La viticulture autrement avec Guy Chaumont
Après une longue et fructueuse carrière, Guy Chaumont livre le fruit de l’expérience d’un vigneron qui s’est pleinement épanoui dans son métier quatre décennies durant.

Né à Saint-Désert, Guy Chaumont n’aura eu qu’à traverser la route pour s’installer à Rosey. Alors que se profile d’ici à quelques mois la fin de sa carrière, le moment est venu de faire sinon un bilan du moins d’évoquer toutes ces années passées dans un univers qu’il connaît depuis toujours. Toujours est en effet le bon terme pour ce fils d’agriculteur. Son père, une fois, le second conflit mondial terminé, décide de se spécialiser avec son frère dans la viticulture. « Mon père et mon oncle savaient greffer. Ils allaient greffer chez les autres, pas pour gagner de l’argent mais pour que le jour où ils avaient besoin, on vienne leur donner un coup de main en échange ». C’est dans un contexte particulier que Guy Chaumont découvre le métier auprès d’un père qui, avec des convictions très fortes, était l’un des pionniers de ce que l’on n’appelait pas encore le bio. « Je suis le plus jeune de la fratrie. Ce qui m’a mis le pied à l’étrier, c’est le fait que mon père, quand j’étais encore enfant, a eu un accident. Mon père a fait du bio dès 1965. Enfant, je n’ai connu que cela et j’ai grandi dans le bio. Mon père était ce que j’appelle un chercheur essayeur ».
L’indispensable certification
Le virus est rapidement attrapé et Guy Chaumont suit en toute logique une formation viticole à Beaune. Installé en 1976, il reprend les vignes de son oncle, soit deux hectares. Puis, quand son père part en retraite en 1981, il reprend deux nouveaux hectares de vignes paternelles. Enfin, en 1992, il s’agrandit un peu et embauche un salarié. « Mais j’ai toujours eu une surface inférieure à 6 hectares ». Avec des débuts pas forcément faciles du coup. « Ma première bonne récolte date de 1982. Avec mon père, nous avons effectué de nombreuses visites d’exploitations viticoles un peu partout en France. En ce qui me concerne, je fais mon bio à moi, en toute simplicité. Je n’ai pas beaucoup évolué dans ma manière de travailler depuis mes débuts, à partir du moment où j’avais trouvé ce qui me convenait ». Produisant des appellations givry blanc, givry rouge, bourgogne côte chalonnaise rouge, crémant de Bourgogne et un peu d’aligoté, Guy Chaumont s’est véritablement épanoui dans son métier. « Le bio a toujours été un atout commercial même quand cela n’était pas la mode. Au début du bio, du temps de mon père, il n’existait pas de certification. Il vendait à des clients locaux, notamment en vrac. Puis il y a eu les premières certifications. En 1982, j’ai eu des opportunités. J’ai alors pu vendre en Suisse, en Hollande… Il y avait des certifications privées avec un cahier des charges très abouti, pour ce qui concerne la production de raisins. En 1992, il y a la naissance des premiers organismes certificateurs avec notamment Ecocert. Mais il a fallu attendre 2012 pour avoir une certification de la vinification ! ». Auparavant, seuls les raisins étaient bio, le vin bio ne pouvait ainsi être appelé.
L’influence grandissante du climat
Lorsque l’on évoque la biodynamie, Guy Chaumont a un petit sourire. « J’entends parler de cela depuis longtemps. C’est un discours très séduisant alors que les effets sur le terrain sont souvent très décevants. La biodynamie apporte un cadre, sécurise les gens ». Fort de 42 campagnes et 41 vinifications « sans appareil de réfrigération », Guy Chaumont pense que « c’est surtout l’évolution climatique qui a fait évoluer mes vins. Il va falloir être de plus en plus vigilant avec la date des vendanges, surtout avec les chardonnay ». Quant aux principales évolutions observées, notre vigneron relève, en premier lieu, « l’augmentation de la taille des exploitations et des surfaces cultivées. Il reste encore des domaines familiaux dans certaines communes comme à Givry. La qualité du vin, aussi, n’a fait que monter. Les vignerons et viticulteurs se sont beaucoup professionnalisés et sont bien plus techniques ». Reconnu pour ses différents crémants, blanc, rosé et même rouge, Guy Chaumont a été témoin de changements au niveau des vendanges « de plus en plus précoces ». Lorsqu’on l’interroge sur ses rendements, il affiche fièrement ses résultats. « En 42 ans, j’ai réalisé, en moyenne, plus de 50 hectolitres par hectare. »
Enfin, côté clientèle, Guy Chaumont l’a également vu se transformer au fil du temps. « En France, j’avais beaucoup de particuliers au départ. Puis de plus en plus de professionnels. Des professionnels qui, au départ, n’étaient pas du tout intéressés par le bio. Je réalisais 30 à 40 % de mes ventes à l’export, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne. J’ai vendu mon vin dans une vingtaine de pays ».
