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Conférence régionale agricole

La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

Chaque année, l'Observatoire prospectif de l'agriculture (OPAB) apporte - au travers de ses travaux - une vision fine et prospective de l'agriculture régionale. Il contribue ainsi à l'élaboration de la stratégie régionale. Les enseignements de l'année 2017 ouvrent de nouveaux champs de réflexion et d'action qui ont été détaillés lors de la Conférence agricole régionale, qui s'est déroulée à Dijon le 4 juin dernier dans les locaux du Conseil régional.

Par Publié par Cédric Michelin
La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

Pas question cette année 2018 de s'attarder sur le constat 2017. Le passé n'a d'intérêt que par les enseignements que l'on en tire. Et de ce point de vue, la démonstration est faite qu'il ne suffit pas de réaliser une bonne année sur le plan technique pour renverser la table sur le plan économique. 2017 s'affirme ainsi comme une bonne année au plan technique (sauf pour le Chablis et le Jura fortement impactés par le gel), mais cela ne suffit toujours pas à combler le déficit de 2016 dans nombre de filières.

Dans la filière bovine la reconstitution des stocks fourragers est arrivée à point après deux mauvaises campagnes. Cela a permis d'alléger les achats de compléments. Mais les résultats économiques restent en deçà du nécessaire dans certaines filières, avec des marchés toujours marqués par une forte volatilité et des déséquilibres (forts contrastes de prix entre les bovins maigres et JB d'une part et les femelles finies de l'autre, où les prix dégringolent). Les charges restent élevées partout et le coût des intrants repart à la hausse.

Trop de dispersion des résultats

Si les résultats s'améliorent par rapport à 2016, la progression de 2017 ne suffit pas à « boucher les trous » de l'année passée en règle générale. La situation financière, comme les trésoreries, reste tendue pour nombre d'exploitations. Ce constat et l'analyse des chiffres conduite par les services de la Chambre et les personnels de CerFrance permettent de pousser la réflexion un peu plus loin. Cette année encore, la forte dispersion des résultats reste une tendance forte. Les écarts de performance économique sont même qualifiés de « considérables », avec un écart moyen sur six ans entre le quart inférieur et le quart supérieur des exploitations, écart qui marque une différence de 30.000 euros !

A potentiel agricole identique, celà révèle des marges de manoeuvre certaines sur le plan de l'optimisation du système d'exploitation et de l'efficience économique. En clair, « avant de modifier profondément son système d'exploitation », on peut actionner à peu de frais certains leviers. François Masuard de CerFrance relève ainsi que les gains de productivité réalisés ces dernières années sont la plupart du temps la résultante « d'une injection massive de capital et d'intrants ». Cette stratégie et ce modèle ne sont « plus adaptés à l'évolution du contexte actuel ». La recherche d'une meilleure efficience économique passe plutôt par le fait de « produire plus avec autant » ou de « produire autant avec moins ».

Le « retour vers le futur » de la polyculture-élevage

Autre piste d'amélioration de la résilience : mettre en place ou retrouver des synergies entre productions végétales et productions animales. La réflexion est en cours alors que les systèmes trop spécialisés montrent leurs limites. Marie-Sophie Petit, ingénieure à la Chambre régionale d'agriculture observe que la polyculture-élevage est un système vertueux en termes agronomiques, avec de bonnes performances économiques et environnementales. Au 21ème siècle il ne s'agit pas de demander à tous les producteurs de grandes cultures de se faire éleveurs, mais il faut trouver de nouvelles synergies à l'échelle d'un territoire entre l'élevage et les cultures. Tout reste à inventer pour négocier au mieux le virage d'un « retour vers le futur » modernisé de la polyculture-élevage... Les systèmes mixtes bénéficient d'ailleurs d'une capacité supérieure à amortir les chocs économiques. Les amplitudes sont moins fortes, ce qui préserve la santé financière de la structure et la résistance mentale des agriculteurs soumis à de rudes tensions, dans un environnement de plus en plus imprévisible.
La performance et la résilience des exploitations va nécessiter de répenser les systèmes existants et l'organisation du travail, de mettre en cohérence des actions et des évolutions aux plans local et territorial. Pour s'adapter à ce nouveau monde, il faudra bien trouver les moyens de rebondir, quitte comme cela a été dit lors de la table ronde, « à aller chercher les recettes du succès chez ceux qui réussissent ». Certaines recettes sont à portée de main, elles consistent à compenser les incertitudes de la production en « dépensant moins », à « mettre en cohérence le système de production avec le potentiel des sols », à « optimiser et mutualiser les moyens de production » et surtout à « ne se fermer aucune porte de valorisation non alimentaire ».

