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Grand débat à Etang-sur-Arroux

Nos jeunes en mode Présidents au Grand débat à Etang-sur-Arroux !

La Saône-et-Loire peut être très fier de ses jeunes. Lors du Grand débat le 7 février à Etang-sur-Arroux, devant le Président de la République, plusieurs Ministres et secrétaires d’Etat, de nombreux élus locaux, 120 journalistes, 1.000 élèves… ils ont témoigné, questionné, clarifié d’égal à égal. Même si rien n’est certain sur ce qui ressortira de ce moment d’échanges, une certitude, l’avenir leur appartient, par leur force, travail et volonté.

Par Publié par Cédric Michelin
Nos jeunes en mode Présidents au Grand débat à Etang-sur-Arroux !

Décontractés. A quelques minutes de l’entrée du président de la République et alors que discutent devant eux leur Ministre de l’Education avec d’autres membres du Gouvernement, la pression ne semble pas atteindre les 1.000 jeunes saône-et-loiriens. Il s’agit pourtant d’un événement historique puisque la dernière visite d’un Président à Autun datait de 1980. Ils n’étaient pas nés (voir leurs propres parents…).« C’est une chance, un privilège. Un moment qu’on ne va pas oublier. On est un peu là pour représenter le monde agricole », expliquaient les 2e années en BTS ACSE à Fontaines.
Aux côtés d’autres lycées généralistes, pro, militaires, de la seconde chance, CFA, IUT… ou de jeunes déjà dans la vie active, la préfecture de Saône-et-Loire avait convié trois établissements pour représenter le monde agricole, forestier et rural : le lycée et CFPPA de la Nature et de la Forêt du Velet, la Maison Familiale et Rurale d’Etang-sur-Arroux et le Lycée agricole de Fontaines. Les élèves avaient préparé ensemble deux questions et désignés des porte-paroles. « On se pose beaucoup de question sur l’avenir ». Encore fallait-il lever la main et réussir à attraper le micro, avant d’inspirer et se lancer. Pas évident de parler après le Président de la République. Ce dernier en introduction invitait pourtant à poser toutes les questions, tout en avouant « être là aussi pour passer des messages », sans préciser à quelles destinations, pouvant laisser sous entendre en vue des prochaines élections Européennes…
En tout cas, Emmanuel Macron mettait gentiment la pression à la jeunesse de France : « c’est votre devoir de prendre part à ce débat car c’est votre monde qu’on prépare, pour inventer le pays que nous voulons dans dix ans » avant de prévenir que « cela ne se fera pas en un mois ».


La question agricole

Après de nombreuses questions et déjà 1h30 de débat, ce fut au tour d’Alexandre Mougeot, du lycée de Fontaines, de poser impeccablement une question agricole à Emmanuel Macron. « Lorsqu’on traverse nos campagnes, lorsqu’on échange avec nos paysans, on se rend compte qu’ils sont très nombreux à approcher ou avoir la cinquantaine. Certains sont dans une situation de détresse, qui a parfois amené au suicide. En Saône-et-Loire par exemple, il y a eu l’an passé 250 départs en retraite pour seulement 100 installations aidées. On nous parle d’une agriculture familiale, traditionnelle, mais comment allons-nous pouvoir gérer tous les espaces ? N’avez-vous pas peur que nos campagnes, parfois déjà peu peuplées, soient laissées à l’abandon ? En plus de cela, sans vouloir être défaitiste, on sait que l’agriculture française est malmenée aujourd’hui, avec tous les dossiers végans, la viande polonaise, le lait contaminé, et j’en passe. N’avez-vous pas peur qu’un jour, il n’y ait, en France, pays de la gastronomie et de l’excellence des denrées alimentaires, plus d’agriculteur pour perpétuer les traditions ? ». Avec cette question forte, dure mais lucide, comportant de nombreux messages et remarques, c’est bel et bien l’ensemble des jeunes de Saône-et-Loire qui se sont mis à applaudir leur camarade en guise de soutien à l’agriculture, comme ce fut le cas avant et après sur d’autres sujets transversaux (handicap, seconde chance, environnement…).

