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Elevage bovin

Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

Comme chaque année, la FNB organise des journées d’information en région avec des membres de son bureau et les sections bovines départementales. Le 8 novembre, Bruno Dufayet, président de la FNB, était ainsi à Dracy-Saint-Loup à la journée Bourgogne Franche-Comté. Retour.

Par Edith Bruneau
Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

La tournée régionale de la Fédération nationale bovine (FNB) est l'occasion pour les membres des sections bovines départementales d’échanger entre eux et avec la FNB sur les sujets d’actualité. Et c'est peu dire que l'actualité du secteur est chargée : conjoncture, Etats généraux de l'Alimentation, CETA, Mercosur, démarche "Eleveur & Engagé", Pac post 2020 ou encore les enjeux sociétaux auquel le monde de l'élevage se trouve confronté.

Au sujet des cotations, il est urgent que celles-ci reflètent la réalité du terrain avec une prise en compte de tout ce qui est payé aux éleveurs (pirx de base, plus-value, complément de prix...). En effet, comme le rappelait Bruno Dufayet, président de la FNB, si l'on compare la filière bovine à d'autres filières, comme la laitière ou céréalière, ce qui ressort des cotations en viande bovine, c'est le prix de base et non le prix moyen payé aux producteurs. Les plus-values et les autres compléments de prix ne sont en effet pas pris en compte comme prix final payé aux producteurs et ne remontent donc jamais dans les cotations.

Avec la démarche "Eleveur & Engagé", Bruno Dufayet rappelle que la FNB « vise à ce que les éleveurs soient payés à un juste prix ! ». En moyenne, la démarche permet 300 € de plus-value pour un éleveur quand l'animal est valorisé dans "Eleveur & Engagé". Et pourtant les cotations n'évoluent pas et n'en font jamais référence... De fait, ce complément "Cœur de gamme" est payé directement par les GMS pour les éleveurs et est considéré comme un complément de prix... et n'apparait donc pas dans les cotations... Pour rappel, "Eleveur et Engagé", c'est 5.000 animaux commercialisés chaque mois... On parle donc de 1.500.000 € de plus-value chaque mois.

Comme chacun l'a rappelé, les sections bovines et la FNB ne pourront pas faire le travail à elles seules. En effet, comment aller peser dans les grandes villes et faire en sorte que la grande distribution, via ses chefs boucher, prenne le relais dans la communication de la marque "Eleveur & Engagé" auprès des consommateurs ? Car c'est bien là l'enjeu.

Le volet législatif

« Nous sommes sur le bon chemin », insistait Bruno Dufayet. Avec les Etats généraux de l'Alimention, les pistes qui émergent du premier chantier montrent bien que cette démarche fait partie intégrante d'un projet visant à ramener du revenu sur les exploitations. La démarche a ainsi été citée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours à Rungis.

Lors des différents ateliers des Etats généraux de l'Alimentation, il est ressorti le fait que nous pourrions utiliser l’Observatoire des prix et des marges pour annoncer les coûts de production et non l’interprofession. Il nous faut en effet impliquer l’Etat dans ce système. Un travail législatif sur la LME pour la prise en compte dans les négociations des coûts de production est en cours. Enfin, concernant le droit à la concurrence, c'est Bruxelles qui se penche sur le sujet. Les trilogues ont permis un accord sur ce le partage de la valeur : qui prévoit que les producteurs, par l'intermédiaire de leurs OP, et leurs premiers acheteurs peuvent convenir de clauses de partage de la valeur, déterminant comment toute évolution des prix de marché pertinents ou d'autres marchés de matières premières doit être répartie entre eux. La propostion qui prévoit que les interprofessions puissent convenir de clauses de partage de la valeur, est également retenue. Des précisions technique sur la portée de celle nouvelle mission confiée aux interprofessions est attendue.

