Les animaux aussi ont la notion de coopération
Éleveuse de salers dans le Cantal, Pauline Garcia s’est progressivement formée à l’éthologie. Cette méthode d’éducation permettant d’améliorer la docilité et la coopération des animaux s’applique aussi bien aux animaux domestiques qu’aux animaux de rente, dont les bovins et les caprins. Parmi les techniques que la jeune femme propose, il y a le « clicker-training ». Une formation se déroule à la fin du mois pour convaincre de la plus-value de cette méthodologie.

On n’en est pas encore à laisser jouer les vaches sur des tablettes pour les calmer… Quoique ! En Russie, une étude est menée sur l’utilisation de casques de réalité virtuelle, adaptés aux vaches, pour stimuler la production de lait. Les bovins se voient affublés de cet équipement qui leur diffuse des images de vertes prairies. Si l’on n’en est qu’au début de l’expérimentation, les premiers éléments semblent montrer que cela calme les animaux, mais il est encore trop tôt pour savoir l’incidence sur la quantité de lait produite… Si cela ne prêtait pas à sourire, ça en serait presque triste.
Sanction positive
Heureusement d’autres méthodes existent pour rendre les animaux plus sereins et pourquoi pas plus productifs, parmi lesquelles notamment tout ce qui concerne l’éthologie. C’est-à-dire le fait d’interagir avec les animaux avec leurs codes à eux. Rien de virtuel ici, bien au contraire : on est dans le toucher et la parole, l’observation et l’écoute des moindres signes traduisant un trouble, une peur, une anxiété, une douleur.
Tout ceci dans le but de créer une relation privilégiée avec ses animaux, pour plus d’anticipation des problèmes et un travail plus en sécurité.
« En effet, explique la formatrice Pauline Garcia, demander à un animal de se soumettre par la force, c’est tout de suite plus risqué. L’idée est vraiment de récompenser les bons comportements ». Et pour cela, l’homme, le premier, doit changer de point de vue sur sa relation à l’animal. « C’est adopter une autre philosophie et ne jamais oublier que les vaches notamment gardent en mémoire les expériences stressantes, comme les bonnes expériences d’ailleurs ».
Ainsi, comme exemple, la formatrice cite les séances toutes simples d’application d’antiparasite : « il n’y a là rien de douloureux, reconnaît-elle, en revanche, c’est stressant. Si l’on ne fait rien, la vache n’associe cette application qu’à du stress, et par conséquent, l’homme qui dispense des soins est lui aussi synonyme de stress. Si à l’issue de l’application, vous donnez un peu d’aliment ou vous grattez l’animal, son stress va diminuer et il va finir sur une note positive ». La fois suivante, garantit Pauline Garcia, il se montrera plus coopérant « et s’il est récompensé à chaque fois pour son bon comportement, il sera de plus en plus coopérant ». C’est le principe du « clicker-training ».
La carotte ou le bâton
Si la clientèle de Pauline Garcia est beaucoup composée de femmes « qui ont plus conscience qu’il y a d’autres voies que le rapport de force », des hommes viennent également et parmi lesquels des éleveurs tout à fait « classiques », qui appliquent les méthodes un peu plus basées sur le bâton et la voix. « Ils viennent plus par curiosité et ce sont les plus surpris de ce que l’on peut obtenir des vaches. Ce sont ensuite les élèves les plus assidus », constate-t-elle.
Et il arrive à la jeune femme de recourir à une méthode particulière, celle de filmer les séances : « les stagiaires se rendent alors vraiment compte de leur gestuelle, de leur attitude générale, de l’expression de leur visage, prouvant bien leur état d’esprit ». Et Pauline Garcia a alors pour mission de leur démontrer que « les animaux sont à l’image de leur éleveur »…
Elle les invite et incite ainsi à « être plus en conscience de leurs gestes et de ne plus crier », rien qu’en faisant ça, on constate que cela améliore l’ambiance à la ferme.
Des animaux respectueux
Ces méthodes peuvent s’appliquer pour avoir des animaux plus calmes, plus sereins, mais aussi dans le but de former un animal pour les concours.
« Cela ne demande finalement pas beaucoup de temps car ce sont plus des automatismes à mettre en place », insiste-t-elle.
Et attention cependant, un « animal docile ne doit pas devenir irrespectueux ». Ainsi hors de question de devenir « un support de grattage » ou de recevoir un coup de tête en vue d’obtenir une récompense alimentaire. Ce sont toujours et uniquement les bons comportements qui sont récompensés.
C’est pour aborder l’ensemble de ces questions et toutes celles que se posent les professionnels travaillant quotidiennement avec des animaux d’élevage, que Pauline Garcia propose une formation sur deux jours, les 24 et 25 février à Savigny-sur-Grosne.
