Produits phytosanitaires : Des solutions pas des interdictions !
Lors du Congrès de l’AGPB (Assemblée générale des producteurs de blés), les céréaliers ont affirmé leur volonté d’en finir avec les interdictions et de trouver des solutions pour réduire l’utilisation et l’impact des produits phytosanitaires.

« Nous voulons des solutions pas des interdictions, nous en avons ras-le-bol qu’on nous mette dans une impasse » a affirmé Éric Thirouin, Secrétaire général de l’AGPB, le 31 janvier, à l’occasion d’une table ronde sur les produits phytosanitaires, organisée durant le congrès de l’AGPB (Assemblée Générale des producteurs de blé). Le président de l’AGPB, Philippe Pinta, a dénoncé « le feuilleton glyphosate ». Paolo de Castro, vice-président de la Commission de l’agriculture et du développement rural du Parlement européen, estime que, bien souvent, sur le sujet des produits phytosanitaires, la société porte des jugements sur la base de fake news et non sur la base de discours scientifiques. Pour démontrer que le monde agricole souhaitait mettre en place une trajectoire de progrès pour la protection des plantes, afin de réduire l’utilisation, les risques et les impacts des produits phytosanitaires en France, Eric Thirouin a présenté le contrat de solutions.
400 solutions répertoriées
Ce dernier, co-signé et co-construit avec une trentaine d’organisations du monde agricole, répertorie 400 solutions existantes permettant de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. L’objectif de ce contrat est donc de montrer au gouvernement que le monde agricole se met en marche pour améliorer ses pratiques. Il doit aussi indiquer aux politiques les leviers à actionner pour accompagner les agriculteurs dans leurs démarches de progrès. Parmi les solutions existantes, présentées lors du congrès de l’AGPB, on retrouve notamment l’amélioration variétale. François Desprez, vice-président de la Section betteraves et chicorée-industrielle du Gnis, rappelle ainsi que sur 30 nouvelles variétés de blé inscrites 26 sont peu sensibles à la septoriose. Elles permettent donc de réduire l’usage de fongicides. Le biocontrôle, l’utilisation de phéromones, les micro-organismes, etc. ont aussi été présentés comme des solutions pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Gil Rivier-Wekstein, rédacteur en chef de la revue agriculture et environnement, estime que si les agriculteurs veulent subir moins de pressions sociétales et limiter les interdictions, ils doivent reprendre en main leur communication afin de démontrer qu’ils sont responsables et produisent des aliments sains. Christiane Lambert a confirmé ces propos, car pour elle, préparer l’avenir, c’est aussi travailler à la revalorisation de l’image de l’agriculture.