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Export de bovins vifs

En élevage allaitant, la France devient de plus en plus un pays "naisseur"...

En élevage allaitant, la France devient de plus en plus un pays "naisseur". L’activité d’engraissement régresse aux dépens de l’exportation de broutards mâles et femelles sur les pays tiers, notamment du pourtour méditerranéen. Détails.


 


 

En élevage allaitant, la France devient de plus en plus un pays "naisseur"...

« Le cheptel allaitant français est positionné sur l’export de bovins vifs », a rapporté Philippe Chotteau, chef du département économie de l’Institut de l’élevage (Idele), le 7 novembre, lors de la conférence Grand Angle Viande. L’export de broutards avait permis depuis plusieurs années de tenir un peu les prix du marché français, surtout depuis le développement des achats des pays du pourtour méditerranéen. L’Italie reste toujours aussi friande des broutards français, met en exergue Philippe Chotteau. De quoi rassurer les craintes d’un ralentissement des achats de la part des professionnels. Il note cependant une part accrue des exportations d’animaux femelles, avec même un doublement des exports dans le cadre des bovins maigres de plus de 300 kg.

« Tous les départements français exportent des broutards », notait encore Philippe Chotteau. « Même les Pays de la Loire sont devenus vendeurs nets alors qu’ils ont été longtemps acheteurs nets en vue d’engraisser les animaux ». Seules, désormais, l’Alsace et la Normandie restent encore des régions d’engraissement, avec des achats importants de broutards.

L’engraissement en perte de vitesse

Cette activité d’engraissement perd d’ailleurs de plus en plus de vitesse en France, même si comme le faisait remarquer Philippe Dimon, chef de projet à l’Idele, un éleveur naisseur-engraisseur tire mieux son épingle du jeu sur le plan économique. Ainsi, le Smic par unité de main-d’œuvre est-il 29 % plus élevé en système naisseur-engraisseur qu’en système naisseur en 2015.

Désormais, l’engraissement s’effectue alors dans d’autres pays européens comme traditionnellement l’Italie mais aussi l’Espagne. Les professionnels s’inquiètent d’ailleurs de cette Espagne qui achète des broutards français, les engraisse puis les revend… à destination des pays du nord de l’Afrique. « En Espagne, on vendra mieux un jeune bovin s’il a été étiqueté FR (France) à l’origine », relevait Emmanuel Bernard, président de la commission Bovin viande de l’Idele.

Pourquoi la France ne pourrait-elle pas en effet valoriser ses propres animaux ? Un débat que le centre d’engraissement de Saint-Martial-le-Vieux (Creuse) attise. Les broutards français plaisent à l’export, notamment grâce à leur capacité à prendre du poids rapidement. « Leur GMQ (gain moyen quotidien) est notre principal argument de vente », relevait Philippe Chotteau.

Et le bien-être animal ?

À observer les flux de bovins vifs à travers l’Europe, dont la France semble être l’une des sources intarissables, alors que la question du bien-être animal dans les transports refait surface. Il serait dommage qu’à l’image des abattoirs, une association déstabilise ce marché Export de l’élevage allaitant, alors que, pour l’heure, il en est la clef de voûte.

La question du bien-être dans les transports est d’ailleurs l’un des thèmes de bataille de CIWF France, apparue cette année. L’association dénonce, dans une vidéo, l’exportation de 2 millions d’animaux pour la France sur les 37 millions transportés en Europe.

Emmanuel Bernard reste toutefois confiant face à la problématique, rappelant que l’Europe a l’une des réglementations les plus strictes au monde sur le sujet. « Ce sont les animaux les plus suivis aujourd’hui. Les taux de pertes sont même sûrement plus faibles que dans nos élevages », observait-il. De son côté, Luc Mirabito, chef de projet Bien-être animal à l’Idele, est beaucoup plus sceptique. « Il reste des questions orphelines », souligne-t-il, comme la présence d’un représentant Bien-être animal sur les navires bétaillers, la gestion des traitements médicamenteux pendant les transports, etc. Et de préciser que « le renforcement de la mise en œuvre de la réglementation est la priorité des priorités » à Bruxelles.