La (longue) réponse

Limite de ce Grand débat présidentiel, après la question, la réponse du président est difficilement contestable. Emmanuel Macron donne sa réponse puis passe à une autre question ou autre réponse, sans que les « jeunes » ne puissent faire de remarques. Sur la question agricole, le Président de la République a d’abord mis en avant les Etats généraux de l’Alimentation « véritable révolution » avant de redonner une vision politique classique sur la place de l’agriculture contribuant à « la souveraineté de notre pays, de notre continent » et en « s’occupant de l’environnement ».
Après avoir posé ses bases que le Président de la République donnait sa stratégie. Revenant sur l’ouverture des marchés internationaux, pour lui, la France a su en tirer certains « avantages » mais regrettait l’importation de produits loin des standards français, sans qu’il ne fasse d’annonce pour empêcher cette concurrence déloyale, conduisant dès lors à des « ventes à perte » ou à la « perte de valeur » des produits agricoles. Ses solutions dès lors sont « d’accompagner vers des modèles d’avenir », que ce soit l’agriculture intensive « pour aller à l’export avec industrialisation qui créé des emplois », citait-il en premier. Ensuite, il veut des « modèles plus spécialisés dans la qualité, AOC, viande charolaise, Comté, valorisé avec une marque… » pour des produits agricoles « différents de ce qui vient d’ailleurs ». Pour Emmanuel Macron, « le bio » est différent des signes de qualité et représente une « voie d’avenir », tout comme enfin, les circuits courts qui ont été « oubliés pendant des décennies », notamment par la restauration collective. Enfin, pour bien marquer sa politique, il confirmait sa vision : « l’agriculture moyen de gamme n’a pas d’avenir car elle se bat contre d’autres qui ont des coûts plus bas ». Difficile de dire, ce qu’il appelle « moyen de gamme » sans exemples concrets ! Même après dix minutes de réponse…

L’avis des lycéens de Fontaines

Alors qu’en ont pensé les étudiants de Fontaines ? Pour eux, ce débat fut globalement « très intéressant » et restera marqué dans leurs esprits. Evidemment, bien qu’« abordable » la présence du Président oblige, le dispositif policier les a impressionné. Ce fut aussi l’occasion pour eux de "découvrir" d’autres problématiques, de jeunes comme eux. Un débat « clair » sur 4h30, sans avoir l’impression que le président veuille écourter ou éluder certaines questions. Si les jeunes n’ont pas été surpris des nobles missions confiées à l’agriculture, « nourrir et environnement », ils ont été plus surpris en revanche par « l’annonce de la fin d’un système agricole médian qui se situe entre industrialisation et filière de qualité ». D’ailleurs, leur professeur accompagnant, Emmanuel Poulleau en convenait la réponse a tout de même été, après réflexion, « assez évasives ». Si de l’avis de tous, le débat était bien organisé et « sans filtre », pas sûr néanmoins que les jeunes soient plus avancés à la sortie… ni l’agriculture en général pour l’heure.

Nos jeunes en mode Présidents au Grand débat à Etang-sur-Arroux !

Nos jeunes en mode Présidents au Grand débat à Etang-sur-Arroux !

Décontractés. A quelques minutes de l’entrée du président de la République et alors que discutent devant eux leur Ministre de l’Education avec d’autres membres du Gouvernement, la pression ne semble pas atteindre les 1.000 jeunes saône-et-loiriens. Il s’agit pourtant d’un événement historique puisque la dernière visite d’un Président à Autun datait de 1980. Ils n’étaient pas nés (voir leurs propres parents…).« C’est une chance, un privilège. Un moment qu’on ne va pas oublier. On est un peu là pour représenter le monde agricole », expliquaient les 2e années en BTS ACSE à Fontaines.
Aux côtés d’autres lycées généralistes, pro, militaires, de la seconde chance, CFA, IUT… ou de jeunes déjà dans la vie active, la préfecture de Saône-et-Loire avait convié trois établissements pour représenter le monde agricole, forestier et rural : le lycée et CFPPA de la Nature et de la Forêt du Velet, la Maison Familiale et Rurale d’Etang-sur-Arroux et le Lycée agricole de Fontaines. Les élèves avaient préparé ensemble deux questions et désignés des porte-paroles. « On se pose beaucoup de question sur l’avenir ». Encore fallait-il lever la main et réussir à attraper le micro, avant d’inspirer et se lancer. Pas évident de parler après le Président de la République. Ce dernier en introduction invitait pourtant à poser toutes les questions, tout en avouant « être là aussi pour passer des messages », sans préciser à quelles destinations, pouvant laisser sous entendre en vue des prochaines élections Européennes…
En tout cas, Emmanuel Macron mettait gentiment la pression à la jeunesse de France : « c’est votre devoir de prendre part à ce débat car c’est votre monde qu’on prépare, pour inventer le pays que nous voulons dans dix ans » avant de prévenir que « cela ne se fera pas en un mois ».


