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Mécanisation

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Entre Gigny-sur-Saône et Marnay, trois Gaec conduisent leurs cultures dans un assolement en commun. Cette mutualisation des surfaces et de la mécanisation leur a permis d’optimiser grandement l’efficacité des chantiers.

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Les Gaec de l’Ecole, du Pautet et de l’Epervière sont trois exploitations voisines du Val de Saône, toutes diversifiées dans l’élevage et les grandes cultures. A elles trois elles couvrent un peu plus de mille hectares, assez groupés, entre Gigny-sur-Saône et Marnay. Tout a commencé en 2007 lorsque le Gaec de l’Ecole et le Gaec du Pautet ont décidé d’investir ensemble dans un semoir à engrais équipé de pesée embarquée et d’un débit proportionnel à l’avancement (DPA). Deux fois plus rapide que leurs anciens épandeurs, le nouvel outil s’est immédiatement révélé très économe en main-d’œuvre, même à deux exploitations. Dès l’année suivante, le Gaec du Pautet a eu envie de rejoindre le duo et l’épandeur s’est retrouvé utilisé sur un total de 680 hectares de cultures ! Devant la réussite de ce travail en commun, les protagonistes ont immédiatement pensé aller plus loin en s’attaquant au semoir à céréales. Chaque ferme avait pourtant des équipements convenables en la matière, mais les trois semoirs individuels mobilisaient trois chauffeurs plus trois personnes supplémentaires pour les ravitaillements. L’âge des associés de chacun des trois Gaec a aussi pesé dans la décision. Sur les sept agriculteurs que totalisaient les trois exploitations, trois allaient partir en retraite à plus ou moins court terme. A l’issue d’une année d’essai avec un nouveau semoir TCS (technique culturale simplifiée) de 6 mètres de largeur, Jérôme Ravet, Gaël Theveniaux et Laurent Maufroy ont estimé qu’un assolement en commun s’imposait.

680 hectares en commun

Depuis près de dix ans, les trois exploitations gèrent ainsi ensemble leurs 680 ha de cultures avec un parc de matériel entièrement mutualisé. Seuls les ateliers élevages échappent pour partie à cette mise en commun. Les trois Gaec font leurs 250 ha de fenaisons ensemble avec un parc de matériel en co-propriété, mais les surfaces fourragères n’entrent pas dans l’assolement en commun. « Chacun récupère sa propre récolte », révèle Jérôme. La réalisation des chantiers en commun a tout de même permis aux éleveurs de diversifier leurs sources fourragères (ray-gras, luzerne, etc…) et ainsi de rendre plus économes les rations de leurs animaux. L’organisation commune porte aussi sur la paille.

Pour les cultures, les associés ont considéré que chaque hectare apporté était équivalent à une part. Pour chacune des bennes livrées à la coopérative, le paiement est découpé en fonction du pourcentage de parts détenu par chaque Gaec, expliquent les intéressés.

Matériel d’une autre dimension

Confortés par leurs premiers achats en commun et grâce à une surface désormais importante, les trois Gaec ont investi dans un parc matériel d’une autre dimension. Outre le semoir nouvelle génération de six mètres, les associés se sont équipés d’un automoteur de pulvérisation, de deux outils de travail du sol de 6 et 7 m de large, d’une herse rotative de 6 m. Il y a deux ans, après avoir loué une moissonneuse-batteuse pendant huit ans, ils ont investi dans leur propre machine de 520 CV avec une coupe de 9 m. Plus récemment, ils viennent d’acheter un semoir de précision de 12 rangs semant à 50 cm d’écartement et qui sera utilisé pour le maïs, le tournesol et le soja. Ce gros semoir se substituera aux trois semoirs que possédaient chacun des trois Gaec. Ce qui fera gagner un tracteur et un demi chauffeur, font valoir les agriculteurs. Cet achat a entraîné aussi l’équipement d’un bec cueilleur 12 rangs à 50 cm d’écartement.

5 tracteurs à la place de 18 !

