Le Syndicat caprin réfléchit à une meilleure valorisation pour la viande de chevreaux
La finalité de ce projet départemental est de créer une alternative à la filière traditionnelle existante, avec trois objectifs qui sont : d’offrir un produit de qualité supérieure par rapport à l’offre standardisée, de prendre en compte de manière rigoureuse les conditions de vie et de bien-être de l’animal et aussi in fine de permettre une juste rémunération de l’éleveur basée sur le coût réel de production.

Dans les élevages caprins laitiers, la question de la valorisation des jeunes animaux se pose fréquemment. Depuis plus d’une décennie, la filière de valorisation des chevreaux est peu favorable à l’éleveur sur le plan économique et suscite parfois des critiques en termes de bien-être animal. A ce jour, 80 % des chevreaux sont exportés. En France, il existe seulement 3 opérateurs gérant selon un même système près de 95 % des chevreaux nés en France. Cette situation de quasi-monopole de fait tire vers le bas le prix payé pour les chevreaux aux producteurs, et entrave grandement la possibilité pour les éleveurs ou autres opérateurs (abattoirs, distributeurs) de valoriser autrement les chevreaux, en particulier ceux engraissés à la ferme.
Partant de ce constat, un groupe d'une quinzaine d’éleveurs caprins à ce jour, s’est réuni sous l’égide du syndicat caprin de Saône et Loire pour réfléchir à la valorisation des chevreaux. Pour atteindre ces objectifs, le projet est de créer une marque collective et un cahier des charges simple mais rigoureux, en s’inspirant d’autres démarches existantes (« Juste et vendéen », « C’est qui le patron », …).
Création d’une marque collective
Les premières réflexions sur le projet remontent à novembre 2013, avec la création d’une section viande caprin au sein du Conseil d’Administration d’Interbev. Cette démarche s’est doublée d’une réflexion nationale en lien avec la Fédération Nationale des Eleveurs de Chèvres (FNEC) et l’interprofession viandes (Interbev). Après un travail de documentation, des premiers contacts infructueux à ce jour) avec les opérateurs actuels, et des expérimentations d’engraissement à la ferme et de commercialisation, plusieurs réunions ont eu lieu au début de l’année 2019 en Saône et Loire, débouchant sur un projet de création d’une marque collective. Un travail sera notamment à poursuivre vers les abatteurs, les distributeurs mais aussi les clients potentiels et les consommateurs.
Pour Jean-Philippe Bonnefoy, président du syndicat caprin de Saône et Loire, et vice-président de la FNEC, « il faut partir sur des animaux plus lourds pour marquer une réelle différence ». Si d’un point de vue gustatif il peut y avoir une différence, c’est surtout d’un point de vue éthique que la démarche souhaite se différencier. Pour le moment dans le cahier des charges, « les chevreaux doivent être nés et élevés en Bourgogne Franche-Comté, être engraissés sur leur exploitation de naissance, sans antibiotique ni alimentation OGM ou contenant de l’huile de palme ».
Il faut maintenant chercher à regrouper les opérateurs locaux (éleveurs, abatteurs, institutionnels, …) et lancer la création d’une marque avec les éleveurs impliqués pour une meilleure valorisation des chevreaux.
Marion Laporte