibilité mais aussi parce qu’ils ont un devoir de protection vis-à-vis de leurs patients. Cette façon de venir à eux aussi frontale n’a donc pas fonctionné.
Une fois dans le Morvan, nous avons contacté des vétérinaires locaux, Maxime Chassaing et Camille Frombaum installés depuis quelques années à Corbigny, pour qu’ils nous servent de consultants techniques. Ils se relayaient chaque jour sur le tournage à tour de rôle pour réadapter les dialogues et corriger les gestes techniques des comédiens, la façon de se tenir et de manier les ustensiles.
Comment les comédiens se sont préparés eux ?
J.M. : Ils sont partis plusieurs jours en tournée avec ces vétérinaires, pour s’imprégner du quotidien et des gestes à réaliser. Ils ont ainsi appris à déterminer si une vache était pleine ou pas, donc à pratiquer une fouille...
Il se trouve que le hasard a voulu que Maxime Chassaing soit le vétérinaire de Catherine, l’éleveuse chez laquelle nous tournions les scènes dans l’étable.
Il était donc présent lors du vêlage et guidait Noémie Schmidt.
Pour cette scène, je voulais absolument capter le premier regard du veau sur Alex, le personnage de Noémie. Ce plan ne pouvait pas être truqué. Je n’ai pas filmé le moment où la vêleuse a été utilisée, ce qui m’intéressait surtout c’était le combat d’Alex cette jeune vétérinaire, avec son corps de jeune fille qui se démène pour faire naître ce veau. C’était merveilleux que Noémie vive son premier vêlage en même temps que son personnage. Elle a vraiment pu le vivre et se laisser raisonner.
Mais je dois avouer que personne de l’équipe n’était préparé à cette émotion. Nous pleurions tous ! On l’a juste fait le plus silencieusement possible !
Au-delà du métier de vétérinaire, qu’avez-vous découvert avec ce film ?
J.M. : Ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point, pour un éleveur, le prix d’une bête est "risible" au final, par rapport à ce que ça lui coûte en termes de soins, d’heures passées, d’investissement.
Pendant le tournage, j’ai découvert les liens qu’ils ont avec leurs animaux. Je me doutais que ça pouvait être de cet ordre là mais je ne pensais pas à ce point : j’avais plus une vision de citadine avec la notion « d’animaux de rente »… Je ne m’attendais donc pas à ce que les éleveurs aient des relations aussi douces avec leurs animaux et avec leurs vaches notamment.
J’ai réalisé qu’on parle peu de ces gens-là… Ce qui fait la une des journaux ce sont les structures du type ferme des "mille vaches" ou les choses affreuses. Alors qu’en fait, ces gens-là font leur métier tout à fait en adéquation avec les attentes des consommateurs ! Et c’est rassurant car finalement nous convergeons tous vers le même objectif.
D’autres projets de ce style ?
J.M. : Je sais que depuis trois ans je suis en quête personnelle de connexion avec le vivant et la nature.
L’expérience de ce film n’a fait que renforcer cela. J’ai donc en effet d’autres projets en lien avec la nature…
Les vétos ruraux, héros sur grand écran

Avant ce film quel était votre lien avec le monde des vétérinaires ruraux ?
Julie Manoukian : Aucun. C’était vraiment un métier que je ne connaissais pas. L’idée m’a été suggérée par le producteur Yves Marmion. Jusqu’à présent je m’étais intéressée aux récits de médecine humaine, aux histoires de soignants. Me pencher sur la vie des vétérinaires, sur lesquels rien n’avait encore été fait, m’a tout de suite séduite.
Je me suis alors beaucoup documentée, j’ai lu énormément de récits de vétérinaires. Et c’est vraiment au cours de ces recherches que j’ai découvert ce métier qui est tout simplement héroïque au quotidien !
Héroïque au vu des horaires qu’ils font, sur le fait qu’ils sont eux aussi touchés par le problème de la désertification et qu’en milieu rural ils se retrouvent souvent seuls. Ils doivent alors rester disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si j’avais conscience du temps passé par les agriculteurs auprès de leurs animaux, je n’avais pas fait le lien avec les vétérinaires.
Ils représentent pour les éleveurs un soutien économique dans la mesure où ils sont aux avant postes en cas de maladie ou de problèmes de vêlage par exemple, ou en cas d’épidémies.
Comment se prépare-t-on à un tel tournage ?
J.M. : Par beaucoup de lecture. Dans la phase de recherche, j’ai énormément lu pour m’imprégner de ce métier et de son quotidien. Puis j’ai construit l’histoire car je ne voulais pas que le métier de vétérinaire soit une histoire en soi. Une fois que j’ai eu trouvé le personnage de Nico, joué par Clovis Cornillac, toute l’histoire romanesque s’est construite autour.