Bien que les trois Gaec disposaient à eux trois d’un parc de 18 tracteurs jusqu’à 215 CV de puissance, le groupe a fini par s’équiper aussi d’un matériel de traction en commun. En 2010, un premier tracteur de 300 CV a été acheté pour le déchaumeur de 6 m. Il a été suivi de près par deux autres engins de 200 et 180 CV. En 2013, un quatrième et un cinquième tracteur, de respectivement 150 et 260 CV, sont venus compléter la flotte de traction. Les agriculteurs reconnaissent ne pas avoir lésiné sur leur choix. De même marque, les cinq engins « haut de gamme » coûtent environ 20% plus cher que la concurrence, admettent les intéressés. « Mais la qualité se retrouve en économie de fonctionnement et d’entretien. Et avec une telle surface, on ne peut pas se permettre de se tromper. Le matériel est utilisé beaucoup plus intensément ». Les deux plus gros tracteurs réalisent respectivement 350 et 550 heures par an, « ce qu’un engin détenu en individuel effectue rarement », font valoir les utilisateurs. Et puis, l’objectif est de conserver ces tracteurs dans le temps. « Les trois premiers sont payés aujourd’hui. L’idée, c’est qu’ils durent encore au moins autant d’années », confie Laurent.

Travail accompli en temps et en heure

Le passage à l’assolement en commun a eu pour conséquence « une nette amélioration du travail avec un meilleur suivi », confie Gaël. « Tous les travaux se font désormais en temps et en heure », assurent les intéressés. L’organisation a eu des conséquences jusque dans les élevages des trois exploitations. Grâce à des chantiers de culture plus efficaces, « nous avons pu ravancer nos dates de vêlage », informe Gaël. « De manière générale, nous avons tendance à aller plus vite. Avant, nous mettions une semaine pour rentrer nos foins chacun sur nos exploitations. Aujourd’hui, deux bonnes journées suffisent pour rentrer tout le foin des trois Gaec. Deux télescopiques chargent le fourrage au champ et un troisième décharge les bottes dans les bâtiments. Nous rentrons ainsi mille bottes par jour ! », détaille Jérôme.

Au cours des premières années d’assolement en commun, les charges de mécanisations des trois Gaec n’ont pas baissé, reconnaissent les protagonistes. Mais une fois le parc de matériel constitué, la charge diminue avec le temps, font valoir les agriculteurs qui redoutent toutefois l’enchérissement croissant du prix du matériel neuf. Si les tracteurs devraient vieillir sans trop de problème, en revanche, le matériel de travail du sol, très sollicité, devra certainement être renouvelé. « Et ces matériels ont pris + 20% ! », déplore Laurent. Autre inquiétude : la multiplication des restrictions d’emploi des produits phytos va entraîner de nouveaux investissements en mécanisation. Face à ces perspectives, l’assolement en commun est incontestablement un avantage, estiment Jérôme, Gaël et Laurent. Comme il permettra de faire face à seulement quatre associés pour mille hectares.

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Les Gaec de l’Ecole, du Pautet et de l’Epervière sont trois exploitations voisines du Val de Saône, toutes diversifiées dans l’élevage et les grandes cultures. A elles trois elles couvrent un peu plus de mille hectares, assez groupés, entre Gigny-sur-Saône et Marnay. Tout a commencé en 2007 lorsque le Gaec de l’Ecole et le Gaec du Pautet ont décidé d’investir ensemble dans un semoir à engrais équipé de pesée embarquée et d’un débit proportionnel à l’avancement (DPA). Deux fois plus rapide que leurs anciens épandeurs, le nouvel outil s’est immédiatement révélé très économe en main-d’œuvre, même à deux exploitations. Dès l’année suivante, le Gaec du Pautet a eu envie de rejoindre le duo et l’épandeur s’est retrouvé utilisé sur un total de 680 hectares de cultures ! Devant la réussite de ce travail en commun, les protagonistes ont immédiatement pensé aller plus loin en s’attaquant au semoir à céréales. Chaque ferme avait pourtant des équipements convenables en la matière, mais les trois semoirs individuels mobilisaient trois chauffeurs plus trois personnes supplémentaires pour les ravitaillements. L’âge des associés de chacun des trois Gaec a aussi pesé dans la décision. Sur les sept agriculteurs que totalisaient les trois exploitations, trois allaient partir en retraite à plus ou moins court terme. A l’issue d’une année d’essai avec un nouveau semoir TCS (technique culturale simplifiée) de 6 mètres de largeur, Jérôme Ravet, Gaël Theveniaux et Laurent Maufroy ont estimé qu’un assolement en commun s’imposait.

