L’avenir porteur d’espoirs et d’interrogations pour la viticulture bourguignonne
Le 3 juillet dernier à Savigny-lès-Beaune, en assemblée générale, l'Interprofession des vins de Bourgogne (BIVB) a fait le point sur la situation actuelle mais a surtout chercher, pour ses 30 ans, à se projeter dans un futur rempli à la fois de belles perspectives et de quelques incertitudes.

C’est avec sa bonhomie habituelle que François Labet, président du BIVB, a fait le point à l’issue du dernier exercice. Rappelant que le budget consacré à la promotion demeure très important, il a souligné que « la qualité des produits doit rester la préoccupation majeur ». Tout en précisant que les œnologues et la CAVB demeurent des partenaires incontournables, il a indiqué que, « être au service des entreprises, c’est former et informer ». Un BIVB qui est aussi un lieu d’échanges. Enfin, « deux sujets vont nous impacter dans les mois à venir ». En l’occurrence la dématérialisation des déclarations de récolte (DRM via Demat'vin vers Pro-Douane-Ciel), avec très peu d’opérateurs à avoir fait la démarche de se former pour y avoir accès. Deuxième sujet, la commercialisation avec le négoce. « Le début de campagne s’annonce compliqué ». Car les nouvelles obligations liées à la loi Egalim vont vernir modifier les contrats entre acheteurs et vendeurs.
Pour sa part, Louis-Fabrice Latour, président délégué, a fait une présentation des marchés économiques de la Bourgogne, non sur le sujet sensible de l’amont, mais seulement sur l’aval. Se félicitant d’une très bonne année pour les vins français à l’export avec + 4 % en volume et + 9 % en valeur, il remarque l’excellente tenue de la Bourgogne avec + 8 % en volume. Sur les quatre premiers mois de 2019, la Bourgogne fait + 12 % en valeur (+ 14 % pour le seul blanc). Le marché chinois est encourageant avec, pour les quatre premiers mois de l’année, + 20 % en volume. A contrario, le marché français est plus inquiétant avec un début d’année hiératique, notamment du fait de la loi Egalim et des restructurations des GMS. Quant au Brexit, « nous sommes prêts », affichant une vraie sérénité. Par contre, il craint des mesures de rétorsion de la part des Etats-Unis suite au contentieux Boeing-Airbus.
Réinventer le métier de vigneron
Les temps fort de la matinée aura pris la forme de deux tables rondes, permettant de se projeter dans le futur. La première table ronde avait pour thème « Vigneron un nouveau métier ! » En guise d’introduction, Frédéric Barnier, président de la commission technique du BIVB, a précisé que « la technologie à elle seule ne peut apporter toutes les réponses. Mais il faut investir dans la recherche, indépendamment de l’Etat, et réaliser un vrai travail d’exploration ».
Alors que Jean-Yves Bizot, vice-président de la commission technique et qualité du BIVB, s’est interrogé sur le rôle du vigneron dans l’acte de recherche et la dimension politique de celle-ci, Didier Sauvage, de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, a évoqué la possible place des robots dans la viticulture. Des robots certes déjà présents dans l’élevage mais qui demeurent surtout au stade de l’expérimentation en viticulture. Avec bon nombre de questions qui demeurent quant à leur polyvalence compte tenu des coûts d’investissement, à l’adaptation à des parcellaires morcelés, à la réglementation (circulation, sécurité,…) ou encore au modèle (individuel, collectif, prestation ?). Dès lors, « avant d’avoir des robots dans les vignes, il faudra un peu de patience et ne pas trop s’emballer. Mais ça peut aller vite compte tenu des fonds levés par certaines start-up ».
Une typicité qui va évoluer
Pour sa part, Bertrand Chatelet, responsable régional de l’IFV, a présenté les premiers retours d’expérience sur le sujet sensible des traitements et d'une solution pour les réduire : les cépages résistants. « Il faudra s’adapter aux changements climatiques. C’est un enjeu fondamental. Le levier variétal peut être une solution. Il y a à disposition seize variétés résistantes en France. Mais il y a un frein réglementaire qui empêche de planter ces variétés résistantes. Et, en Bourgogne, il y a une habitude du monocépage ».
Historien à l’université de Bourgogne, Olivier Jacquet s’est, de son côté, plongé dans l’histoire de la notion de typicité, assez récente, pour laisser présager d’une nouvelle évolution de cette fameuse typicité qui fait couler tant d’encre dans le monde. Aujourd’hui, on s’accorde sur le fait que la typicité est une norme reconnue collectivement indiquant qu’un produit selon son aspect, son goût, apparaît comme caractéristique de son lieu, de sa production. Une typicité qui évolue et va évoluer du fait de changements climatiques, dans la vigne, dans les caves. « Cela va changer les normes de production et de commercialisation », prévient-il.
En guise de conclusion, Frédéric Barnier a motivé chacun pour que « l’avenir, c’est à nous de l’écrire. Le vigneron a un rôle de pionnier, d’explorateur. L’initiative personnelle et individuelle est importante. Quant à la typicité, cette notion se doit d’être évolutive. C’est un défi passionnant que nous avons face à nous, un travail immense ».