AMK

La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

Pas question cette année 2018 de s'attarder sur le constat 2017. Le passé n'a d'intérêt que par les enseignements que l'on en tire. Et de ce point de vue, la démonstration est faite qu'il ne suffit pas de réaliser une bonne année sur le plan technique pour renverser la table sur le plan économique. 2017 s'affirme ainsi comme une bonne année au plan technique (sauf pour le Chablis et le Jura fortement impactés par le gel), mais cela ne suffit toujours pas à combler le déficit de 2016 dans nombre de filières.

Dans la filière bovine la reconstitution des stocks fourragers est arrivée à point après deux mauvaises campagnes. Cela a permis d'alléger les achats de compléments. Mais les résultats économiques restent en deçà du nécessaire dans certaines filières, avec des marchés toujours marqués par une forte volatilité et des déséquilibres (forts contrastes de prix entre les bovins maigres et JB d'une part et les femelles finies de l'autre, où les prix dégringolent). Les charges restent élevées partout et le coût des intrants repart à la hausse.

Trop de dispersion des résultats

Si les résultats s'améliorent par rapport à 2016, la progression de 2017 ne suffit pas à « boucher les trous » de l'année passée en règle générale. La situation financière, comme les trésoreries, reste tendue pour nombre d'exploitations. Ce constat et l'analyse des chiffres conduite par les services de la Chambre et les personnels de CerFrance permettent de pousser la réflexion un peu plus loin. Cette année encore, la forte dispersion des résultats reste une tendance forte. Les écarts de performance économique sont même qualifiés de « considérables », avec un écart moyen sur six ans entre le quart inférieur et le quart supérieur des exploitations, écart qui marque une différence de 30.000 euros !

A potentiel agricole identique, celà révèle des marges de manoeuvre certaines sur le plan de l'optimisation du système d'exploitation et de l'efficience économique. En clair, « avant de modifier profondément son système d'exploitation », on peut actionner à peu de frais certains leviers. François Masuard de CerFrance relève ainsi que les gains de productivité réalisés ces dernières années sont la plupart du temps la résultante « d'une injection massive de capital et d'intrants ». Cette stratégie et ce modèle ne sont « plus adaptés à l'évolution du contexte actuel ». La recherche d'une meilleure efficience économique passe plutôt par le fait de « produire plus avec autant » ou de « produire autant avec moins ».

Le « retour vers le futur » de la polyculture-élevage

Autre piste d'amélioration de la résilience : mettre en place ou retrouver des synergies entre productions végétales et productions animales. La réflexion est en cours alors que les systèmes trop spécialisés montrent leurs limites. Marie-Sophie Petit, ingénieure à la Chambre régionale d'agriculture observe que la polyculture-élevage est un système vertueux en termes agronomiques, avec de bonnes performances économiques et environnementales. Au 21ème siècle il ne s'agit pas de demander à tous les producteurs de grandes cultures de se faire éleveurs, mais il faut trouver de nouvelles synergies à l'échelle d'un territoire entre l'élevage et les cultures. Tout reste à inventer pour négocier au mieux le virage d'un « retour vers le futur » modernisé de la polyculture-élevage... Les systèmes mixtes bénéficient d'ailleurs d'une capacité supérieure à amortir les chocs économiques. Les amplitudes sont moins fortes, ce qui préserve la santé financière de la structure et la résistance mentale des agriculteurs soumis à de rudes tensions, dans un environnement de plus en plus imprévisible.
La performance et la résilience des exploitations va nécessiter de répenser les systèmes existants et l'organisation du travail, de mettre en cohérence des actions et des évolutions aux plans local et territorial. Pour s'adapter à ce nouveau monde, il faudra bien trouver les moyens de rebondir, quitte comme cela a été dit lors de la table ronde, « à aller chercher les recettes du succès chez ceux qui réussissent ». Certaines recettes sont à portée de main, elles consistent à compenser les incertitudes de la production en « dépensant moins », à « mettre en cohérence le système de production avec le potentiel des sols », à « optimiser et mutualiser les moyens de production » et surtout à « ne se fermer aucune porte de valorisation non alimentaire ».