680 hectares en commun

Depuis près de dix ans, les trois exploitations gèrent ainsi ensemble leurs 680 ha de cultures avec un parc de matériel entièrement mutualisé. Seuls les ateliers élevages échappent pour partie à cette mise en commun. Les trois Gaec font leurs 250 ha de fenaisons ensemble avec un parc de matériel en co-propriété, mais les surfaces fourragères n’entrent pas dans l’assolement en commun. « Chacun récupère sa propre récolte », révèle Jérôme. La réalisation des chantiers en commun a tout de même permis aux éleveurs de diversifier leurs sources fourragères (ray-gras, luzerne, etc…) et ainsi de rendre plus économes les rations de leurs animaux. L’organisation commune porte aussi sur la paille.

Pour les cultures, les associés ont considéré que chaque hectare apporté était équivalent à une part. Pour chacune des bennes livrées à la coopérative, le paiement est découpé en fonction du pourcentage de parts détenu par chaque Gaec, expliquent les intéressés.

Matériel d’une autre dimension

Confortés par leurs premiers achats en commun et grâce à une surface désormais importante, les trois Gaec ont investi dans un parc matériel d’une autre dimension. Outre le semoir nouvelle génération de six mètres, les associés se sont équipés d’un automoteur de pulvérisation, de deux outils de travail du sol de 6 et 7 m de large, d’une herse rotative de 6 m. Il y a deux ans, après avoir loué une moissonneuse-batteuse pendant huit ans, ils ont investi dans leur propre machine de 520 CV avec une coupe de 9 m. Plus récemment, ils viennent d’acheter un semoir de précision de 12 rangs semant à 50 cm d’écartement et qui sera utilisé pour le maïs, le tournesol et le soja. Ce gros semoir se substituera aux trois semoirs que possédaient chacun des trois Gaec. Ce qui fera gagner un tracteur et un demi chauffeur, font valoir les agriculteurs. Cet achat a entraîné aussi l’équipement d’un bec cueilleur 12 rangs à 50 cm d’écartement.

5 tracteurs à la place de 18 !

Bien que les trois Gaec disposaient à eux trois d’un parc de 18 tracteurs jusqu’à 215 CV de puissance, le groupe a fini par s’équiper aussi d’un matériel de traction en commun. En 2010, un premier tracteur de 300 CV a été acheté pour le déchaumeur de 6 m. Il a été suivi de près par deux autres engins de 200 et 180 CV. En 2013, un quatrième et un cinquième tracteur, de respectivement 150 et 260 CV, sont venus compléter la flotte de traction. Les agriculteurs reconnaissent ne pas avoir lésiné sur leur choix. De même marque, les cinq engins « haut de gamme » coûtent environ 20% plus cher que la concurrence, admettent les intéressés. « Mais la qualité se retrouve en économie de fonctionnement et d’entretien. Et avec une telle surface, on ne peut pas se permettre de se tromper. Le matériel est utilisé beaucoup plus intensément ». Les deux plus gros tracteurs réalisent respectivement 350 et 550 heures par an, « ce qu’un engin détenu en individuel effectue rarement », font valoir les utilisateurs. Et puis, l’objectif est de conserver ces tracteurs dans le temps. « Les trois premiers sont payés aujourd’hui. L’idée, c’est qu’ils durent encore au moins autant d’années », confie Laurent.

Travail accompli en temps et en heure

Le passage à l’assolement en commun a eu pour conséquence « une nette amélioration du travail avec un meilleur suivi », confie Gaël. « Tous les travaux se font désormais en temps et en heure », assurent les intéressés. L’organisation a eu des conséquences jusque dans les élevages des trois exploitations. Grâce à des chantiers de culture plus efficaces, « nous avons pu ravancer nos dates de vêlage », informe Gaël. « De manière générale, nous avons tendance à aller plus vite. Avant, nous mettions une semaine pour rentrer nos foins chacun sur nos exploitations. Aujourd’hui, deux bonnes journées suffisent pour rentrer tout le foin des trois Gaec. Deux télescopiques chargent le fourrage au champ et un troisième décharge les bottes dans les bâtiments. Nous rentrons ainsi mille bottes par jour ! », détaille Jérôme.