Concernant les accords de libre-échange : « nous, éleveurs, avons besoin de politiques publiques cohérentes », rappelait Jean-Pierre Fleury, qui siège au sein du Copa-Cogeca. Cohérence entre les accords bilatéraux, la Pac et les décisions qui suivront les Etats généraux de l'Alimentation... « Nous ne pouvons pas toujours être la variable d’ajustement dans les négociations des accords libre-échange ». Des ONG françaises ont travaillé en collaboration avec la FNB pour alerter les consommateurs et les pouvoirs publics sur la qualité de la viande qui sera importée : utilisation des antibiotiques comme accélérateur de croissance, bilan Carbone… Il faut continuer à insister auprès des pouvoirs publics pour obtenir un étiquetage clair et compréhensible, et cela pour que le consommateur puisse faire un choix en toute connaissance de cause. Des négociations sont en cours avec les principaux exportateurs de viandes : Mercosur (négociations très avancées, lire à ce sujet l'encadré ci-dessous), Etats-Unis, Océanie... « Nous devons rester vigilants pour que le Ceta ne serve pas d'exemple pour ces négociations. Les problématiques sur les modes de production (environnement, bien-être animal...), la confiance (chacun a en tête le récent scandale sanitaire brésilien) et les volumes en négociation sont au coeur de toutes ces négociations ».

La FCO a ressurgi dans les débats... En effet, avec l'apparition du sérotype 4 en France métropolitaine (via la Haute-Savoie), la question des exportations et des incertitudes qui pèsent sur ces dernières étaient présentes dans les esprits de tous... L'annonce de la FCO a clairement plombé le moral des éleveurs présents à Dracy-Saint-Loup... Finalement, suite au CNOPSAV du 9 novembre, les exportations demeurent possibles vers l'Espagne et l'Italie sous certaines conditions (voir article page 6). Et la nouvelle est tombée ce lundi, le marché turc est rouvert au bétail vif, bien qu'avec des conditions strictes par rapport à la FCO, il s'agit d'un premier pas après deux ans de négociation !

Edith Bruneau

Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

La tournée régionale de la Fédération nationale bovine (FNB) est l'occasion pour les membres des sections bovines départementales d’échanger entre eux et avec la FNB sur les sujets d’actualité. Et c'est peu dire que l'actualité du secteur est chargée : conjoncture, Etats généraux de l'Alimentation, CETA, Mercosur, démarche "Eleveur & Engagé", Pac post 2020 ou encore les enjeux sociétaux auquel le monde de l'élevage se trouve confronté.

Au sujet des cotations, il est urgent que celles-ci reflètent la réalité du terrain avec une prise en compte de tout ce qui est payé aux éleveurs (pirx de base, plus-value, complément de prix...). En effet, comme le rappelait Bruno Dufayet, président de la FNB, si l'on compare la filière bovine à d'autres filières, comme la laitière ou céréalière, ce qui ressort des cotations en viande bovine, c'est le prix de base et non le prix moyen payé aux producteurs. Les plus-values et les autres compléments de prix ne sont en effet pas pris en compte comme prix final payé aux producteurs et ne remontent donc jamais dans les cotations.

Avec la démarche "Eleveur & Engagé", Bruno Dufayet rappelle que la FNB « vise à ce que les éleveurs soient payés à un juste prix ! ». En moyenne, la démarche permet 300 € de plus-value pour un éleveur quand l'animal est valorisé dans "Eleveur & Engagé". Et pourtant les cotations n'évoluent pas et n'en font jamais référence... De fait, ce complément "Cœur de gamme" est payé directement par les GMS pour les éleveurs et est considéré comme un complément de prix... et n'apparait donc pas dans les cotations... Pour rappel, "Eleveur et Engagé", c'est 5.000 animaux commercialisés chaque mois... On parle donc de 1.500.000 € de plus-value chaque mois.

Comme chacun l'a rappelé, les sections bovines et la FNB ne pourront pas faire le travail à elles seules. En effet, comment aller peser dans les grandes villes et faire en sorte que la grande distribution, via ses chefs boucher, prenne le relais dans la communication de la marque "Eleveur & Engagé" auprès des consommateurs ? Car c'est bien là l'enjeu.

Le volet législatif

« Nous sommes sur le bon chemin », insistait Bruno Dufayet. Avec les Etats généraux de l'Alimention, les pistes qui émergent du premier chantier montrent bien que cette démarche fait partie intégrante d'un projet visant à ramener du revenu sur les exploitations. La démarche a ainsi été citée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours à Rungis.