AMK

La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

La Conférence régionale agricole dresse un diagnostic qui ouvre des perspectives aux agriculteurs

Pas question cette année 2018 de s'attarder sur le constat 2017. Le passé n'a d'intérêt que par les enseignements que l'on en tire. Et de ce point de vue, la démonstration est faite qu'il ne suffit pas de réaliser une bonne année sur le plan technique pour renverser la table sur le plan économique. 2017 s'affirme ainsi comme une bonne année au plan technique (sauf pour le Chablis et le Jura fortement impactés par le gel), mais cela ne suffit toujours pas à combler le déficit de 2016 dans nombre de filières.

Dans la filière bovine la reconstitution des stocks fourragers est arrivée à point après deux mauvaises campagnes. Cela a permis d'alléger les achats de compléments. Mais les résultats économiques restent en deçà du nécessaire dans certaines filières, avec des marchés toujours marqués par une forte volatilité et des déséquilibres (forts contrastes de prix entre les bovins maigres et JB d'une part et les femelles finies de l'autre, où les prix dégringolent). Les charges restent élevées partout et le coût des intrants repart à la hausse.

Trop de dispersion des résultats

Si les résultats s'améliorent par rapport à 2016, la progression de 2017 ne suffit pas à « boucher les trous » de l'année passée en règle générale. La situation financière, comme les trésoreries, reste tendue pour nombre d'exploitations. Ce constat et l'analyse des chiffres conduite par les services de la Chambre et les personnels de CerFrance permettent de pousser la réflexion un peu plus loin. Cette année encore, la forte dispersion des résultats reste une tendance forte. Les écarts de performance économique sont même qualifiés de « considérables », avec un écart moyen sur six ans entre le quart inférieur et le quart supérieur des exploitations, écart qui marque une différence de 30.000 euros !

A potentiel agricole identique, celà révèle des marges de manoeuvre certaines sur le plan de l'optimisation du système d'exploitation et de l'efficience économique. En clair, « avant de modifier profondément son système d'exploitation », on peut actionner à peu de frais certains leviers. François Masuard de CerFrance relève ainsi que les gains de productivité réalisés ces dernières années sont la plupart du temps la résultante « d'une injection massive de capital et d'intrants ». Cette stratégie et ce modèle ne sont « plus adaptés à l'évolution du contexte actuel ». La recherche d'une meilleure efficience économique passe plutôt par le fait de « produire plus avec autant » ou de « produire autant avec moins ».

Le « retour vers le futur » de la polyculture-élevage

Autre piste d'amélioration de la résilience : mettre en place ou retrouver des synergies entre productions végétales et productions animales. La réflexion est en cours alors que les systèmes trop spécialisés montrent leurs limites. Marie-Sophie Petit, ingénieure à la Chambre régionale d'agriculture observe que la polyculture-élevage est un système vertueux en termes agronomiques, avec de bonnes performances économiques et environnementales. Au 21ème siècle il ne s'agit pas de demander à tous les producteurs de grandes cultures de se faire éleveurs, mais il faut trouver de nouvelles synergies à l'échelle d'un territoire entre l'élevage et les cultures. Tout reste à inventer pour négocier au mieux le virage d'un « retour vers le futur » modernisé de la polyculture-élevage... Les systèmes mixtes bénéficient d'ailleurs d'une capacité supérieure à amortir les chocs économiques. Les amplitudes sont moins fortes, ce qui préserve la santé financière de la structure et la résistance mentale des agriculteurs soumis à de rudes tensions, dans un environnement de plus en plus imprévisible.
La performance et la résilience des exploitations va nécessiter de répenser les systèmes existants et l'organisation du travail, de mettre en cohérence des actions et des évolutions aux plans local et territorial. Pour s'adapter à ce nouveau monde, il faudra bien trouver les moyens de rebondir, quitte comme cela a été dit lors de la table ronde, « à aller chercher les recettes du succès chez ceux qui réussissent ». Certaines recettes sont à portée de main, elles consistent à compenser les incertitudes de la production en « dépensant moins », à « mettre en cohérence le système de production avec le potentiel des sols », à « optimiser et mutualiser les moyens de production » et surtout à « ne se fermer aucune porte de valorisation non alimentaire ».

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