Au cours des premières années d’assolement en commun, les charges de mécanisations des trois Gaec n’ont pas baissé, reconnaissent les protagonistes. Mais une fois le parc de matériel constitué, la charge diminue avec le temps, font valoir les agriculteurs qui redoutent toutefois l’enchérissement croissant du prix du matériel neuf. Si les tracteurs devraient vieillir sans trop de problème, en revanche, le matériel de travail du sol, très sollicité, devra certainement être renouvelé. « Et ces matériels ont pris + 20% ! », déplore Laurent. Autre inquiétude : la multiplication des restrictions d’emploi des produits phytos va entraîner de nouveaux investissements en mécanisation. Face à ces perspectives, l’assolement en commun est incontestablement un avantage, estiment Jérôme, Gaël et Laurent. Comme il permettra de faire face à seulement quatre associés pour mille hectares.

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Les Gaec de l’Ecole, du Pautet et de l’Epervière sont trois exploitations voisines du Val de Saône, toutes diversifiées dans l’élevage et les grandes cultures. A elles trois elles couvrent un peu plus de mille hectares, assez groupés, entre Gigny-sur-Saône et Marnay. Tout a commencé en 2007 lorsque le Gaec de l’Ecole et le Gaec du Pautet ont décidé d’investir ensemble dans un semoir à engrais équipé de pesée embarquée et d’un débit proportionnel à l’avancement (DPA). Deux fois plus rapide que leurs anciens épandeurs, le nouvel outil s’est immédiatement révélé très économe en main-d’œuvre, même à deux exploitations. Dès l’année suivante, le Gaec du Pautet a eu envie de rejoindre le duo et l’épandeur s’est retrouvé utilisé sur un total de 680 hectares de cultures ! Devant la réussite de ce travail en commun, les protagonistes ont immédiatement pensé aller plus loin en s’attaquant au semoir à céréales. Chaque ferme avait pourtant des équipements convenables en la matière, mais les trois semoirs individuels mobilisaient trois chauffeurs plus trois personnes supplémentaires pour les ravitaillements. L’âge des associés de chacun des trois Gaec a aussi pesé dans la décision. Sur les sept agriculteurs que totalisaient les trois exploitations, trois allaient partir en retraite à plus ou moins court terme. A l’issue d’une année d’essai avec un nouveau semoir TCS (technique culturale simplifiée) de 6 mètres de largeur, Jérôme Ravet, Gaël Theveniaux et Laurent Maufroy ont estimé qu’un assolement en commun s’imposait.

680 hectares en commun

Depuis près de dix ans, les trois exploitations gèrent ainsi ensemble leurs 680 ha de cultures avec un parc de matériel entièrement mutualisé. Seuls les ateliers élevages échappent pour partie à cette mise en commun. Les trois Gaec font leurs 250 ha de fenaisons ensemble avec un parc de matériel en co-propriété, mais les surfaces fourragères n’entrent pas dans l’assolement en commun. « Chacun récupère sa propre récolte », révèle Jérôme. La réalisation des chantiers en commun a tout de même permis aux éleveurs de diversifier leurs sources fourragères (ray-gras, luzerne, etc…) et ainsi de rendre plus économes les rations de leurs animaux. L’organisation commune porte aussi sur la paille.

Pour les cultures, les associés ont considéré que chaque hectare apporté était équivalent à une part. Pour chacune des bennes livrées à la coopérative, le paiement est découpé en fonction du pourcentage de parts détenu par chaque Gaec, expliquent les intéressés.

Matériel d’une autre dimension

Confortés par leurs premiers achats en commun et grâce à une surface désormais importante, les trois Gaec ont investi dans un parc matériel d’une autre dimension. Outre le semoir nouvelle génération de six mètres, les associés se sont équipés d’un automoteur de pulvérisation, de deux outils de travail du sol de 6 et 7 m de large, d’une herse rotative de 6 m. Il y a deux ans, après avoir loué une moissonneuse-batteuse pendant huit ans, ils ont investi dans leur propre machine de 520 CV avec une coupe de 9 m. Plus récemment, ils viennent d’acheter un semoir de précision de 12 rangs semant à 50 cm d’écartement et qui sera utilisé pour le maïs, le tournesol et le soja. Ce gros semoir se substituera aux trois semoirs que possédaient chacun des trois Gaec. Ce qui fera gagner un tracteur et un demi chauffeur, font valoir les agriculteurs. Cet achat a entraîné aussi l’équipement d’un bec cueilleur 12 rangs à 50 cm d’écartement.

