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Tendance commerciale semaine 41-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 41-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 41-2018

Bovins de boucherie : Le recul de l’offre observé sur les foirails et au niveau des abattoirs ne donne aucun signe positif au marché de la viande, face à une consommation atone. Certains abatteurs ont réduit significativement leur capacité d’abattage. Cette baisse d’activité est également liée à la réduction de la demande des cantines scolaires à l’approche des vacances de la Toussaint. Le mois d’octobre voit également l’arrivée des taxes automnales avec des automobilistes qui constatent avec impuissance la flambée des carburants. 

Le plus gros souci de l’élevage reste la recherche de nourriture pour les animaux, et ce ne sont pas les quelques millimètres d’eau qui sont tombés le week-end dernier qui vont faire pousser l’herbe dans les régions les plus touchées. Les trésoreries des exploitations sont durement touchées et le moral des éleveurs est durement atteint, car l’hiver qui n’est pas encore arrivé va être long. Le cheptel français continue de décroître, mais ce qui est le plus inquiétant c’est la baisse de la consommation. Les mouvements à l’export sont très faibles. Le pays de l’Union Européenne qui est à surveiller en ce moment est l’Espagne. Il se retrouve avec une masse importante de jeunes bovins qui restent dans les exploitations faute de valorisation suffisante sur le marché turc. Cette viande dont les coûts de production sont moindres qu’en France inonde le marché italien en même temps que les JB polonais.

Sur les marchés en vif, le commerce est calme, mais les volumes sont en adéquation avec les faibles besoins des abattoirs. Dans le domaine des viandes haut de gamme, les tarifs se maintiennent face à un débouché de niche. Pas de changement dans les bonnes génisses et les jeunes vaches Charolaises. Les cours sont stables dans les allaitantes de choix secondaire finies, mais la tendance est baissière dans les animaux légers ou en manque de finition. Dans les laitières, les disponibilités sont suffisantes pour que les industriels mettent la pression sur les prix avec moins de besoins à l’approche des vacances scolaires. En jeunes bovins, le climat commercial reste pesant avec des débouchés fortement concurrencés sur nos marchés exports. Le report sur la France ne peut donner satisfaction en termes de rémunération. 

Bovins d’embouche et d’élevage : La qualité de l’offre reste déterminante pour les engraisseurs qui doivent faire face à la flambée du prix des aliments. Mais faute de volume, les acheteurs ne peuvent peser sur les prix comme ils le souhaiteraient dans le bon maigre. L’offre saisonnière progresse dans le bétail ordinaire ou de second choix, que les éleveurs ne vont pas garder pour la période hivernale, faute de nourriture.

Broutards : Heureusement que les disponibilités sont mesurées dans les campagnes avec la réduction du cheptel mère, car le commerce est assez compliqué pour cette période automnale. Les animaux conformes en vaccination a 10 ou 60 jours pour les marchés exports sont un peu plus nombreux à la saison, mais sans excès. La pression commerciale vient plus de la mauvaise tenue du marché de la viande qui est fortement déstabilisé depuis la dévaluation de la Livre turque. Les Italiens ont peu de besoins, car ils peinent à écouler leur propre marchandise. Les mises en place sur le territoire sont également réduites faute de perspective sur le marché de la viande. Le marché espagnol est très chargé et les rotations sont moins importantes. La résurgence de la FCO est un élément supplémentaire pour compliquer les échanges.  Le commerce est hétérogène avec des tarifs très aléatoires en fonction du statut vaccinal et de la qualité des animaux.  Les Charolais de 400/450kg préparés pour l’export restent demandés. Les broutards non-vaccinés ou non désinsectisés sont malmenés. Dans les femelles, la commercialisation  demeure régulière pour les bonnes laitonnes vaccinées pour l’Italie. Le commerce est calme dans les ordinaires pour l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Le climat commercial reste morose avec un nombre de places disponibles insuffisant pour absorber des vêlages abondants. La situation est extrêmement compliquée, car les intégrateurs contingentent leurs rentrées. Le commerce reste très sélectif dans les veaux Holsteins ou Abondances et la tendance reste baissière dans les Montbéliards avec des exportations pénalisées par les cas positifs de FCO après PCR. Dans les croisés laitiers, la situation est difficile avec des intégrateurs qui utilisent le déséquilibre offre/demande pour imposer une baisse drastique sur les prix notamment dans les femelles. La tendance est également baissière dans les très bons mâles Charolais ou croisés Montbéliards.

Ovins : Les besoins sont modestes, mais le marché souffre surtout d’une offre qui n’est pas en corrélation avec la demande en termes de qualité. Les sorties se font soit avec des agneaux trop lourds ou gras dans les agneaux de bergerie, soit trop maigres, pour ceux qui sortent des prairies paillasson. Cette qualité qui souffre de la comparaison avec les agneaux importés. Les très bons agneaux de pays restent demandés et se maintiennent, mais le tri se montre plus sévère dans la marchandise de second choix. En brebis, les transactions sont plus sélectives avec une demande ciblée sur la qualité au détriment du second choix.

Porc : Malgré une façade de cours relativement stable, la tendance est lourde avec une consommation peu soutenue. La crainte de l’extension de la peste porcine africaine est dans tous les esprits. Les cours du MPB se replient légèrement de 0,004€ à 1,196€.