Journée biocontrôle à la CAMB
La CAMB a organisé un salon à destination de ses adhérents le vendredi 23 novembre au château des Broyers, à la Chapelle-de-Guinchay, pour la première fois autour des thématiques innovation et biocontrôle. En plus d’une vingtaine d’exposants venus présenter leurs solutions, les participants ont pu assister à deux conférences sur ces thématiques.

Pour être toujours au plus près des attentes des adhérents et des évolutions des pratiques viticoles, la Coopérative Agricole Mâconnais Beaujolais, la CAMB, a proposé à ses adhérents des alternatives au désherbage chimique. « Nous avons invité nos partenaires à présenter les solutions de biocontrôle qu’ils proposent déjà, débutait David Buiret, responsable développement à la CAMB. Tous les outils de demain sont ainsi présents ici ». Et cela concernait aussi bien des produits pour la défense naturelle des plantes que les équipements purs des viticulteurs, en passant par les nouvelles technologies. Pour ces dernières, quelques outils d’aide à la décision ont été présentés, les OAD étant des logiciels accompagnant par exemple l’exploitant dans la gestion des traitements (voir encadré). « Le but est également d’accompagner nos adhérents qui souhaitent obtenir la certification HVE », poursuit David Buiret. Cette certification à Haute Valeur Environnementale est déjà en place pour une quinzaine de viticulteurs et en cours de demande pour une cinquantaine d’autres.
Les quatre catégories de produits
La journée a par ailleurs été rythmée par deux conférences : « le biocontrôle, bien le connaître pour mieux le maîtriser » et « travail du sol, désherbage, quelles autres alternatives ».
La première conférence était menée par Bénédicte Turc, pour la société De Sangosse, qui a rappelé les quatre catégories que comprennent les produits biocontrôle. Il y a tout d’abord les macroorganismes type acariens, nématodes. Si ces auxiliaires sont déjà beaucoup utilisés en arboriculture et en maraîchage, ce n’est pas encore le cas en viticulture… mais ça ne devrait pas tarder. Deuxième catégorie, les microorganismes : champignons, virus, bactéries qui agissent aussi bien pour protéger les cultures que pour stimuler la vitalité de la plante. Troisième catégorie, les médiateurs chimiques c’est-à-dire les phéromones, les kairomones, ces pièges qui engendrent notamment la confusion sexuelle. Enfin, dernière catégorie, les substances naturelles d’origine animale, végétale ou minérale, catégorie la plus développée et utilisable à plus grande échelle. Le soufre est à classer dans cette catégorie.
15 % du marché d’ici 2025
Les chiffres révèlent qu’en 2018, 17 % des surfaces de vignes sont traitées avec des produits biocontrôle, principalement via des antiescargots et des fongicides. « En France, rappelle Bénédicte Turc, 5 % du marché de la protection des plantes sont réalisés par des produits biocontrôle ». Un chiffre à mettre en parallèle avec l’objectif d’IBMA France, l’association française des producteurs de produits de biocontrôle, qui est d’atteindre 15 % du marché d’ici 2025. Une cinquantaine de nouveaux produits devraient d’ailleurs être lancés à horizon 2020. « La législation française pousse à cette utilisation, insiste Bénédicte Turc. Les produits biocontrôle connaissent une progression de vente de 15 à 20 % par an. Actuellement, l’idée est de substituer les produits chimiques par des bioncontrôles dès que c’est possible ».
La seconde conférence, menée par Victor Etevenot, était proposée par Semences de Provence. Le technico-commercial Est de cette société a présenté les avantages, pour les vignes, de l’enherbement et du recours aux engrais verts. La composition de l’enherbement est fonction de la nature du terrain (acide, alcalin, équilibré), de sa pente et de ses besoins en azote et/ou en matière organique. Ainsi, les mélanges comprennent des légumineuses à différents taux (plusieurs sortes de trèfles, et, selon les besoins, de la luzerne ou de la serradelle) et sont proposés avec ou sans graminées (raygrass anglais, fétuque, pâturin).
Semis automnal
Victor Etevenot l’a rappelé plusieurs fois : « pour réussir l’enherbement, celui-ci doit obligatoirement être effectué le plus tôt possible après les vendanges, lorsque le sol est encore chaud. Il est à semer en surface et à rouler juste après. À la sortie de l’hiver, il faut étêter les adventices s’il y en a, sans toucher aux trèfles ». La floraison va avoir lieu en avril-mai, cet enherbement dessèchera durant l’été et ce paillage, à laisser sur place, limitera l’évaporation de l’eau. Enherbement et vigne ne se font jamais concurrence en matière d’eau puisque leurs besoins ne sont pas au même moment. « L’objectif est de recréer un enherbement naturel puisque la sélection d’espèces et de variétés à forte production de semences permet un étalement de la germination sur trois ans », poursuit le technico-commercial.
Autre objectif pour ces interangs : la production d’engrais vert. Là aussi « on sème dès que possible après les vendanges pour profiter du sol encore chaud, le sol doit être préparé finement s’il s’agit de petites graines et l’on sème en surface s’il s’agit de grosses graines ».
Le choix de l’engrais vert dépend des besoins du sol : amélioration de la fertilité, enrichissement en azote et en matière organique ou production maximale de biomasse.
Ainsi, selon les cas, le mélange contiendra en diverses proportions des trèfles (différentes espèces), du seigle, des vesces, radis et gesses. Ces semences sont annuelles, elles sont donc à broyer avant les gelées d’avril et serviront à apporter un maximum d’unités d’azote aux ceps.