5 tracteurs à la place de 18 !

Bien que les trois Gaec disposaient à eux trois d’un parc de 18 tracteurs jusqu’à 215 CV de puissance, le groupe a fini par s’équiper aussi d’un matériel de traction en commun. En 2010, un premier tracteur de 300 CV a été acheté pour le déchaumeur de 6 m. Il a été suivi de près par deux autres engins de 200 et 180 CV. En 2013, un quatrième et un cinquième tracteur, de respectivement 150 et 260 CV, sont venus compléter la flotte de traction. Les agriculteurs reconnaissent ne pas avoir lésiné sur leur choix. De même marque, les cinq engins « haut de gamme » coûtent environ 20% plus cher que la concurrence, admettent les intéressés. « Mais la qualité se retrouve en économie de fonctionnement et d’entretien. Et avec une telle surface, on ne peut pas se permettre de se tromper. Le matériel est utilisé beaucoup plus intensément ». Les deux plus gros tracteurs réalisent respectivement 350 et 550 heures par an, « ce qu’un engin détenu en individuel effectue rarement », font valoir les utilisateurs. Et puis, l’objectif est de conserver ces tracteurs dans le temps. « Les trois premiers sont payés aujourd’hui. L’idée, c’est qu’ils durent encore au moins autant d’années », confie Laurent.

Travail accompli en temps et en heure

Le passage à l’assolement en commun a eu pour conséquence « une nette amélioration du travail avec un meilleur suivi », confie Gaël. « Tous les travaux se font désormais en temps et en heure », assurent les intéressés. L’organisation a eu des conséquences jusque dans les élevages des trois exploitations. Grâce à des chantiers de culture plus efficaces, « nous avons pu ravancer nos dates de vêlage », informe Gaël. « De manière générale, nous avons tendance à aller plus vite. Avant, nous mettions une semaine pour rentrer nos foins chacun sur nos exploitations. Aujourd’hui, deux bonnes journées suffisent pour rentrer tout le foin des trois Gaec. Deux télescopiques chargent le fourrage au champ et un troisième décharge les bottes dans les bâtiments. Nous rentrons ainsi mille bottes par jour ! », détaille Jérôme.

Au cours des premières années d’assolement en commun, les charges de mécanisations des trois Gaec n’ont pas baissé, reconnaissent les protagonistes. Mais une fois le parc de matériel constitué, la charge diminue avec le temps, font valoir les agriculteurs qui redoutent toutefois l’enchérissement croissant du prix du matériel neuf. Si les tracteurs devraient vieillir sans trop de problème, en revanche, le matériel de travail du sol, très sollicité, devra certainement être renouvelé. « Et ces matériels ont pris + 20% ! », déplore Laurent. Autre inquiétude : la multiplication des restrictions d’emploi des produits phytos va entraîner de nouveaux investissements en mécanisation. Face à ces perspectives, l’assolement en commun est incontestablement un avantage, estiment Jérôme, Gaël et Laurent. Comme il permettra de faire face à seulement quatre associés pour mille hectares.

