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Crise du beurre

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Dans la crise du beurre, on assiste depuis quelques semaines à un mélodrame commercial à la française. Il s’agit en fait d’un bras de fer entre les industriels laitiers et la grande distribution, alors que les producteurs comptent les points.

Par Publié par Cédric Michelin
La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

La crise du beurre démontre que la guerre des prix fait toujours rage

Cette crise du beurre a pris ses racines sur des « fondamentaux » du marché tout ce qu’il y a de plus classiques. Le prix européen du beurre vrac connaît un pic actuel à 7.000 euros la tonne, contre 4.000 euros il y a un an et 2.500 euros en 2015. En effet, alors que la production mondiale de beurre devrait augmenter en 2017 de 7.000 tonnes, la consommation, elle, « est attendue en hausse de 50.000 tonnes », d’où un « déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel, le 26 octobre. Au niveau mondial, on redécouvre les vertus de la matière grasse, notamment du beurre. « Nous constatons cette mutation dans les pays asiatiques, avec le succès du croissant au beurre, illustre Matthieu Labbé. L’industrie de boulangerie-pâtisserie française en bénéficie avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export ».

Mais ce n’est pas cela qui explique la pénurie de beurre dans les supermarchés français. « La raréfaction de beurre dans les linéaires des GMS est aussi la conséquence de modes de contractualisation », explique Agritel. Les industriels sont incités à « aller chercher une meilleure valorisation à l’export plutôt que via des engagements à prix fixes avec la grande distribution française qui ne permettent pas d’ajustement de prix en fonction des cours mondiaux ».

Fin de non-recevoir des GMS

Depuis la loi de modernisation de l’Économie (LME) adoptée en août 2008, les fournisseurs doivent envoyer leurs conditions générales de vente (CGV) aux centrales d’achat des distributeurs avant le 30 novembre de chaque année. L’ensemble des déterminants du prix final facturé aux centrales d’achat doit être discuté avant une période limite fixée au 1er mars. « En cas de forte variation du prix en cours d’année, il est prévu des clauses de revoyure du contrat. Il y a obligation de renégociation, mais les parties ne tombent pas forcément d’accord », explique Hugues Beyler, directeur agriculture de la fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Courant 2016, le prix du beurre avait déjà commencé à augmenter, mais pas suffisamment pour que les industriels changent leur stratégie commerciale. En revanche, en 2017, la flambée des prix s’est amplifiée chaque mois. Et les industriels ont reçu une fin de non-recevoir quant à une éventuelle renégociation des prix. Un petit nombre d’enseignes ont accepté de passer une hausse dans le courant de l’été, mais autour de 10 % seulement.

Fin des contrats sur le beurre MDD

Les fabricants de beurre s’approvisionnent en crème auprès des fabricants de yaourts qui utilisent du lait ½ écrémé (dont 60 % de la crème est extraite). « Au printemps, cette crème s’est retrouvée à un prix de marché de 7 €/kg d’équivalent beurre alors que la grande distribution n’acceptait pas d’acheter le beurre davantage que 4,50 €/kg au printemps puis 5 €/kg en été", explique Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (Atla). Les fabricants de beurre ont alors assuré leurs contrats sur les marques nationales. En revanche, à partir du printemps, ils ont dénoncé leurs contrats sur les marques de distributeurs (MDD), « or, en France, quand on dénonce un contrat, on a une obligation de continuer à livrer pendant trois mois, ce qui nous a conduit jusqu’à l’été », poursuit-il. C’est pourquoi la crise n’est intervenue qu’à l’automne. Et les laiteries se sont tournées vers le marché spot et vers l’export, marché nettement plus rémunérateur. Ainsi, selon les dernières données des Douanes disponibles, en août 2017, les exportations françaises de crème conditionnée ont augmenté de 19 %, celles de beurre de 5 % et celles de poudre grasse de 6 % par rapport à août 2016.

Cette crise du beurre fait dire à André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, que « rien ne change, nous sommes toujours dans la guerre des prix ». Selon lui, la LME oblige les fournisseurs à fournir le marché alors que les distributeurs ont le droit de ne pas réévaluer les prix. Les industriels leur font payer sur les marques distributeurs parce qu’aujourd’hui ils sont dans un rapport de force favorable sur la matière grasse. « Ils se comportent de la même façon que la grande distribution, analyse-t-il, avant le retour de baton mais au final, les dindons de la farce sont toujours les producteurs, alors qu’ils sont totalement hors du jeu. »