La viticulture autrement avec Guy Chaumont

Né à Saint-Désert, Guy Chaumont n’aura eu qu’à traverser la route pour s’installer à Rosey. Alors que se profile d’ici à quelques mois la fin de sa carrière, le moment est venu de faire sinon un bilan du moins d’évoquer toutes ces années passées dans un univers qu’il connaît depuis toujours. Toujours est en effet le bon terme pour ce fils d’agriculteur. Son père, une fois, le second conflit mondial terminé, décide de se spécialiser avec son frère dans la viticulture. « Mon père et mon oncle savaient greffer. Ils allaient greffer chez les autres, pas pour gagner de l’argent mais pour que le jour où ils avaient besoin, on vienne leur donner un coup de main en échange ». C’est dans un contexte particulier que Guy Chaumont découvre le métier auprès d’un père qui, avec des convictions très fortes, était l’un des pionniers de ce que l’on n’appelait pas encore le bio. « Je suis le plus jeune de la fratrie. Ce qui m’a mis le pied à l’étrier, c’est le fait que mon père, quand j’étais encore enfant, a eu un accident. Mon père a fait du bio dès 1965. Enfant, je n’ai connu que cela et j’ai grandi dans le bio. Mon père était ce que j’appelle un chercheur essayeur ».
L’indispensable certification
Le virus est rapidement attrapé et Guy Chaumont suit en toute logique une formation viticole à Beaune. Installé en 1976, il reprend les vignes de son oncle, soit deux hectares. Puis, quand son père part en retraite en 1981, il reprend deux nouveaux hectares de vignes paternelles. Enfin, en 1992, il s’agrandit un peu et embauche un salarié. « Mais j’ai toujours eu une surface inférieure à 6 hectares ». Avec des débuts pas forcément faciles du coup. « Ma première bonne récolte date de 1982. Avec mon père, nous avons effectué de nombreuses visites d’exploitations viticoles un peu partout en France. En ce qui me concerne, je fais mon bio à moi, en toute simplicité. Je n’ai pas beaucoup évolué dans ma manière de travailler depuis mes débuts, à partir du moment où j’avais trouvé ce qui me convenait ». Produisant des appellations givry blanc, givry rouge, bourgogne côte chalonnaise rouge, crémant de Bourgogne et un peu d’aligoté, Guy Chaumont s’est véritablement épanoui dans son métier. « Le bio a toujours été un atout commercial même quand cela n’était pas la mode. Au début du bio, du temps de mon père, il n’existait pas de certification. Il vendait à des clients locaux, notamment en vrac. Puis il y a eu les premières certifications. En 1982, j’ai eu des opportunités. J’ai alors pu vendre en Suisse, en Hollande… Il y avait des certifications privées avec un cahier des charges très abouti, pour ce qui concerne la production de raisins. En 1992, il y a la naissance des premiers organismes certificateurs avec notamment Ecocert. Mais il a fallu attendre 2012 pour avoir une certification de la vinification ! ». Auparavant, seuls les raisins étaient bio, le vin bio ne pouvait ainsi être appelé.
L’influence grandissante du climat
Lorsque l’on évoque la biodynamie, Guy Chaumont a un petit sourire. « J’entends parler de cela depuis longtemps. C’est un discours très séduisant alors que les effets sur le terrain sont souvent très décevants. La biodynamie apporte un cadre, sécurise les gens ». Fort de 42 campagnes et 41 vinifications « sans appareil de réfrigération », Guy Chaumont pense que « c’est surtout l’évolution climatique qui a fait évoluer mes vins. Il va falloir être de plus en plus vigilant avec la date des vendanges, surtout avec les chardonnay ». Quant aux principales évolutions observées, notre vigneron relève, en premier lieu, « l’augmentation de la taille des exploitations et des surfaces cultivées. Il reste encore des domaines familiaux dans certaines communes comme à Givry. La qualité du vin, aussi, n’a fait que monter. Les vignerons et viticulteurs se sont beaucoup professionnalisés et sont bien plus techniques ». Reconnu pour ses différents crémants, blanc, rosé et même rouge, Guy Chaumont a été témoin de changements au niveau des vendanges « de plus en plus précoces ». Lorsqu’on l’interroge sur ses rendements, il affiche fièrement ses résultats. « En 42 ans, j’ai réalisé, en moyenne, plus de 50 hectolitres par hectare. »
Enfin, côté clientèle, Guy Chaumont l’a également vu se transformer au fil du temps. « En France, j’avais beaucoup de particuliers au départ. Puis de plus en plus de professionnels. Des professionnels qui, au départ, n’étaient pas du tout intéressés par le bio. Je réalisais 30 à 40 % de mes ventes à l’export, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne. J’ai vendu mon vin dans une vingtaine de pays ».