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Les Gaec de l’Ecole, du Pautet et de l’Epervière sont trois exploitations voisines du Val de Saône, toutes diversifiées dans l’élevage et les grandes cultures. A elles trois elles couvrent un peu plus de mille hectares, assez groupés, entre Gigny-sur-Saône et Marnay. Tout a commencé en 2007 lorsque le Gaec de l’Ecole et le Gaec du Pautet ont décidé d’investir ensemble dans un semoir à engrais équipé de pesée embarquée et d’un débit proportionnel à l’avancement (DPA). Deux fois plus rapide que leurs anciens épandeurs, le nouvel outil s’est immédiatement révélé très économe en main-d’œuvre, même à deux exploitations. Dès l’année suivante, le Gaec du Pautet a eu envie de rejoindre le duo et l’épandeur s’est retrouvé utilisé sur un total de 680 hectares de cultures ! Devant la réussite de ce travail en commun, les protagonistes ont immédiatement pensé aller plus loin en s’attaquant au semoir à céréales. Chaque ferme avait pourtant des équipements convenables en la matière, mais les trois semoirs individuels mobilisaient trois chauffeurs plus trois personnes supplémentaires pour les ravitaillements. L’âge des associés de chacun des trois Gaec a aussi pesé dans la décision. Sur les sept agriculteurs que totalisaient les trois exploitations, trois allaient partir en retraite à plus ou moins court terme. A l’issue d’une année d’essai avec un nouveau semoir TCS (technique culturale simplifiée) de 6 mètres de largeur, Jérôme Ravet, Gaël Theveniaux et Laurent Maufroy ont estimé qu’un assolement en commun s’imposait.

680 hectares en commun

Depuis près de dix ans, les trois exploitations gèrent ainsi ensemble leurs 680 ha de cultures avec un parc de matériel entièrement mutualisé. Seuls les ateliers élevages échappent pour partie à cette mise en commun. Les trois Gaec font leurs 250 ha de fenaisons ensemble avec un parc de matériel en co-propriété, mais les surfaces fourragères n’entrent pas dans l’assolement en commun. « Chacun récupère sa propre récolte », révèle Jérôme. La réalisation des chantiers en commun a tout de même permis aux éleveurs de diversifier leurs sources fourragères (ray-gras, luzerne, etc…) et ainsi de rendre plus économes les rations de leurs animaux. L’organisation commune porte aussi sur la paille.

Pour les cultures, les associés ont considéré que chaque hectare apporté était équivalent à une part. Pour chacune des bennes livrées à la coopérative, le paiement est découpé en fonction du pourcentage de parts détenu par chaque Gaec, expliquent les intéressés.

Matériel d’une autre dimension

Confortés par leurs premiers achats en commun et grâce à une surface désormais importante, les trois Gaec ont investi dans un parc matériel d’une autre dimension. Outre le semoir nouvelle génération de six mètres, les associés se sont équipés d’un automoteur de pulvérisation, de deux outils de travail du sol de 6 et 7 m de large, d’une herse rotative de 6 m. Il y a deux ans, après avoir loué une moissonneuse-batteuse pendant huit ans, ils ont investi dans leur propre machine de 520 CV avec une coupe de 9 m. Plus récemment, ils viennent d’acheter un semoir de précision de 12 rangs semant à 50 cm d’écartement et qui sera utilisé pour le maïs, le tournesol et le soja. Ce gros semoir se substituera aux trois semoirs que possédaient chacun des trois Gaec. Ce qui fera gagner un tracteur et un demi chauffeur, font valoir les agriculteurs. Cet achat a entraîné aussi l’équipement d’un bec cueilleur 12 rangs à 50 cm d’écartement.

5 tracteurs à la place de 18 !

Bien que les trois Gaec disposaient à eux trois d’un parc de 18 tracteurs jusqu’à 215 CV de puissance, le groupe a fini par s’équiper aussi d’un matériel de traction en commun. En 2010, un premier tracteur de 300 CV a été acheté pour le déchaumeur de 6 m. Il a été suivi de près par deux autres engins de 200 et 180 CV. En 2013, un quatrième et un cinquième tracteur, de respectivement 150 et 260 CV, sont venus compléter la flotte de traction. Les agriculteurs reconnaissent ne pas avoir lésiné sur leur choix. De même marque, les cinq engins « haut de gamme » coûtent environ 20% plus cher que la concurrence, admettent les intéressés. « Mais la qualité se retrouve en économie de fonctionnement et d’entretien. Et avec une telle surface, on ne peut pas se permettre de se tromper. Le matériel est utilisé beaucoup plus intensément ». Les deux plus gros tracteurs réalisent respectivement 350 et 550 heures par an, « ce qu’un engin détenu en individuel effectue rarement », font valoir les utilisateurs. Et puis, l’objectif est de conserver ces tracteurs dans le temps. « Les trois premiers sont payés aujourd’hui. L’idée, c’est qu’ils durent encore au moins autant d’années », confie Laurent.