Ces deux solutions visent donc tout autant à limiter l’érosion, qu’à apporter un maximum de biomasse et à faciliter la gestion des adventices, sans jamais faire concurrence à la vigne.
Journée biocontrôle à la CAMB

Pour être toujours au plus près des attentes des adhérents et des évolutions des pratiques viticoles, la Coopérative Agricole Mâconnais Beaujolais, la CAMB, a proposé à ses adhérents des alternatives au désherbage chimique. « Nous avons invité nos partenaires à présenter les solutions de biocontrôle qu’ils proposent déjà, débutait David Buiret, responsable développement à la CAMB. Tous les outils de demain sont ainsi présents ici ». Et cela concernait aussi bien des produits pour la défense naturelle des plantes que les équipements purs des viticulteurs, en passant par les nouvelles technologies. Pour ces dernières, quelques outils d’aide à la décision ont été présentés, les OAD étant des logiciels accompagnant par exemple l’exploitant dans la gestion des traitements (voir encadré). « Le but est également d’accompagner nos adhérents qui souhaitent obtenir la certification HVE », poursuit David Buiret. Cette certification à Haute Valeur Environnementale est déjà en place pour une quinzaine de viticulteurs et en cours de demande pour une cinquantaine d’autres.
Les quatre catégories de produits
La journée a par ailleurs été rythmée par deux conférences : « le biocontrôle, bien le connaître pour mieux le maîtriser » et « travail du sol, désherbage, quelles autres alternatives ».
La première conférence était menée par Bénédicte Turc, pour la société De Sangosse, qui a rappelé les quatre catégories que comprennent les produits biocontrôle. Il y a tout d’abord les macroorganismes type acariens, nématodes. Si ces auxiliaires sont déjà beaucoup utilisés en arboriculture et en maraîchage, ce n’est pas encore le cas en viticulture… mais ça ne devrait pas tarder. Deuxième catégorie, les microorganismes : champignons, virus, bactéries qui agissent aussi bien pour protéger les cultures que pour stimuler la vitalité de la plante. Troisième catégorie, les médiateurs chimiques c’est-à-dire les phéromones, les kairomones, ces pièges qui engendrent notamment la confusion sexuelle. Enfin, dernière catégorie, les substances naturelles d’origine animale, végétale ou minérale, catégorie la plus développée et utilisable à plus grande échelle. Le soufre est à classer dans cette catégorie.
15 % du marché d’ici 2025
Les chiffres révèlent qu’en 2018, 17 % des surfaces de vignes sont traitées avec des produits biocontrôle, principalement via des antiescargots et des fongicides. « En France, rappelle Bénédicte Turc, 5 % du marché de la protection des plantes sont réalisés par des produits biocontrôle ». Un chiffre à mettre en parallèle avec l’objectif d’IBMA France, l’association française des producteurs de produits de biocontrôle, qui est d’atteindre 15 % du marché d’ici 2025. Une cinquantaine de nouveaux produits devraient d’ailleurs être lancés à horizon 2020. « La législation française pousse à cette utilisation, insiste Bénédicte Turc. Les produits biocontrôle connaissent une progression de vente de 15 à 20 % par an. Actuellement, l’idée est de substituer les produits chimiques par des bioncontrôles dès que c’est possible ».
La seconde conférence, menée par Victor Etevenot, était proposée par Semences de Provence. Le technico-commercial Est de cette société a présenté les avantages, pour les vignes, de l’enherbement et du recours aux engrais verts. La composition de l’enherbement est fonction de la nature du terrain (acide, alcalin, équilibré), de sa pente et de ses besoins en azote et/ou en matière organique. Ainsi, les mélanges comprennent des légumineuses à différents taux (plusieurs sortes de trèfles, et, selon les besoins, de la luzerne ou de la serradelle) et sont proposés avec ou sans graminées (raygrass anglais, fétuque, pâturin).
Semis automnal
Victor Etevenot l’a rappelé plusieurs fois : « pour réussir l’enherbement, celui-ci doit obligatoirement être effectué le plus tôt possible après les vendanges, lorsque le sol est encore chaud. Il est à semer en surface et à rouler juste après. À la sortie de l’hiver, il faut étêter les adventices s’il y en a, sans toucher aux trèfles ». La floraison va avoir lieu en avril-mai, cet enherbement dessèchera durant l’été et ce paillage, à laisser sur place, limitera l’évaporation de l’eau. Enherbement et vigne ne se font jamais concurrence en matière d’eau puisque leurs besoins ne sont pas au même moment. « L’objectif est de recréer un enherbement naturel puisque la sélection d’espèces et de variétés à forte production de semences permet un étalement de la germination sur trois ans », poursuit le technico-commercial.
Autre objectif pour ces interangs : la production d’engrais vert. Là aussi « on sème dès que possible après les vendanges pour profiter du sol encore chaud, le sol doit être préparé finement s’il s’agit de petites graines et l’on sème en surface s’il s’agit de grosses graines ».
Le choix de l’engrais vert dépend des besoins du sol : amélioration de la fertilité, enrichissement en azote et en matière organique ou production maximale de biomasse.
Ainsi, selon les cas, le mélange contiendra en diverses proportions des trèfles (différentes espèces), du seigle, des vesces, radis et gesses. Ces semences sont annuelles, elles sont donc à broyer avant les gelées d’avril et serviront à apporter un maximum d’unités d’azote aux ceps.
Ces deux solutions visent donc tout autant à limiter l’érosion, qu’à apporter un maximum de biomasse et à faciliter la gestion des adventices, sans jamais faire concurrence à la vigne.