Une fois le scénario terminé, je l’ai soumis pour une première relecture à la vétérinaire Laetitia Barlerin pour qu’elle corrige ce qui n’était pas crédible au niveau des situations, qu’elle fasse les ajustements au niveau des dialogues. J’avais tenté de contacter directement des vétérinaires ruraux dès le départ, mais sans succès. C’était une question de disponibilité mais aussi parce qu’ils ont un devoir de protection vis-à-vis de leurs patients. Cette façon de venir à eux aussi frontale n’a donc pas fonctionné.
Une fois dans le Morvan, nous avons contacté des vétérinaires locaux, Maxime Chassaing et Camille Frombaum installés depuis quelques années à Corbigny, pour qu’ils nous servent de consultants techniques. Ils se relayaient chaque jour sur le tournage à tour de rôle pour réadapter les dialogues et corriger les gestes techniques des comédiens, la façon de se tenir et de manier les ustensiles.
Comment les comédiens se sont préparés eux ?
J.M. : Ils sont partis plusieurs jours en tournée avec ces vétérinaires, pour s’imprégner du quotidien et des gestes à réaliser. Ils ont ainsi appris à déterminer si une vache était pleine ou pas, donc à pratiquer une fouille...
Il se trouve que le hasard a voulu que Maxime Chassaing soit le vétérinaire de Catherine, l’éleveuse chez laquelle nous tournions les scènes dans l’étable.
Il était donc présent lors du vêlage et guidait Noémie Schmidt.
Pour cette scène, je voulais absolument capter le premier regard du veau sur Alex, le personnage de Noémie. Ce plan ne pouvait pas être truqué. Je n’ai pas filmé le moment où la vêleuse a été utilisée, ce qui m’intéressait surtout c’était le combat d’Alex cette jeune vétérinaire, avec son corps de jeune fille qui se démène pour faire naître ce veau. C’était merveilleux que Noémie vive son premier vêlage en même temps que son personnage. Elle a vraiment pu le vivre et se laisser raisonner.
Mais je dois avouer que personne de l’équipe n’était préparé à cette émotion. Nous pleurions tous ! On l’a juste fait le plus silencieusement possible !
Au-delà du métier de vétérinaire, qu’avez-vous découvert avec ce film ?
J.M. : Ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point, pour un éleveur, le prix d’une bête est "risible" au final, par rapport à ce que ça lui coûte en termes de soins, d’heures passées, d’investissement.
Pendant le tournage, j’ai découvert les liens qu’ils ont avec leurs animaux. Je me doutais que ça pouvait être de cet ordre là mais je ne pensais pas à ce point : j’avais plus une vision de citadine avec la notion « d’animaux de rente »… Je ne m’attendais donc pas à ce que les éleveurs aient des relations aussi douces avec leurs animaux et avec leurs vaches notamment.
J’ai réalisé qu’on parle peu de ces gens-là… Ce qui fait la une des journaux ce sont les structures du type ferme des "mille vaches" ou les choses affreuses. Alors qu’en fait, ces gens-là font leur métier tout à fait en adéquation avec les attentes des consommateurs ! Et c’est rassurant car finalement nous convergeons tous vers le même objectif.
D’autres projets de ce style ?
J.M. : Je sais que depuis trois ans je suis en quête personnelle de connexion avec le vivant et la nature.
L’expérience de ce film n’a fait que renforcer cela. J’ai donc en effet d’autres projets en lien avec la nature…
Les vétos ruraux, héros sur grand écran

Avant ce film quel était votre lien avec le monde des vétérinaires ruraux ?
Julie Manoukian : Aucun. C’était vraiment un métier que je ne connaissais pas. L’idée m’a été suggérée par le producteur Yves Marmion. Jusqu’à présent je m’étais intéressée aux récits de médecine humaine, aux histoires de soignants. Me pencher sur la vie des vétérinaires, sur lesquels rien n’avait encore été fait, m’a tout de suite séduite.
Je me suis alors beaucoup documentée, j’ai lu énormément de récits de vétérinaires. Et c’est vraiment au cours de ces recherches que j’ai découvert ce métier qui est tout simplement héroïque au quotidien !
Héroïque au vu des horaires qu’ils font, sur le fait qu’ils sont eux aussi touchés par le problème de la désertification et qu’en milieu rural ils se retrouvent souvent seuls. Ils doivent alors rester disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si j’avais conscience du temps passé par les agriculteurs auprès de leurs animaux, je n’avais pas fait le lien avec les vétérinaires.
