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Transition énergétique

Rappeler la place centrale des agriculteurs pour la transition énergétique

La profession agricole s’investit depuis de nombreuses années pour favoriser le développement des énergies renouvelables en agriculture : c’est un moyen de limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur, tout en apportant un complément de revenu aux agriculteurs.

Par Publié par Cédric Michelin
Rappeler la place centrale des agriculteurs pour la transition énergétique

« On l’a un peu oublié avec l’utilisation des énergies fossiles, mais la France utilisait avant le XIXème siècle de l’énergie issue de la photosynthèse : 20 % des terres servaient à produire de l’énergie », explique Olivier Dauger, élu FNSEA responsable des questions climatiques et énergétiques. Or, dans le cadre de la transition énergétique, nécessaire pour limiter le réchauffement climatique et préserver les ressources naturelles, l’agriculture a un rôle central à jouer. Elle produit déjà 20 % des énergies renouvelables françaises, et 96 % des biocarburants (40 % de l’éthanol est fabriqué à partir de blé, 27 % à partir de maïs, et 26 % de betteraves). Elle est également à l’origine de 26 % du biogaz français. « L’agriculture est un secteur qui peut capter les gaz à effet de serre dans les sols en renforçant le taux de matière organique par la couverture des sols qui va se généraliser », précise encore Olivier Dauger. Et c’est cette biomasse qui peut être utilisée pour produire de l’énergie. Outre les terres, l’agriculture et ses bâtiments constituent un atout important pour l’énergie photovoltaïque, grâce aux surfaces disponibles pour la mise en place de panneaux solaires. Une piste intéressante, à condition que le foncier reste toujours destiné à la production agricole, pour éviter tout risque d’artificialisation. Pour l’encourager, il faut néanmoins des tarifs de rachat d’électricité attractifs, car la production d’énergies renouvelables peut également assurer à l’agriculteur un complément de revenu plus stable.

L’essor du biogaz 

Dans ce contexte, le développement de la méthanisation est un enjeu fort, sur lequel la FNSEA s’est beaucoup investie, défendant auprès des pouvoirs publics la nécessité de simplifier la mise en place de projets – quatre ans en moyenne pour installer un méthaniseur – ou, plus globalement, pour faciliter l’acceptation des projets, cassés une fois sur deux, par la société civile. Le volet agricole du Grand plan d’investissement devrait par ailleurs permettre de faciliter les investissements généralement compris entre 3 et 5 millions d’euros, sachant que les banques demandent 15 à 30 % de fonds propres. Pour faire avancer ces sujets, la FNSEA s’est engagée, avec sept autres partenaires, dans la création de l’association France Gaz renouvelables, lancée le 28 juin. Avec l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France, le club biogaz ATEE, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, France Biométhane, GRDF et GRT Gaz, la FNSEA veut faire valoir la place du biogaz dans le mix énergétique, fédérer les initiatives et « permettre la création d’un écosystème au sein duquel le monde agricole et le monde de l’énergie seront au service des territoires et de la transition énergétique ». L’association met en avant les avantages du développement du biogaz dans la valorisation des effluents d’élevage, des matières organiques, mais aussi pour le développement économique des territoires. « Nos projets ont du sens et sont complémentaires de ceux portés par d’autres opérateurs. Il faut soutenir et accompagner les initiatives locales ! », estime Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Sans compter que les projets renforcent l’aspect collectif, car on ne monte pas un projet de méthanisation tout seul. Les 400 installations qui existent en France représentent ainsi plus de 1.000 agriculteurs.