Contact et information : Pauline Garcia, www.ethologie-diversite.fr
Inscription pour la formation : ApothiCare, 06 81 64 79 67 – florence.lardet@gmail.com
Les animaux aussi ont la notion de coopération

On n’en est pas encore à laisser jouer les vaches sur des tablettes pour les calmer… Quoique ! En Russie, une étude est menée sur l’utilisation de casques de réalité virtuelle, adaptés aux vaches, pour stimuler la production de lait. Les bovins se voient affublés de cet équipement qui leur diffuse des images de vertes prairies. Si l’on n’en est qu’au début de l’expérimentation, les premiers éléments semblent montrer que cela calme les animaux, mais il est encore trop tôt pour savoir l’incidence sur la quantité de lait produite… Si cela ne prêtait pas à sourire, ça en serait presque triste.
Sanction positive
Heureusement d’autres méthodes existent pour rendre les animaux plus sereins et pourquoi pas plus productifs, parmi lesquelles notamment tout ce qui concerne l’éthologie. C’est-à-dire le fait d’interagir avec les animaux avec leurs codes à eux. Rien de virtuel ici, bien au contraire : on est dans le toucher et la parole, l’observation et l’écoute des moindres signes traduisant un trouble, une peur, une anxiété, une douleur.
Tout ceci dans le but de créer une relation privilégiée avec ses animaux, pour plus d’anticipation des problèmes et un travail plus en sécurité.
« En effet, explique la formatrice Pauline Garcia, demander à un animal de se soumettre par la force, c’est tout de suite plus risqué. L’idée est vraiment de récompenser les bons comportements ». Et pour cela, l’homme, le premier, doit changer de point de vue sur sa relation à l’animal. « C’est adopter une autre philosophie et ne jamais oublier que les vaches notamment gardent en mémoire les expériences stressantes, comme les bonnes expériences d’ailleurs ».
Ainsi, comme exemple, la formatrice cite les séances toutes simples d’application d’antiparasite : « il n’y a là rien de douloureux, reconnaît-elle, en revanche, c’est stressant. Si l’on ne fait rien, la vache n’associe cette application qu’à du stress, et par conséquent, l’homme qui dispense des soins est lui aussi synonyme de stress. Si à l’issue de l’application, vous donnez un peu d’aliment ou vous grattez l’animal, son stress va diminuer et il va finir sur une note positive ». La fois suivante, garantit Pauline Garcia, il se montrera plus coopérant « et s’il est récompensé à chaque fois pour son bon comportement, il sera de plus en plus coopérant ». C’est le principe du « clicker-training ».
La carotte ou le bâton
Si la clientèle de Pauline Garcia est beaucoup composée de femmes « qui ont plus conscience qu’il y a d’autres voies que le rapport de force », des hommes viennent également et parmi lesquels des éleveurs tout à fait « classiques », qui appliquent les méthodes un peu plus basées sur le bâton et la voix. « Ils viennent plus par curiosité et ce sont les plus surpris de ce que l’on peut obtenir des vaches. Ce sont ensuite les élèves les plus assidus », constate-t-elle.
Et il arrive à la jeune femme de recourir à une méthode particulière, celle de filmer les séances : « les stagiaires se rendent alors vraiment compte de leur gestuelle, de leur attitude générale, de l’expression de leur visage, prouvant bien leur état d’esprit ». Et Pauline Garcia a alors pour mission de leur démontrer que « les animaux sont à l’image de leur éleveur »…
Elle les invite et incite ainsi à « être plus en conscience de leurs gestes et de ne plus crier », rien qu’en faisant ça, on constate que cela améliore l’ambiance à la ferme.
Des animaux respectueux
Ces méthodes peuvent s’appliquer pour avoir des animaux plus calmes, plus sereins, mais aussi dans le but de former un animal pour les concours.
« Cela ne demande finalement pas beaucoup de temps car ce sont plus des automatismes à mettre en place », insiste-t-elle.
Et attention cependant, un « animal docile ne doit pas devenir irrespectueux ». Ainsi hors de question de devenir « un support de grattage » ou de recevoir un coup de tête en vue d’obtenir une récompense alimentaire. Ce sont toujours et uniquement les bons comportements qui sont récompensés.
C’est pour aborder l’ensemble de ces questions et toutes celles que se posent les professionnels travaillant quotidiennement avec des animaux d’élevage, que Pauline Garcia propose une formation sur deux jours, les 24 et 25 février à Savigny-sur-Grosne.
Contact et information : Pauline Garcia, www.ethologie-diversite.fr
Inscription pour la formation : ApothiCare, 06 81 64 79 67 – florence.lardet@gmail.com