 

En élevage allaitant, la France devient de plus en plus un pays "naisseur"...

En élevage allaitant, la France devient de plus en plus un pays "naisseur"...

« Le cheptel allaitant français est positionné sur l’export de bovins vifs », a rapporté Philippe Chotteau, chef du département économie de l’Institut de l’élevage (Idele), le 7 novembre, lors de la conférence Grand Angle Viande. L’export de broutards avait permis depuis plusieurs années de tenir un peu les prix du marché français, surtout depuis le développement des achats des pays du pourtour méditerranéen. L’Italie reste toujours aussi friande des broutards français, met en exergue Philippe Chotteau. De quoi rassurer les craintes d’un ralentissement des achats de la part des professionnels. Il note cependant une part accrue des exportations d’animaux femelles, avec même un doublement des exports dans le cadre des bovins maigres de plus de 300 kg.

« Tous les départements français exportent des broutards », notait encore Philippe Chotteau. « Même les Pays de la Loire sont devenus vendeurs nets alors qu’ils ont été longtemps acheteurs nets en vue d’engraisser les animaux ». Seules, désormais, l’Alsace et la Normandie restent encore des régions d’engraissement, avec des achats importants de broutards.

L’engraissement en perte de vitesse

Cette activité d’engraissement perd d’ailleurs de plus en plus de vitesse en France, même si comme le faisait remarquer Philippe Dimon, chef de projet à l’Idele, un éleveur naisseur-engraisseur tire mieux son épingle du jeu sur le plan économique. Ainsi, le Smic par unité de main-d’œuvre est-il 29 % plus élevé en système naisseur-engraisseur qu’en système naisseur en 2015.

Désormais, l’engraissement s’effectue alors dans d’autres pays européens comme traditionnellement l’Italie mais aussi l’Espagne. Les professionnels s’inquiètent d’ailleurs de cette Espagne qui achète des broutards français, les engraisse puis les revend… à destination des pays du nord de l’Afrique. « En Espagne, on vendra mieux un jeune bovin s’il a été étiqueté FR (France) à l’origine », relevait Emmanuel Bernard, président de la commission Bovin viande de l’Idele.

Pourquoi la France ne pourrait-elle pas en effet valoriser ses propres animaux ? Un débat que le centre d’engraissement de Saint-Martial-le-Vieux (Creuse) attise. Les broutards français plaisent à l’export, notamment grâce à leur capacité à prendre du poids rapidement. « Leur GMQ (gain moyen quotidien) est notre principal argument de vente », relevait Philippe Chotteau.

Et le bien-être animal ?

À observer les flux de bovins vifs à travers l’Europe, dont la France semble être l’une des sources intarissables, alors que la question du bien-être animal dans les transports refait surface. Il serait dommage qu’à l’image des abattoirs, une association déstabilise ce marché Export de l’élevage allaitant, alors que, pour l’heure, il en est la clef de voûte.

La question du bien-être dans les transports est d’ailleurs l’un des thèmes de bataille de CIWF France, apparue cette année. L’association dénonce, dans une vidéo, l’exportation de 2 millions d’animaux pour la France sur les 37 millions transportés en Europe.

Emmanuel Bernard reste toutefois confiant face à la problématique, rappelant que l’Europe a l’une des réglementations les plus strictes au monde sur le sujet. « Ce sont les animaux les plus suivis aujourd’hui. Les taux de pertes sont même sûrement plus faibles que dans nos élevages », observait-il. De son côté, Luc Mirabito, chef de projet Bien-être animal à l’Idele, est beaucoup plus sceptique. « Il reste des questions orphelines », souligne-t-il, comme la présence d’un représentant Bien-être animal sur les navires bétaillers, la gestion des traitements médicamenteux pendant les transports, etc. Et de préciser que « le renforcement de la mise en œuvre de la réglementation est la priorité des priorités » à Bruxelles.

 

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