Lors des différents ateliers des Etats généraux de l'Alimentation, il est ressorti le fait que nous pourrions utiliser l’Observatoire des prix et des marges pour annoncer les coûts de production et non l’interprofession. Il nous faut en effet impliquer l’Etat dans ce système. Un travail législatif sur la LME pour la prise en compte dans les négociations des coûts de production est en cours. Enfin, concernant le droit à la concurrence, c'est Bruxelles qui se penche sur le sujet. Les trilogues ont permis un accord sur ce le partage de la valeur : qui prévoit que les producteurs, par l'intermédiaire de leurs OP, et leurs premiers acheteurs peuvent convenir de clauses de partage de la valeur, déterminant comment toute évolution des prix de marché pertinents ou d'autres marchés de matières premières doit être répartie entre eux. La propostion qui prévoit que les interprofessions puissent convenir de clauses de partage de la valeur, est également retenue. Des précisions technique sur la portée de celle nouvelle mission confiée aux interprofessions est attendue.

Concernant les accords de libre-échange : « nous, éleveurs, avons besoin de politiques publiques cohérentes », rappelait Jean-Pierre Fleury, qui siège au sein du Copa-Cogeca. Cohérence entre les accords bilatéraux, la Pac et les décisions qui suivront les Etats généraux de l'Alimentation... « Nous ne pouvons pas toujours être la variable d’ajustement dans les négociations des accords libre-échange ». Des ONG françaises ont travaillé en collaboration avec la FNB pour alerter les consommateurs et les pouvoirs publics sur la qualité de la viande qui sera importée : utilisation des antibiotiques comme accélérateur de croissance, bilan Carbone… Il faut continuer à insister auprès des pouvoirs publics pour obtenir un étiquetage clair et compréhensible, et cela pour que le consommateur puisse faire un choix en toute connaissance de cause. Des négociations sont en cours avec les principaux exportateurs de viandes : Mercosur (négociations très avancées, lire à ce sujet l'encadré ci-dessous), Etats-Unis, Océanie... « Nous devons rester vigilants pour que le Ceta ne serve pas d'exemple pour ces négociations. Les problématiques sur les modes de production (environnement, bien-être animal...), la confiance (chacun a en tête le récent scandale sanitaire brésilien) et les volumes en négociation sont au coeur de toutes ces négociations ».

La FCO a ressurgi dans les débats... En effet, avec l'apparition du sérotype 4 en France métropolitaine (via la Haute-Savoie), la question des exportations et des incertitudes qui pèsent sur ces dernières étaient présentes dans les esprits de tous... L'annonce de la FCO a clairement plombé le moral des éleveurs présents à Dracy-Saint-Loup... Finalement, suite au CNOPSAV du 9 novembre, les exportations demeurent possibles vers l'Espagne et l'Italie sous certaines conditions (voir article page 6). Et la nouvelle est tombée ce lundi, le marché turc est rouvert au bétail vif, bien qu'avec des conditions strictes par rapport à la FCO, il s'agit d'un premier pas après deux ans de négociation !

Edith Bruneau

Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

Bruno Dufayet était en Saône-et-Loire pour présenter la stratégie et les actions de la FNB

La tournée régionale de la Fédération nationale bovine (FNB) est l'occasion pour les membres des sections bovines départementales d’échanger entre eux et avec la FNB sur les sujets d’actualité. Et c'est peu dire que l'actualité du secteur est chargée : conjoncture, Etats généraux de l'Alimentation, CETA, Mercosur, démarche "Eleveur & Engagé", Pac post 2020 ou encore les enjeux sociétaux auquel le monde de l'élevage se trouve confronté.

Au sujet des cotations, il est urgent que celles-ci reflètent la réalité du terrain avec une prise en compte de tout ce qui est payé aux éleveurs (pirx de base, plus-value, complément de prix...). En effet, comme le rappelait Bruno Dufayet, président de la FNB, si l'on compare la filière bovine à d'autres filières, comme la laitière ou céréalière, ce qui ressort des cotations en viande bovine, c'est le prix de base et non le prix moyen payé aux producteurs. Les plus-values et les autres compléments de prix ne sont en effet pas pris en compte comme prix final payé aux producteurs et ne remontent donc jamais dans les cotations.

