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Coopérative Bourgogne du Sud

Une coop de la logistique au conseil

Rencontre avec Michel Duvernois et Didier Laurency, respectivement directeur et président de Bourgogne du Sud, un entretien qui permet d’avoir une vision plus globale de la politique menée par la coopérative et une analyse de la situation de la part de ces deux hommes très impliqués dans le monde agricole et indissociables de la coopérative pour laquelle ils ont toujours travaillé.

Une coop de la logistique au conseil

Les aléas du marché, l’évolution de la consommation, des lois, les risques climatiques, tout ceci Michel Duvernois et Didier Laurency l’ont éprouvé de nombreuses fois et ont toujours veillé à proposer des débouchés et des alternatives à leurs adhérents. « Au-delà du marché national et de l’export bien évidemment, l’une des priorités de la coopérative Bourgogne du Sud a toujours été de pérenniser et d’alimenter l’économie locale », insiste Didier Laurency.
Dans un contexte économique complexe, la coopérative explore ainsi différentes façons de se distinguer en proposant, par exemple, la trituration des graines en mode clean label, « en termes de volume cela représente chez nous 80.000 tonnes, dont 30.000 en soja non OGM », précise Michel Duvernois. Un volume à mettre certes en perspective des 15 millions de tonnes de soja importés chaque année en France, mais ce procédé de trituration des graines sans produits chimiques correspond à une attente des consommateurs et donc du marché. Il représente donc pour Bourgogne du Sud un intéressant procédé en devenir qui n’a pas encore trouvé tous ses débouchés.

Il n’y a plus de règles

Sur le marché actuel, dans lequel les céréales sont des matières premières au même titre que le pétrole, « la première règle que l’on observe désormais, souligne le directeur, c’est la très grande volatilité des cours ! ». Dans ce contexte instable, « l’une des grandes richesses de l’agriculture française est sa traçabilité ».
Michel Duvernois met alors en avant la théorie des 3D désormais prônée par la coopérative : une agriculture « durable, diversifiée, défendue » qui doit conduire à avoir « des structures transmissibles ». Ainsi du point de vue des dirigeants de Bourgogne du Sud, l’heure n’est donc « plus à l’agrandissement des exploitations mais plutôt à leur diversification en matière d’ateliers de production ». Une stratégie de prudence qui passe, au sein même de la coopérative, « par le partage des outils et par des alliances avec d’autres coopérative régionales ou avec des partenaires privés ».

L’offre et la demande

Didier Laurency fait ainsi remarquer que le secteur est sorti « de l’époque où c’était simple ». Pour le président, si aujourd’hui Bourgogne du Sud a toujours comme rôle principal la vente de produits agricoles, elle a « aussi par ailleurs autant un métier de logistique qu’un métier de conseil pour répondre aux attentes du marché ». Parmi les perspectives de développement autour du soja et des protéines végétales, figurent l’amélioration de la qualité et de la production de lécithine, toute une réflexion autour du développement d’Extrusel, l’introduction des légumineuses dans les systèmes de cultures régionales, le lancement de Selvah (Société pour l'extrusion de légumineuses valorisées en alimentation humaine), la production certifiée « charte soja de France ».
« Il est vrai qu’avant, on écoulait les céréales, renchérit Michel Duvernois, désormais nous tirons le marché. Et ce sont les investissements d’hier qui ont conditionné notre capacité à être présents aujourd’hui. Nous devons rester attentifs au marché et rechercher la complémentarité ».
Ainsi, Bourgogne du Sud s’est donnée comme objectif de rechercher toute la polyvalence et toute la diversité proposées par chaque zone pour garantir le maximum de plus-value et de débouchés à ses coopérateurs.