Travail accompli en temps et en heure

Le passage à l’assolement en commun a eu pour conséquence « une nette amélioration du travail avec un meilleur suivi », confie Gaël. « Tous les travaux se font désormais en temps et en heure », assurent les intéressés. L’organisation a eu des conséquences jusque dans les élevages des trois exploitations. Grâce à des chantiers de culture plus efficaces, « nous avons pu ravancer nos dates de vêlage », informe Gaël. « De manière générale, nous avons tendance à aller plus vite. Avant, nous mettions une semaine pour rentrer nos foins chacun sur nos exploitations. Aujourd’hui, deux bonnes journées suffisent pour rentrer tout le foin des trois Gaec. Deux télescopiques chargent le fourrage au champ et un troisième décharge les bottes dans les bâtiments. Nous rentrons ainsi mille bottes par jour ! », détaille Jérôme.

Au cours des premières années d’assolement en commun, les charges de mécanisations des trois Gaec n’ont pas baissé, reconnaissent les protagonistes. Mais une fois le parc de matériel constitué, la charge diminue avec le temps, font valoir les agriculteurs qui redoutent toutefois l’enchérissement croissant du prix du matériel neuf. Si les tracteurs devraient vieillir sans trop de problème, en revanche, le matériel de travail du sol, très sollicité, devra certainement être renouvelé. « Et ces matériels ont pris + 20% ! », déplore Laurent. Autre inquiétude : la multiplication des restrictions d’emploi des produits phytos va entraîner de nouveaux investissements en mécanisation. Face à ces perspectives, l’assolement en commun est incontestablement un avantage, estiment Jérôme, Gaël et Laurent. Comme il permettra de faire face à seulement quatre associés pour mille hectares.

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Dix ans d’assolement en commun à Marnay et Gigny-sur-Saône

Les Gaec de l’Ecole, du Pautet et de l’Epervière sont trois exploitations voisines du Val de Saône, toutes diversifiées dans l’élevage et les grandes cultures. A elles trois elles couvrent un peu plus de mille hectares, assez groupés, entre Gigny-sur-Saône et Marnay. Tout a commencé en 2007 lorsque le Gaec de l’Ecole et le Gaec du Pautet ont décidé d’investir ensemble dans un semoir à engrais équipé de pesée embarquée et d’un débit proportionnel à l’avancement (DPA). Deux fois plus rapide que leurs anciens épandeurs, le nouvel outil s’est immédiatement révélé très économe en main-d’œuvre, même à deux exploitations. Dès l’année suivante, le Gaec du Pautet a eu envie de rejoindre le duo et l’épandeur s’est retrouvé utilisé sur un total de 680 hectares de cultures ! Devant la réussite de ce travail en commun, les protagonistes ont immédiatement pensé aller plus loin en s’attaquant au semoir à céréales. Chaque ferme avait pourtant des équipements convenables en la matière, mais les trois semoirs individuels mobilisaient trois chauffeurs plus trois personnes supplémentaires pour les ravitaillements. L’âge des associés de chacun des trois Gaec a aussi pesé dans la décision. Sur les sept agriculteurs que totalisaient les trois exploitations, trois allaient partir en retraite à plus ou moins court terme. A l’issue d’une année d’essai avec un nouveau semoir TCS (technique culturale simplifiée) de 6 mètres de largeur, Jérôme Ravet, Gaël Theveniaux et Laurent Maufroy ont estimé qu’un assolement en commun s’imposait.

680 hectares en commun

Depuis près de dix ans, les trois exploitations gèrent ainsi ensemble leurs 680 ha de cultures avec un parc de matériel entièrement mutualisé. Seuls les ateliers élevages échappent pour partie à cette mise en commun. Les trois Gaec font leurs 250 ha de fenaisons ensemble avec un parc de matériel en co-propriété, mais les surfaces fourragères n’entrent pas dans l’assolement en commun. « Chacun récupère sa propre récolte », révèle Jérôme. La réalisation des chantiers en commun a tout de même permis aux éleveurs de diversifier leurs sources fourragères (ray-gras, luzerne, etc…) et ainsi de rendre plus économes les rations de leurs animaux. L’organisation commune porte aussi sur la paille.