Avec la démarche "Eleveur & Engagé", Bruno Dufayet rappelle que la FNB « vise à ce que les éleveurs soient payés à un juste prix ! ». En moyenne, la démarche permet 300 € de plus-value pour un éleveur quand l'animal est valorisé dans "Eleveur & Engagé". Et pourtant les cotations n'évoluent pas et n'en font jamais référence... De fait, ce complément "Cœur de gamme" est payé directement par les GMS pour les éleveurs et est considéré comme un complément de prix... et n'apparait donc pas dans les cotations... Pour rappel, "Eleveur et Engagé", c'est 5.000 animaux commercialisés chaque mois... On parle donc de 1.500.000 € de plus-value chaque mois.

Comme chacun l'a rappelé, les sections bovines et la FNB ne pourront pas faire le travail à elles seules. En effet, comment aller peser dans les grandes villes et faire en sorte que la grande distribution, via ses chefs boucher, prenne le relais dans la communication de la marque "Eleveur & Engagé" auprès des consommateurs ? Car c'est bien là l'enjeu.

Le volet législatif

« Nous sommes sur le bon chemin », insistait Bruno Dufayet. Avec les Etats généraux de l'Alimention, les pistes qui émergent du premier chantier montrent bien que cette démarche fait partie intégrante d'un projet visant à ramener du revenu sur les exploitations. La démarche a ainsi été citée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours à Rungis.

Lors des différents ateliers des Etats généraux de l'Alimentation, il est ressorti le fait que nous pourrions utiliser l’Observatoire des prix et des marges pour annoncer les coûts de production et non l’interprofession. Il nous faut en effet impliquer l’Etat dans ce système. Un travail législatif sur la LME pour la prise en compte dans les négociations des coûts de production est en cours. Enfin, concernant le droit à la concurrence, c'est Bruxelles qui se penche sur le sujet. Les trilogues ont permis un accord sur ce le partage de la valeur : qui prévoit que les producteurs, par l'intermédiaire de leurs OP, et leurs premiers acheteurs peuvent convenir de clauses de partage de la valeur, déterminant comment toute évolution des prix de marché pertinents ou d'autres marchés de matières premières doit être répartie entre eux. La propostion qui prévoit que les interprofessions puissent convenir de clauses de partage de la valeur, est également retenue. Des précisions technique sur la portée de celle nouvelle mission confiée aux interprofessions est attendue.

Concernant les accords de libre-échange : « nous, éleveurs, avons besoin de politiques publiques cohérentes », rappelait Jean-Pierre Fleury, qui siège au sein du Copa-Cogeca. Cohérence entre les accords bilatéraux, la Pac et les décisions qui suivront les Etats généraux de l'Alimentation... « Nous ne pouvons pas toujours être la variable d’ajustement dans les négociations des accords libre-échange ». Des ONG françaises ont travaillé en collaboration avec la FNB pour alerter les consommateurs et les pouvoirs publics sur la qualité de la viande qui sera importée : utilisation des antibiotiques comme accélérateur de croissance, bilan Carbone… Il faut continuer à insister auprès des pouvoirs publics pour obtenir un étiquetage clair et compréhensible, et cela pour que le consommateur puisse faire un choix en toute connaissance de cause. Des négociations sont en cours avec les principaux exportateurs de viandes : Mercosur (négociations très avancées, lire à ce sujet l'encadré ci-dessous), Etats-Unis, Océanie... « Nous devons rester vigilants pour que le Ceta ne serve pas d'exemple pour ces négociations. Les problématiques sur les modes de production (environnement, bien-être animal...), la confiance (chacun a en tête le récent scandale sanitaire brésilien) et les volumes en négociation sont au coeur de toutes ces négociations ».

La FCO a ressurgi dans les débats... En effet, avec l'apparition du sérotype 4 en France métropolitaine (via la Haute-Savoie), la question des exportations et des incertitudes qui pèsent sur ces dernières étaient présentes dans les esprits de tous... L'annonce de la FCO a clairement plombé le moral des éleveurs présents à Dracy-Saint-Loup... Finalement, suite au CNOPSAV du 9 novembre, les exportations demeurent possibles vers l'Espagne et l'Italie sous certaines conditions (voir article page 6). Et la nouvelle est tombée ce lundi, le marché turc est rouvert au bétail vif, bien qu'avec des conditions strictes par rapport à la FCO, il s'agit d'un premier pas après deux ans de négociation !

Edith Bruneau