Progression confirmée pour le bio, à tous les niveaux
Deux millions d’hectares de surface agricole utile, c’est le cap qu’a franchi en 2018 l’agriculture biologique. Elle représente ainsi actuellement 7,5 % de la SAU nationale. Avec un nombre record de conversions et une hausse de 19 % des surfaces, la région n’échappe pas à cette tendance. Et dans tout cela, la Saône-et-Loire, toutes filières confondues, voit aussi le nombre de conversion s’accentuer.

En France, ce sont désormais plus de deux millions d’hectares (2.035.024 ha) qui sont cultivés en surface bio (pour plus de 41.600 producteurs), ce qui représente 7,5 % de la SAU nationale (+16,5 % par rapport à 2017) et 9,46 % des exploitations françaises.
Boostée par un mouvement général, plébiscitée par les consommateurs (+15 % de produits bio consommés en 2018), l’agriculture biologique peut aussi représenter une opportunité avec des prix de vente supérieurs à ceux des marchés traditionnels. L’idée étant en plus de développer la production locale permettant de répondre à la demande...
La région Bourgogne Franche-Comté est dans la droite ligne de cette mouvance. C’est ce qui ressort de la 22e édition de l’observatoire régional de l’agriculture biologique proposé par Bio Bourgogne, Interbio Franche-Comté et la chambre régionale d’agriculture.
3 % de SAU en bio
En nombre de fermes biologiques (2.329), notre grande région se place au 8e rang national et arrive au 6e rang en terme de surfaces consacrées (169.534 ha). 2018 a enregistré un nombre record de conversion (+324), ne faisant que confirmer le phénomène constaté depuis 2015 et qui n’aura donc pas été impacté par le retard du versement des aides à la conversion.
Ainsi, l’an passé, la région comptabilisait 622 fermes bio en polyculture-élevage, 440 en viticulture, 407 en grandes cultures (dont 107 nouvelles installations, le nombre record cette année-là, toutes filières confondues).
Ces 622 fermes représentent plus de 169.500 ha de SAU, soit 7 % de la SAU régionale. Le premier département bio de BFC en nombre de paysans est la Côté-d’Or, avec 22 %.
La Saône-et-Loire, elle, dénombre 3 % de SAU bio, réparties sur 343 fermes. La majorité d’entre elles sont en viticulture, suivi par la polyculture-élevage, l’élevage, le maraîchage. Si la SAU bio du département est faible, elle a malgré tout progressé de 16 % entre 2017 et 2018.
Dans notre département, 45 % des agriculteurs bio sont en élevage et polyculture-élevage, 30 % sont en viticulture.
Filières par filières
En viticulture, 444 domaines certifiés ou en conversion sont dénombrés (+12 %) au niveau régional pour plus de 3.550 ha, soit 11 % des surfaces viticoles de BFC conduites en agriculture bio. Sur ce nombre, 21 % des surfaces engagées sont dans notre département (avec 760 ha et 108 producteurs). Pour autant, la Saône-et-Loire comptabilise la plus forte évolution du nombre de conversion (+ 20%) avec 18 nouveaux domaines et 197 ha en conversion.
En élevage. Au niveau régional, 1.030 fermes pratiquent une activité d’élevage bio, pour plus de 100.000 ha : 455 sont en vaches allaitantes, 369 en bovins lait, 134 en ovins, 56 en caprins, 45 en porcins, 51 en volailles de chair, 81 en poules pondeuses et 15 ovins lait. 17 % de ces fermes sont en Saône-et-Loire, ce qui en fait le deuxième département de la région derrière la Haute-Saône.
L’élevage allaitant : sur 455 ateliers bovins allaitants, représentant 22.200 vaches allaitantes et 56.000 SAU en Bourgogne Franche-Comté, la Saône-et-Loire compte pour 96 ateliers, 10.492 ha et plus de 4.800 vaches allaitantes. Il convient malgré tout de souligner que pour l’heure, l’élevage allaitant est le système de production où la plus-value liée à la certification bio est la plus faible. La parade réside dans le développement du système d’engraissement : si 38 % des animaux bio vendus étaient engraissés en 2015, ils étaient 50 % en 2018, principalement des vaches de réforme et des génisses grasses.
En bovins lait, en région, ce sont 369 élevages laitiers bio, plus de 17.900 vaches laitières, près de 43.400 ha. La Saône-et-Loire représente 3 % de ces ateliers.
En porc, la région dénombre 45 élevages porcins (1.135 truies, 6.600 porcs charcutiers certifiés). Dans notre département, il y a six engraisseurs, un naisseur, deux naisseurs-engraisseurs. Avec l’Yonne et le Doubs, la Saône-et-Loire concentre plus de la moitié des ateliers porcins (huit chacun), comptabilisés à partir de dix porcs à l’engraissement et/ou six truies.
En caprins et ovins allaitants, la Saône-et-Loire est le premier département au niveau régional avec 36 élevages en ovin viande sur 134 et 16 élevages caprins sur 56.
En poules pondeuses, la Saône-et-Loire est le deuxième département (après la Côte-d’Or) avec près de 24 % des effectifs des 81 ateliers régionaux.
En volailles de chair, la Saône-et-Loire arrive en tête avec 23,5% du nombre de volailles de chair réparties dans les 51 ateliers régionaux (devant l’Yonne qui en regroupe 21,6 %).
En grandes cultures, 60 % de la surface bio sont réparties entre la Haute-Saône, la Côte d’Or et l’Yonne. 1.045 fermes produisent des céréales bio au niveau régional, soit 43.276 ha de céréales en AB et 23.050 ha en conversion. Seuls 3,2 % de ces surfaces sont en Saône-et-Loire.
En maraîchage et légumes plein champs, sur les 314 fermes régionales pour 594 ha (+13%), 64 sont en Saône-et-Loire pour près de 100 ha (+8 %).
En plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), la région dénombre 92 fermes (+12,2 %) cultivant sur 109,8 ha ( + 8,5 %). Notre département ce sont 18 fermes pour 19 ha, dont les trois quart se sont installées en 2018.
En petits fruits, les chiffres régionaux font ressortir 85 fermes produisant des fruits bio en activité principale (+8 %) et 118 fermes en activité secondaire. En Saône-et-Loire, cette production représente un peu plus de 58 ha et 10 fermes dont c’est l’activité principale, 30 dont c’est l’activité secondaire.