Pour les cultures, les associés ont considéré que chaque hectare apporté était équivalent à une part. Pour chacune des bennes livrées à la coopérative, le paiement est découpé en fonction du pourcentage de parts détenu par chaque Gaec, expliquent les intéressés.

Matériel d’une autre dimension

Confortés par leurs premiers achats en commun et grâce à une surface désormais importante, les trois Gaec ont investi dans un parc matériel d’une autre dimension. Outre le semoir nouvelle génération de six mètres, les associés se sont équipés d’un automoteur de pulvérisation, de deux outils de travail du sol de 6 et 7 m de large, d’une herse rotative de 6 m. Il y a deux ans, après avoir loué une moissonneuse-batteuse pendant huit ans, ils ont investi dans leur propre machine de 520 CV avec une coupe de 9 m. Plus récemment, ils viennent d’acheter un semoir de précision de 12 rangs semant à 50 cm d’écartement et qui sera utilisé pour le maïs, le tournesol et le soja. Ce gros semoir se substituera aux trois semoirs que possédaient chacun des trois Gaec. Ce qui fera gagner un tracteur et un demi chauffeur, font valoir les agriculteurs. Cet achat a entraîné aussi l’équipement d’un bec cueilleur 12 rangs à 50 cm d’écartement.

5 tracteurs à la place de 18 !

Bien que les trois Gaec disposaient à eux trois d’un parc de 18 tracteurs jusqu’à 215 CV de puissance, le groupe a fini par s’équiper aussi d’un matériel de traction en commun. En 2010, un premier tracteur de 300 CV a été acheté pour le déchaumeur de 6 m. Il a été suivi de près par deux autres engins de 200 et 180 CV. En 2013, un quatrième et un cinquième tracteur, de respectivement 150 et 260 CV, sont venus compléter la flotte de traction. Les agriculteurs reconnaissent ne pas avoir lésiné sur leur choix. De même marque, les cinq engins « haut de gamme » coûtent environ 20% plus cher que la concurrence, admettent les intéressés. « Mais la qualité se retrouve en économie de fonctionnement et d’entretien. Et avec une telle surface, on ne peut pas se permettre de se tromper. Le matériel est utilisé beaucoup plus intensément ». Les deux plus gros tracteurs réalisent respectivement 350 et 550 heures par an, « ce qu’un engin détenu en individuel effectue rarement », font valoir les utilisateurs. Et puis, l’objectif est de conserver ces tracteurs dans le temps. « Les trois premiers sont payés aujourd’hui. L’idée, c’est qu’ils durent encore au moins autant d’années », confie Laurent.

Travail accompli en temps et en heure

Le passage à l’assolement en commun a eu pour conséquence « une nette amélioration du travail avec un meilleur suivi », confie Gaël. « Tous les travaux se font désormais en temps et en heure », assurent les intéressés. L’organisation a eu des conséquences jusque dans les élevages des trois exploitations. Grâce à des chantiers de culture plus efficaces, « nous avons pu ravancer nos dates de vêlage », informe Gaël. « De manière générale, nous avons tendance à aller plus vite. Avant, nous mettions une semaine pour rentrer nos foins chacun sur nos exploitations. Aujourd’hui, deux bonnes journées suffisent pour rentrer tout le foin des trois Gaec. Deux télescopiques chargent le fourrage au champ et un troisième décharge les bottes dans les bâtiments. Nous rentrons ainsi mille bottes par jour ! », détaille Jérôme.

Au cours des premières années d’assolement en commun, les charges de mécanisations des trois Gaec n’ont pas baissé, reconnaissent les protagonistes. Mais une fois le parc de matériel constitué, la charge diminue avec le temps, font valoir les agriculteurs qui redoutent toutefois l’enchérissement croissant du prix du matériel neuf. Si les tracteurs devraient vieillir sans trop de problème, en revanche, le matériel de travail du sol, très sollicité, devra certainement être renouvelé. « Et ces matériels ont pris + 20% ! », déplore Laurent. Autre inquiétude : la multiplication des restrictions d’emploi des produits phytos va entraîner de nouveaux investissements en mécanisation. Face à ces perspectives, l’assolement en commun est incontestablement un avantage, estiment Jérôme, Gaël et Laurent. Comme il permettra de faire face à seulement quatre associés pour mille hectares.

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