Ils représentent pour les éleveurs un soutien économique dans la mesure où ils sont aux avant postes en cas de maladie ou de problèmes de vêlage par exemple, ou en cas d’épidémies.
Comment se prépare-t-on à un tel tournage ?
J.M. : Par beaucoup de lecture. Dans la phase de recherche, j’ai énormément lu pour m’imprégner de ce métier et de son quotidien. Puis j’ai construit l’histoire car je ne voulais pas que le métier de vétérinaire soit une histoire en soi. Une fois que j’ai eu trouvé le personnage de Nico, joué par Clovis Cornillac, toute l’histoire romanesque s’est construite autour.
Une fois le scénario terminé, je l’ai soumis pour une première relecture à la vétérinaire Laetitia Barlerin pour qu’elle corrige ce qui n’était pas crédible au niveau des situations, qu’elle fasse les ajustements au niveau des dialogues. J’avais tenté de contacter directement des vétérinaires ruraux dès le départ, mais sans succès. C’était une question de disponibilité mais aussi parce qu’ils ont un devoir de protection vis-à-vis de leurs patients. Cette façon de venir à eux aussi frontale n’a donc pas fonctionné.
Une fois dans le Morvan, nous avons contacté des vétérinaires locaux, Maxime Chassaing et Camille Frombaum installés depuis quelques années à Corbigny, pour qu’ils nous servent de consultants techniques. Ils se relayaient chaque jour sur le tournage à tour de rôle pour réadapter les dialogues et corriger les gestes techniques des comédiens, la façon de se tenir et de manier les ustensiles.
Comment les comédiens se sont préparés eux ?
J.M. : Ils sont partis plusieurs jours en tournée avec ces vétérinaires, pour s’imprégner du quotidien et des gestes à réaliser. Ils ont ainsi appris à déterminer si une vache était pleine ou pas, donc à pratiquer une fouille...
Il se trouve que le hasard a voulu que Maxime Chassaing soit le vétérinaire de Catherine, l’éleveuse chez laquelle nous tournions les scènes dans l’étable.
Il était donc présent lors du vêlage et guidait Noémie Schmidt.
Pour cette scène, je voulais absolument capter le premier regard du veau sur Alex, le personnage de Noémie. Ce plan ne pouvait pas être truqué. Je n’ai pas filmé le moment où la vêleuse a été utilisée, ce qui m’intéressait surtout c’était le combat d’Alex cette jeune vétérinaire, avec son corps de jeune fille qui se démène pour faire naître ce veau. C’était merveilleux que Noémie vive son premier vêlage en même temps que son personnage. Elle a vraiment pu le vivre et se laisser raisonner.
Mais je dois avouer que personne de l’équipe n’était préparé à cette émotion. Nous pleurions tous ! On l’a juste fait le plus silencieusement possible !
Au-delà du métier de vétérinaire, qu’avez-vous découvert avec ce film ?
J.M. : Ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point, pour un éleveur, le prix d’une bête est "risible" au final, par rapport à ce que ça lui coûte en termes de soins, d’heures passées, d’investissement.
Pendant le tournage, j’ai découvert les liens qu’ils ont avec leurs animaux. Je me doutais que ça pouvait être de cet ordre là mais je ne pensais pas à ce point : j’avais plus une vision de citadine avec la notion « d’animaux de rente »… Je ne m’attendais donc pas à ce que les éleveurs aient des relations aussi douces avec leurs animaux et avec leurs vaches notamment.
J’ai réalisé qu’on parle peu de ces gens-là… Ce qui fait la une des journaux ce sont les structures du type ferme des "mille vaches" ou les choses affreuses. Alors qu’en fait, ces gens-là font leur métier tout à fait en adéquation avec les attentes des consommateurs ! Et c’est rassurant car finalement nous convergeons tous vers le même objectif.
D’autres projets de ce style ?
J.M. : Je sais que depuis trois ans je suis en quête personnelle de connexion avec le vivant et la nature.
L’expérience de ce film n’a fait que renforcer cela. J’ai donc en effet d’autres projets en lien avec la nature…
Les vétos ruraux, héros sur grand écran

Avant ce film quel était votre lien avec le monde des vétérinaires ruraux ?
Julie Manoukian : Aucun. C’était vraiment un métier que je ne connaissais pas. L’idée m’a été suggérée par le producteur Yves Marmion. Jusqu’à présent je m’étais intéressée aux récits de médecine humaine, aux histoires de soignants. Me pencher sur la vie des vétérinaires, sur lesquels rien n’avait encore été fait, m’a tout de suite séduite.
