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Terres Inovia

Entre sécheresse et demande croissante, la difficile culture du colza

Impossible d’échapper aux problématiques climatiques lors des réunions techniques proposées par les différents instituts. Terres Inovia, la filière des professionnels des huiles et des protéines végétales a organisé sa journée régionale le 13 décembre dernier à Beaune. Les conséquences des évolutions du climat notamment sur la culture du colza ont été largement abordées. Des pistes de réflexion et de solutions aussi.

Entre sécheresse et demande croissante, la difficile culture du colza

Si en théorie, on devine aisément que les périodes de sécheresse et de canicule peuvent avoir un impact sur les cultures, les deux dernières saisons l’ont confirmé en pratique. Surtout sur le colza qui a enregistré une forte baisse (voir encadré).
Entre impact climatique et forte pression des ravageurs, les agriculteurs en viennent chaque année à limiter un peu plus les surfaces cultivées de l’oléagineux.
Pourtant, il semblerait que le colza ait une résistance au stress thermique de 2 à 3 °C supérieure à celle du blé par exemple. Mais les études montrent aussi qu’une température moyenne d’un degré supplémentaire sur la période du 10 mai au 10 juillet a un impact sur les rendements de l’ordre de 2 quintaux / ha.
Par ailleurs, le colza supporte mal les excès d’eau pendant l’hiver, période lors de laquelle 70 % de son système racinaire est déjà en place.
En parallèle, la problématique grosse altise ne fait qu’empirer depuis 20 ans. À cela plusieurs raisons : le réchauffement climatique bien sûr qui ne permet plus la régulation des populations de ravageurs pendant l’hiver (les larves sont mobiles dès + 7 °C), des insectes de plus en plus résistants, des surfaces cultivées importantes sur certains secteurs avec une faible rotation.

La nécessité de s’adapter

Après avoir dressé ce bilan plutôt peu encourageant, les techniciens de Terre Inovia ont préconisé différentes stratégies pour tenter d’apporter des solutions à la culture du colza : modifier les dates de semis en optant soit pour des semis précoces ou au contraire pour des semis tardifs (selon la profondeur des sols) ; ou encore, rester sur les mêmes dates de semis mais avec des variétés tardives ; recourir à la variation variétale.
En cela, les recherches devraient également apporter des solutions puisque de nouvelles variétés devraient bientôt être disponibles, plus efficientes en azote, plus résistantes au stress hydrique, plus performantes dans la synthèse du carbone, ou réagissant mieux aux attaques de ravageurs, etc.
Cette journée technique invitait donc les participants « à décaler les cycles culturaux, à sortir du cadre en testant des éléments plus en rupture ».

Lutter contre les ravageurs

En parallèle, des éléments étaient aussi apportés pour faire face aux insectes d’automne : altise et charançon. La recette réside dans les dates d’implantation, le choix et le positionnement des insecticides (dont l’éventail diminue encore avec le retrait annoncé du chlorpyrifos-éthyl). Un colza robuste résistera par définition bien mieux et sera favorisé si l’on évite l’assèchement des sols, si on est prêt à semer tôt pour lui permettre de bénéficier des pluies estivales et s’il a bénéficié d’assez d’apport de matière organique. Dans les secteurs limitant, il ne faut pas négliger la fertilisation en azote, bien évidemment, mais aussi en phosphore, trop souvent oubliée.
Si la pose de cuvettes jaunes dans le champ sert à déterminer la présence ou non des ravageurs, elle ne permet pas d’en estimer précisément l’intensité. Pour les altises, seule une méthode Berlèse donne une indication quantitative de cette présence.
En résumé, plus que jamais une observation régulière et détaillée est l’un des principaux éléments pour déterminer les risques agronomiques et pour réagir en fonction. L’idée étant de garantir au colza une biomasse et une dynamique de croissance suffisante à l’automne, sa meilleure assurance résistance aux ravageurs.

Entre sécheresse et demande croissante, la difficile culture du colza

Entre sécheresse et demande croissante, la difficile culture du colza

Si en théorie, on devine aisément que les périodes de sécheresse et de canicule peuvent avoir un impact sur les cultures, les deux dernières saisons l’ont confirmé en pratique. Surtout sur le colza qui a enregistré une forte baisse (voir encadré).
Entre impact climatique et forte pression des ravageurs, les agriculteurs en viennent chaque année à limiter un peu plus les surfaces cultivées de l’oléagineux.
Pourtant, il semblerait que le colza ait une résistance au stress thermique de 2 à 3 °C supérieure à celle du blé par exemple. Mais les études montrent aussi qu’une température moyenne d’un degré supplémentaire sur la période du 10 mai au 10 juillet a un impact sur les rendements de l’ordre de 2 quintaux / ha.
Par ailleurs, le colza supporte mal les excès d’eau pendant l’hiver, période lors de laquelle 70 % de son système racinaire est déjà en place.
En parallèle, la problématique grosse altise ne fait qu’empirer depuis 20 ans. À cela plusieurs raisons : le réchauffement climatique bien sûr qui ne permet plus la régulation des populations de ravageurs pendant l’hiver (les larves sont mobiles dès + 7 °C), des insectes de plus en plus résistants, des surfaces cultivées importantes sur certains secteurs avec une faible rotation.

La nécessité de s’adapter

Après avoir dressé ce bilan plutôt peu encourageant, les techniciens de Terre Inovia ont préconisé différentes stratégies pour tenter d’apporter des solutions à la culture du colza : modifier les dates de semis en optant soit pour des semis précoces ou au contraire pour des semis tardifs (selon la profondeur des sols) ; ou encore, rester sur les mêmes dates de semis mais avec des variétés tardives ; recourir à la variation variétale.
En cela, les recherches devraient également apporter des solutions puisque de nouvelles variétés devraient bientôt être disponibles, plus efficientes en azote, plus résistantes au stress hydrique, plus performantes dans la synthèse du carbone, ou réagissant mieux aux attaques de ravageurs, etc.
Cette journée technique invitait donc les participants « à décaler les cycles culturaux, à sortir du cadre en testant des éléments plus en rupture ».

Lutter contre les ravageurs

En parallèle, des éléments étaient aussi apportés pour faire face aux insectes d’automne : altise et charançon. La recette réside dans les dates d’implantation, le choix et le positionnement des insecticides (dont l’éventail diminue encore avec le retrait annoncé du chlorpyrifos-éthyl). Un colza robuste résistera par définition bien mieux et sera favorisé si l’on évite l’assèchement des sols, si on est prêt à semer tôt pour lui permettre de bénéficier des pluies estivales et s’il a bénéficié d’assez d’apport de matière organique. Dans les secteurs limitant, il ne faut pas négliger la fertilisation en azote, bien évidemment, mais aussi en phosphore, trop souvent oubliée.
Si la pose de cuvettes jaunes dans le champ sert à déterminer la présence ou non des ravageurs, elle ne permet pas d’en estimer précisément l’intensité. Pour les altises, seule une méthode Berlèse donne une indication quantitative de cette présence.
En résumé, plus que jamais une observation régulière et détaillée est l’un des principaux éléments pour déterminer les risques agronomiques et pour réagir en fonction. L’idée étant de garantir au colza une biomasse et une dynamique de croissance suffisante à l’automne, sa meilleure assurance résistance aux ravageurs.