La question agricole

Après de nombreuses questions et déjà 1h30 de débat, ce fut au tour d’Alexandre Mougeot, du lycée de Fontaines, de poser impeccablement une question agricole à Emmanuel Macron. « Lorsqu’on traverse nos campagnes, lorsqu’on échange avec nos paysans, on se rend compte qu’ils sont très nombreux à approcher ou avoir la cinquantaine. Certains sont dans une situation de détresse, qui a parfois amené au suicide. En Saône-et-Loire par exemple, il y a eu l’an passé 250 départs en retraite pour seulement 100 installations aidées. On nous parle d’une agriculture familiale, traditionnelle, mais comment allons-nous pouvoir gérer tous les espaces ? N’avez-vous pas peur que nos campagnes, parfois déjà peu peuplées, soient laissées à l’abandon ? En plus de cela, sans vouloir être défaitiste, on sait que l’agriculture française est malmenée aujourd’hui, avec tous les dossiers végans, la viande polonaise, le lait contaminé, et j’en passe. N’avez-vous pas peur qu’un jour, il n’y ait, en France, pays de la gastronomie et de l’excellence des denrées alimentaires, plus d’agriculteur pour perpétuer les traditions ? ». Avec cette question forte, dure mais lucide, comportant de nombreux messages et remarques, c’est bel et bien l’ensemble des jeunes de Saône-et-Loire qui se sont mis à applaudir leur camarade en guise de soutien à l’agriculture, comme ce fut le cas avant et après sur d’autres sujets transversaux (handicap, seconde chance, environnement…).

La (longue) réponse

Limite de ce Grand débat présidentiel, après la question, la réponse du président est difficilement contestable. Emmanuel Macron donne sa réponse puis passe à une autre question ou autre réponse, sans que les « jeunes » ne puissent faire de remarques. Sur la question agricole, le Président de la République a d’abord mis en avant les Etats généraux de l’Alimentation « véritable révolution » avant de redonner une vision politique classique sur la place de l’agriculture contribuant à « la souveraineté de notre pays, de notre continent » et en « s’occupant de l’environnement ».
Après avoir posé ses bases que le Président de la République donnait sa stratégie. Revenant sur l’ouverture des marchés internationaux, pour lui, la France a su en tirer certains « avantages » mais regrettait l’importation de produits loin des standards français, sans qu’il ne fasse d’annonce pour empêcher cette concurrence déloyale, conduisant dès lors à des « ventes à perte » ou à la « perte de valeur » des produits agricoles. Ses solutions dès lors sont « d’accompagner vers des modèles d’avenir », que ce soit l’agriculture intensive « pour aller à l’export avec industrialisation qui créé des emplois », citait-il en premier. Ensuite, il veut des « modèles plus spécialisés dans la qualité, AOC, viande charolaise, Comté, valorisé avec une marque… » pour des produits agricoles « différents de ce qui vient d’ailleurs ». Pour Emmanuel Macron, « le bio » est différent des signes de qualité et représente une « voie d’avenir », tout comme enfin, les circuits courts qui ont été « oubliés pendant des décennies », notamment par la restauration collective. Enfin, pour bien marquer sa politique, il confirmait sa vision : « l’agriculture moyen de gamme n’a pas d’avenir car elle se bat contre d’autres qui ont des coûts plus bas ». Difficile de dire, ce qu’il appelle « moyen de gamme » sans exemples concrets ! Même après dix minutes de réponse…

L’avis des lycéens de Fontaines

Alors qu’en ont pensé les étudiants de Fontaines ? Pour eux, ce débat fut globalement « très intéressant » et restera marqué dans leurs esprits. Evidemment, bien qu’« abordable » la présence du Président oblige, le dispositif policier les a impressionné. Ce fut aussi l’occasion pour eux de "découvrir" d’autres problématiques, de jeunes comme eux. Un débat « clair » sur 4h30, sans avoir l’impression que le président veuille écourter ou éluder certaines questions. Si les jeunes n’ont pas été surpris des nobles missions confiées à l’agriculture, « nourrir et environnement », ils ont été plus surpris en revanche par « l’annonce de la fin d’un système agricole médian qui se situe entre industrialisation et filière de qualité ». D’ailleurs, leur professeur accompagnant, Emmanuel Poulleau en convenait la réponse a tout de même été, après réflexion, « assez évasives ». Si de l’avis de tous, le débat était bien organisé et « sans filtre », pas sûr néanmoins que les jeunes soient plus avancés à la sortie… ni l’agriculture en général pour l’heure.

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