Je me suis alors beaucoup documentée, j’ai lu énormément de récits de vétérinaires. Et c’est vraiment au cours de ces recherches que j’ai découvert ce métier qui est tout simplement héroïque au quotidien !
Héroïque au vu des horaires qu’ils font, sur le fait qu’ils sont eux aussi touchés par le problème de la désertification et qu’en milieu rural ils se retrouvent souvent seuls. Ils doivent alors rester disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Si j’avais conscience du temps passé par les agriculteurs auprès de leurs animaux, je n’avais pas fait le lien avec les vétérinaires.
Ils représentent pour les éleveurs un soutien économique dans la mesure où ils sont aux avant postes en cas de maladie ou de problèmes de vêlage par exemple, ou en cas d’épidémies.
Comment se prépare-t-on à un tel tournage ?
J.M. : Par beaucoup de lecture. Dans la phase de recherche, j’ai énormément lu pour m’imprégner de ce métier et de son quotidien. Puis j’ai construit l’histoire car je ne voulais pas que le métier de vétérinaire soit une histoire en soi. Une fois que j’ai eu trouvé le personnage de Nico, joué par Clovis Cornillac, toute l’histoire romanesque s’est construite autour.
Une fois le scénario terminé, je l’ai soumis pour une première relecture à la vétérinaire Laetitia Barlerin pour qu’elle corrige ce qui n’était pas crédible au niveau des situations, qu’elle fasse les ajustements au niveau des dialogues. J’avais tenté de contacter directement des vétérinaires ruraux dès le départ, mais sans succès. C’était une question de disponibilité mais aussi parce qu’ils ont un devoir de protection vis-à-vis de leurs patients. Cette façon de venir à eux aussi frontale n’a donc pas fonctionné.
Une fois dans le Morvan, nous avons contacté des vétérinaires locaux, Maxime Chassaing et Camille Frombaum installés depuis quelques années à Corbigny, pour qu’ils nous servent de consultants techniques. Ils se relayaient chaque jour sur le tournage à tour de rôle pour réadapter les dialogues et corriger les gestes techniques des comédiens, la façon de se tenir et de manier les ustensiles.
Comment les comédiens se sont préparés eux ?
J.M. : Ils sont partis plusieurs jours en tournée avec ces vétérinaires, pour s’imprégner du quotidien et des gestes à réaliser. Ils ont ainsi appris à déterminer si une vache était pleine ou pas, donc à pratiquer une fouille...
Il se trouve que le hasard a voulu que Maxime Chassaing soit le vétérinaire de Catherine, l’éleveuse chez laquelle nous tournions les scènes dans l’étable.
Il était donc présent lors du vêlage et guidait Noémie Schmidt.
Pour cette scène, je voulais absolument capter le premier regard du veau sur Alex, le personnage de Noémie. Ce plan ne pouvait pas être truqué. Je n’ai pas filmé le moment où la vêleuse a été utilisée, ce qui m’intéressait surtout c’était le combat d’Alex cette jeune vétérinaire, avec son corps de jeune fille qui se démène pour faire naître ce veau. C’était merveilleux que Noémie vive son premier vêlage en même temps que son personnage. Elle a vraiment pu le vivre et se laisser raisonner.
Mais je dois avouer que personne de l’équipe n’était préparé à cette émotion. Nous pleurions tous ! On l’a juste fait le plus silencieusement possible !
Au-delà du métier de vétérinaire, qu’avez-vous découvert avec ce film ?
J.M. : Ce qui m’a le plus frappé c’est à quel point, pour un éleveur, le prix d’une bête est "risible" au final, par rapport à ce que ça lui coûte en termes de soins, d’heures passées, d’investissement.
Pendant le tournage, j’ai découvert les liens qu’ils ont avec leurs animaux. Je me doutais que ça pouvait être de cet ordre là mais je ne pensais pas à ce point : j’avais plus une vision de citadine avec la notion « d’animaux de rente »… Je ne m’attendais donc pas à ce que les éleveurs aient des relations aussi douces avec leurs animaux et avec leurs vaches notamment.
J’ai réalisé qu’on parle peu de ces gens-là… Ce qui fait la une des journaux ce sont les structures du type ferme des "mille vaches" ou les choses affreuses. Alors qu’en fait, ces gens-là font leur métier tout à fait en adéquation avec les attentes des consommateurs ! Et c’est rassurant car finalement nous convergeons tous vers le même objectif.
D’autres projets de ce style ?
J.M. : Je sais que depuis trois ans je suis en quête personnelle de connexion avec le vivant et la nature.
L’expérience de ce film n’a fait que renforcer cela. J’ai donc en effet d’autres projets en lien avec la nature…