S’affranchir des phytos grâce au partage d’expérience
La loi, autant que la pression sociétale, conduit le monde agricole à véritablement se remettre en question quant aux produits phytosanitaires. Et les agriculteurs répondent présents lorsqu’il s’agit de réfléchir à de nouvelles méthodes culturales permettant de réduire leur consommation. Il en est ainsi des agriculteurs qui se sont retrouvés lundi 11 mars du côté de Saint-Pierre-le-Vieux à l’appel des JA Bourgogne France-Comté.

Le groupe des 30.0000 est directement issu du dispositif Dephy initié dès 2010 pour repenser les pratiques agricoles et qui réunit aujourd’hui 3.000 agriculteurs au niveau national. Dans la droite ligne du plan Écophyto, l’objectif de ce nouveau groupe est de multiplié par dix les agriculteurs engagés !
Chambres d’agriculture, syndicats, collectifs de producteurs, etc., chacun peut lancer son groupe des 30.000. Celui qui s’est retrouvé lundi l’a été par Jeunes agriculteurs Bourgogne Franche-Comté.
Rejoints par des collègues de départements voisins, quelques agriculteurs de Saône-et-Loire ont ainsi longuement échangé sur leur assolement, ce qu’ils ont testé, ce qui fonctionne, ce qui est à poursuivre ou abondonner.
L’objectif est d’apprendre à se passer des produits phytosanitaires, en tête desquels le glyphosate.
Le principe est donc d’apprendre à gérer ses cultures différemment, en jouant sur les leviers rotation et travail du sol. Pour ce qui est des moyens… Pour l’heure, ils restent essentiellement basés sur les conduites testées par les chambres d’agriculture et les coopératives et sur le partage d’expériences entre agriculteurs membres du groupe.
Il n’y a pas d’échecs !
Lundi dernier, la démonstration et les échanges étaient donc basés sur le recours aux semis sous couverts, à différentes rotations, à l’intégration de certaines cultures, au couvert pluriannuel. « Tout ceci nous permet d’amener la réflexion sur la réduction des intrants, explicite Julie Hamdan, animatrice JA BFC, et donc à faire le point sur les alternatives au glyphosate ».
L’un des agriculteurs du Jura, membre du groupe depuis l’origine, s’est tout de suite voulu rassurant auprès de ses collègues de Saône-et-Loire : « Depuis plusieurs années, je diversifie mon assolement. Pour demain, je ne suis pas inquiet : je n’aurai aucun problème à me passer du glyphosate ! »
Mais ce qui est essentiellement ressorti de ces nombreux échanges, est qu’il faut apprendre à connaître l’environnement pédoclimatique de ses parcelles. « Le tout labour a ses limites, mais comme le semis direct a les siennes, explique le confrère jurassien. Je me suis aperçu qu’un léger travail du sol tous les trois ou quatre ans était très bénéfique. »
Benoît Belicard, dont l’exploitation a été visitée à l’issue de la réunion, teste lui-même différentes rotations et cultures depuis plusieurs années. « Cette année, j’ai testé une luzerne italienne, mais ça n’a pas été concluant. Je pense qu’elle a été semée trop tard, elle a donc souffert du gel », explique le jeune agriculteur. « Il n’y a pas d’échec dans ce genre de technique, intervient un collègue jeune agriculteur, il n’y a que des expériences à ne pas renouveler ! »
D’autres bonnes raisons
Certes la nécessité prochaine de se passer de certains produits phytosanitaires est une bonne raison pour diversifier son assolement. Mais pas seulement, introduire des légumineuses dans ses rotations permet par ailleurs d’enrichir le sol, ou de lutter contre certains adventices : « j’avais du liseron sur une parcelle, j’ai procédé trois années de suite à du semis direct de soja, mon problème de liseron a été réglé », commente l’un des agriculteurs.
Et le marché pour cette légumineuse existe aussi : « beaucoup de labels ont besoin de soja non OGM désormais », précise l’un des participants. Évoquant Extrusel à Chalon-sur-Saône, un autre renchérit : « aujourd’hui il y a en effet des besoins et en plus il y a l’outil industriel pour développer la culture de soja. »
Cependant, le conseiller grande culture de la chambre d’agriculture, Antoine Villard a rappelé que, comme pour d’autres cultures, « le soja ne s’intègre que tous les quatre à cinq ans dans une rotation ».
Connaître la vie du sol
Les conseillers, grandes cultures et agronomie, de la chambre d’agriculture ont chacun à leur tour présenté les expériences menées ces dernières années autour de la vie microbiologique du sol et des apports de différentes cultures (voir encadré).