L’avenir porteur d’espoirs et d’interrogations pour la viticulture bourguignonne

C’est avec sa bonhomie habituelle que François Labet, président du BIVB, a fait le point à l’issue du dernier exercice. Rappelant que le budget consacré à la promotion demeure très important, il a souligné que « la qualité des produits doit rester la préoccupation majeur ». Tout en précisant que les œnologues et la CAVB demeurent des partenaires incontournables, il a indiqué que, « être au service des entreprises, c’est former et informer ». Un BIVB qui est aussi un lieu d’échanges. Enfin, « deux sujets vont nous impacter dans les mois à venir ». En l’occurrence la dématérialisation des déclarations de récolte (DRM via Demat'vin vers Pro-Douane-Ciel), avec très peu d’opérateurs à avoir fait la démarche de se former pour y avoir accès. Deuxième sujet, la commercialisation avec le négoce. « Le début de campagne s’annonce compliqué ». Car les nouvelles obligations liées à la loi Egalim vont vernir modifier les contrats entre acheteurs et vendeurs.
Pour sa part, Louis-Fabrice Latour, président délégué, a fait une présentation des marchés économiques de la Bourgogne, non sur le sujet sensible de l’amont, mais seulement sur l’aval. Se félicitant d’une très bonne année pour les vins français à l’export avec + 4 % en volume et + 9 % en valeur, il remarque l’excellente tenue de la Bourgogne avec + 8 % en volume. Sur les quatre premiers mois de 2019, la Bourgogne fait + 12 % en valeur (+ 14 % pour le seul blanc). Le marché chinois est encourageant avec, pour les quatre premiers mois de l’année, + 20 % en volume. A contrario, le marché français est plus inquiétant avec un début d’année hiératique, notamment du fait de la loi Egalim et des restructurations des GMS. Quant au Brexit, « nous sommes prêts », affichant une vraie sérénité. Par contre, il craint des mesures de rétorsion de la part des Etats-Unis suite au contentieux Boeing-Airbus.
Réinventer le métier de vigneron
Les temps fort de la matinée aura pris la forme de deux tables rondes, permettant de se projeter dans le futur. La première table ronde avait pour thème « Vigneron un nouveau métier ! » En guise d’introduction, Frédéric Barnier, président de la commission technique du BIVB, a précisé que « la technologie à elle seule ne peut apporter toutes les réponses. Mais il faut investir dans la recherche, indépendamment de l’Etat, et réaliser un vrai travail d’exploration ».
Alors que Jean-Yves Bizot, vice-président de la commission technique et qualité du BIVB, s’est interrogé sur le rôle du vigneron dans l’acte de recherche et la dimension politique de celle-ci, Didier Sauvage, de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, a évoqué la possible place des robots dans la viticulture. Des robots certes déjà présents dans l’élevage mais qui demeurent surtout au stade de l’expérimentation en viticulture. Avec bon nombre de questions qui demeurent quant à leur polyvalence compte tenu des coûts d’investissement, à l’adaptation à des parcellaires morcelés, à la réglementation (circulation, sécurité,…) ou encore au modèle (individuel, collectif, prestation ?). Dès lors, « avant d’avoir des robots dans les vignes, il faudra un peu de patience et ne pas trop s’emballer. Mais ça peut aller vite compte tenu des fonds levés par certaines start-up ».
Une typicité qui va évoluer
Pour sa part, Bertrand Chatelet, responsable régional de l’IFV, a présenté les premiers retours d’expérience sur le sujet sensible des traitements et d'une solution pour les réduire : les cépages résistants. « Il faudra s’adapter aux changements climatiques. C’est un enjeu fondamental. Le levier variétal peut être une solution. Il y a à disposition seize variétés résistantes en France. Mais il y a un frein réglementaire qui empêche de planter ces variétés résistantes. Et, en Bourgogne, il y a une habitude du monocépage ».
Historien à l’université de Bourgogne, Olivier Jacquet s’est, de son côté, plongé dans l’histoire de la notion de typicité, assez récente, pour laisser présager d’une nouvelle évolution de cette fameuse typicité qui fait couler tant d’encre dans le monde. Aujourd’hui, on s’accorde sur le fait que la typicité est une norme reconnue collectivement indiquant qu’un produit selon son aspect, son goût, apparaît comme caractéristique de son lieu, de sa production. Une typicité qui évolue et va évoluer du fait de changements climatiques, dans la vigne, dans les caves. « Cela va changer les normes de production et de commercialisation », prévient-il.
En guise de conclusion, Frédéric Barnier a motivé chacun pour que « l’avenir, c’est à nous de l’écrire. Le vigneron a un rôle de pionnier, d’explorateur. L’initiative personnelle et individuelle est importante. Quant à la typicité, cette notion se doit d’être évolutive. C’est un défi passionnant que nous avons face à nous, un travail immense ».