Ces expériences, ces réunions, la création de ces groupes ne visent qu’une seule chose : l’accompagnement des agriculteurs dans des pratiques innovantes.
Il y a ce qui marche et ce qui fonctionne moins bien. Il y a surtout beaucoup d’humilité et de concertation, d’échanges et de conseils.
S’affranchir des phytos grâce au partage d’expérience

Le groupe des 30.0000 est directement issu du dispositif Dephy initié dès 2010 pour repenser les pratiques agricoles et qui réunit aujourd’hui 3.000 agriculteurs au niveau national. Dans la droite ligne du plan Écophyto, l’objectif de ce nouveau groupe est de multiplié par dix les agriculteurs engagés !
Chambres d’agriculture, syndicats, collectifs de producteurs, etc., chacun peut lancer son groupe des 30.000. Celui qui s’est retrouvé lundi l’a été par Jeunes agriculteurs Bourgogne Franche-Comté.
Rejoints par des collègues de départements voisins, quelques agriculteurs de Saône-et-Loire ont ainsi longuement échangé sur leur assolement, ce qu’ils ont testé, ce qui fonctionne, ce qui est à poursuivre ou abondonner.
L’objectif est d’apprendre à se passer des produits phytosanitaires, en tête desquels le glyphosate.
Le principe est donc d’apprendre à gérer ses cultures différemment, en jouant sur les leviers rotation et travail du sol. Pour ce qui est des moyens… Pour l’heure, ils restent essentiellement basés sur les conduites testées par les chambres d’agriculture et les coopératives et sur le partage d’expériences entre agriculteurs membres du groupe.
Il n’y a pas d’échecs !
Lundi dernier, la démonstration et les échanges étaient donc basés sur le recours aux semis sous couverts, à différentes rotations, à l’intégration de certaines cultures, au couvert pluriannuel. « Tout ceci nous permet d’amener la réflexion sur la réduction des intrants, explicite Julie Hamdan, animatrice JA BFC, et donc à faire le point sur les alternatives au glyphosate ».
L’un des agriculteurs du Jura, membre du groupe depuis l’origine, s’est tout de suite voulu rassurant auprès de ses collègues de Saône-et-Loire : « Depuis plusieurs années, je diversifie mon assolement. Pour demain, je ne suis pas inquiet : je n’aurai aucun problème à me passer du glyphosate ! »
Mais ce qui est essentiellement ressorti de ces nombreux échanges, est qu’il faut apprendre à connaître l’environnement pédoclimatique de ses parcelles. « Le tout labour a ses limites, mais comme le semis direct a les siennes, explique le confrère jurassien. Je me suis aperçu qu’un léger travail du sol tous les trois ou quatre ans était très bénéfique. »
Benoît Belicard, dont l’exploitation a été visitée à l’issue de la réunion, teste lui-même différentes rotations et cultures depuis plusieurs années. « Cette année, j’ai testé une luzerne italienne, mais ça n’a pas été concluant. Je pense qu’elle a été semée trop tard, elle a donc souffert du gel », explique le jeune agriculteur. « Il n’y a pas d’échec dans ce genre de technique, intervient un collègue jeune agriculteur, il n’y a que des expériences à ne pas renouveler ! »
D’autres bonnes raisons
Certes la nécessité prochaine de se passer de certains produits phytosanitaires est une bonne raison pour diversifier son assolement. Mais pas seulement, introduire des légumineuses dans ses rotations permet par ailleurs d’enrichir le sol, ou de lutter contre certains adventices : « j’avais du liseron sur une parcelle, j’ai procédé trois années de suite à du semis direct de soja, mon problème de liseron a été réglé », commente l’un des agriculteurs.
Et le marché pour cette légumineuse existe aussi : « beaucoup de labels ont besoin de soja non OGM désormais », précise l’un des participants. Évoquant Extrusel à Chalon-sur-Saône, un autre renchérit : « aujourd’hui il y a en effet des besoins et en plus il y a l’outil industriel pour développer la culture de soja. »
Cependant, le conseiller grande culture de la chambre d’agriculture, Antoine Villard a rappelé que, comme pour d’autres cultures, « le soja ne s’intègre que tous les quatre à cinq ans dans une rotation ».
Connaître la vie du sol
Les conseillers, grandes cultures et agronomie, de la chambre d’agriculture ont chacun à leur tour présenté les expériences menées ces dernières années autour de la vie microbiologique du sol et des apports de différentes cultures (voir encadré).
Ces expériences, ces réunions, la création de ces groupes ne visent qu’une seule chose : l’accompagnement des agriculteurs dans des pratiques innovantes.
Il y a ce qui marche et ce qui fonctionne moins bien. Il y a surtout beaucoup d’humilité et de concertation, d’échanges et de conseils.
S’affranchir des phytos grâce au partage d’expérience

Le groupe des 30.0000 est directement issu du dispositif Dephy initié dès 2010 pour repenser les pratiques agricoles et qui réunit aujourd’hui 3.000 agriculteurs au niveau national. Dans la droite ligne du plan Écophyto, l’objectif de ce nouveau groupe est de multiplié par dix les agriculteurs engagés !
Chambres d’agriculture, syndicats, collectifs de producteurs, etc., chacun peut lancer son groupe des 30.000. Celui qui s’est retrouvé lundi l’a été par Jeunes agriculteurs Bourgogne Franche-Comté.
Rejoints par des collègues de départements voisins, quelques agriculteurs de Saône-et-Loire ont ainsi longuement échangé sur leur assolement, ce qu’ils ont testé, ce qui fonctionne, ce qui est à poursuivre ou abondonner.
L’objectif est d’apprendre à se passer des produits phytosanitaires, en tête desquels le glyphosate.
Le principe est donc d’apprendre à gérer ses cultures différemment, en jouant sur les leviers rotation et travail du sol. Pour ce qui est des moyens… Pour l’heure, ils restent essentiellement basés sur les conduites testées par les chambres d’agriculture et les coopératives et sur le partage d’expériences entre agriculteurs membres du groupe.
Il n’y a pas d’échecs !
Lundi dernier, la démonstration et les échanges étaient donc basés sur le recours aux semis sous couverts, à différentes rotations, à l’intégration de certaines cultures, au couvert pluriannuel. « Tout ceci nous permet d’amener la réflexion sur la réduction des intrants, explicite Julie Hamdan, animatrice JA BFC, et donc à faire le point sur les alternatives au glyphosate ».
L’un des agriculteurs du Jura, membre du groupe depuis l’origine, s’est tout de suite voulu rassurant auprès de ses collègues de Saône-et-Loire : « Depuis plusieurs années, je diversifie mon assolement. Pour demain, je ne suis pas inquiet : je n’aurai aucun problème à me passer du glyphosate ! »
Mais ce qui est essentiellement ressorti de ces nombreux échanges, est qu’il faut apprendre à connaître l’environnement pédoclimatique de ses parcelles. « Le tout labour a ses limites, mais comme le semis direct a les siennes, explique le confrère jurassien. Je me suis aperçu qu’un léger travail du sol tous les trois ou quatre ans était très bénéfique. »
Benoît Belicard, dont l’exploitation a été visitée à l’issue de la réunion, teste lui-même différentes rotations et cultures depuis plusieurs années. « Cette année, j’ai testé une luzerne italienne, mais ça n’a pas été concluant. Je pense qu’elle a été semée trop tard, elle a donc souffert du gel », explique le jeune agriculteur. « Il n’y a pas d’échec dans ce genre de technique, intervient un collègue jeune agriculteur, il n’y a que des expériences à ne pas renouveler ! »
D’autres bonnes raisons
Certes la nécessité prochaine de se passer de certains produits phytosanitaires est une bonne raison pour diversifier son assolement. Mais pas seulement, introduire des légumineuses dans ses rotations permet par ailleurs d’enrichir le sol, ou de lutter contre certains adventices : « j’avais du liseron sur une parcelle, j’ai procédé trois années de suite à du semis direct de soja, mon problème de liseron a été réglé », commente l’un des agriculteurs.
Et le marché pour cette légumineuse existe aussi : « beaucoup de labels ont besoin de soja non OGM désormais », précise l’un des participants. Évoquant Extrusel à Chalon-sur-Saône, un autre renchérit : « aujourd’hui il y a en effet des besoins et en plus il y a l’outil industriel pour développer la culture de soja. »
Cependant, le conseiller grande culture de la chambre d’agriculture, Antoine Villard a rappelé que, comme pour d’autres cultures, « le soja ne s’intègre que tous les quatre à cinq ans dans une rotation ».
Connaître la vie du sol
Les conseillers, grandes cultures et agronomie, de la chambre d’agriculture ont chacun à leur tour présenté les expériences menées ces dernières années autour de la vie microbiologique du sol et des apports de différentes cultures (voir encadré).
Ces expériences, ces réunions, la création de ces groupes ne visent qu’une seule chose : l’accompagnement des agriculteurs dans des pratiques innovantes.
Il y a ce qui marche et ce qui fonctionne moins bien. Il y a surtout beaucoup d’humilité et de concertation, d’échanges et de conseils.